27 | luciana

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Musique : Nowt - Absolute Depth



À travers la brume qui enveloppe Marylebone, je déambule, sans directions précises, seulement guidée par le besoin de m'éloigner de chez moi après cette nuit.

Mes talons claquent contre le trottoir humide, chaque clapotis évoquant l'écho de mes pensées tumultueuses. Mon sac à main parait peser sur mon épaule et rend mon allure encore plus lente qu'elle ne l'est déjà.

Les souvenirs de la nuit dernière affluent, me laissant une amertume difficile à ignorer. La façon dont il m'a regardé, comme s'il voyait en moi quelque chose de plus profond, de plus significatif. Comment est-ce possible que je sois à la fois furieuse et envoûtée par sa présence ? Mes pensées se heurtent, se tordent et se retournent, refusant de trouver la paix.

Je n'arrive pas à chasser cette image de ma tête : Adonis et moi, nos corps presque enchevêtrés, nos souffles se mêlant dans un désir palpable, son parfum enivrant, la chaleur de sa peau contre la mienne... tout était sur le point de basculer dans une nuit torride, inoubliable.

Les mots de Thiago me frappent de nouveau, comme une lueur de vérité : "Les yeux ne mentent jamais". Et en repensant à mon allié, je suis frappée par la profondeur de son regard, un mélange déconcertant de tendresse et de cruauté.

Malgré tout ce que je sais sur lui, malgré ses stupides manipulations et cette froideur inhumaine qu'il arbore comme une armure, il y avait quelque chose dans son regard cette nuit-là, une lueur qui trahissait une vulnérabilité insoupçonnée.

Ses yeux, si sombres et intenses, semblaient me susurrer des vérités que ses lèvres n'osaient pas formuler. Même s'il m'utilise, qu'il n'a aucun scrupule à jouer avec mes émotions, il y a toujours cette part en moi qui ne peut s'empêcher de chercher une humanité cachée derrière ce masque glacial, de croire qu'il pourrait y avoir quelque chose de vrai, quelque chose d'authentique dans la manière dont il me regarde.

Pourquoi possède-t-il ce pouvoir sur moi ? Pourquoi suis-je incapable d'oublier cette soirée pour effacer ces moments d'intimités fragiles qui m'ont laissé si vulnérables ?

La frustration brûle encore en moi, alimentée par une colère sourde. C'était une erreur. Pourquoi ai-je cédé à ce désir interdit alors que je savais très bien que rien de bon ne pouvait en sortir ?

Je m'en veux d'avoir baissé ma garde, d'avoir permis à ces sentiments de me submerger.

Les rues de la ville défilent autour de moi, leur agitation habituelle contrastant cruellement avec mon tourment intérieur. Les passants me frôlent sans se soucier de mon état, tous plongés dans leurs propres préoccupations. Je me sens si seule au milieu de cette foule humaine, perdue dans le labyrinthe de mes émotions.

The Son of ZeusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant