09 | luciana

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Musique : Limi - The Best I Ever Had



Traîner avec Adonis m'a fait devenir mauvaise.

Le poids de la culpabilité m'écrase et m'empêche de trouver le sommeil. La scène d'Adonis, brisé et vulnérable, tourne en boucle dans ma tête. Je n'aurais jamais imaginé le voir dans un tel état, lui, l'orgueilleux et insensible Dieu de la Foudre.

Je ne devrais même pas ressentir une once d'empathie pour une pourriture comme lui.

Il est déjà quatre heures du matin, et allongée sur le lit, je tourne le dos à Adonis, fixant le mur devant moi en étant incapable de fermer l'œil. Lui est assis sur le canapé du mini-salon, plongé dans la lecture de son livre.

J'ignorais que la mort de sa mère était un sujet aussi sensible. C'est comme si j'avais découvert une fissure dans son armure impénétrable.

Je veux m'excuser... non, je dois m'excuser pour alléger ce fardeau de culpabilité qui me ronge. Mais ma fierté est un mur épais que je n'arrive pas à franchir. Lui n'a jamais eu l'intention de s'excuser pour quoi que ce soit, alors pourquoi devrais-je faire le premier pas ?

— Tu ne dors toujours pas ? sa voix grave tranche le silence, me tirant brutalement de ma réflexion.

Je reste immobile, me demandant comme il sait que je suis réveillée. Ma bouche s'entrouvre, puis les mots m'échappent avant que je ne m'en rende compte :

— Difficile, après ce que je viens de voir, dis-je avant de prendre conscience que je ravive une blessure ouverte.

Bravo Luciana, tu es vraiment la meilleure pour enfoncer le couteau dans la plaie !

Je me mords la lèvre, regrettant déjà mes paroles.

Je me redresse, laissant la couette glisser le long de mon corps, pour le fixer. Ses yeux sont toujours rivés sur son ouvrage et ne m'accordent pas le moindre importance.

Je pousse un soupir, me préparant à dire quelque chose que je n'aurais jamais cru possible.

— Désolée, je murmure dans un effort surhumain. Pour tout à l'heure.

Je remarque ses mains se crisper sur son livre, ses ongles blanchissant sous la pression. Il ferme les yeux durant quelques secondes, et je sens soudainement la tension monter dans l'air.

— Rend-moi service et oublie ce moment pathétique, tu veux ? répond-t-il avec amertume.

Son ton me pique.

Et moi qui voulait me montrer agréable pour une fois. Mais je ne peux pas lui en vouloir, je suis pareille.

— Tu sais, pleurer n'est pas une faiblesse, je reprends après un court silence. Peut-être que l'on t'a appris à croire ainsi, mais tu as le droit de relâcher ce qui pèse sur ton cœur...

The Son of ZeusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant