19 | luciana

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Musique : Maria Mena - It Took me by Surprise



Depuis une dizaine de minutes, Hélène nous fixe avec ce sourire glauque qui nous met très mal à l'aise.

Je prends une petite gorgée de mon thé vert tout juste préparé, prenant soin d'éviter son regard perçant qui parait traverser mon âme comme une fine aiguille.

J'ai déjà entendu parlé d'elle.

Hélène était connue pour sa beauté remarquable et son charme irrésistible. Elle était mariée au roi de Sparte, Ménélas, avant d'être enlevée par le prince de Troie, Pâris. Un évènement qui fut à l'origine d'une guerre sanglante entre Grecs et Troyens.

Finalement, après quelques minutes d'observation qui semblaient s'être transformés en heures, Hélène croise ses jambes en reposant confortablement son dos contre son fauteuil.

— C'est fou, parle-t-elle enfin, sa voix tranchant ce lourd silence. Ton visage ne ressemble en rien à celui d'Aphrodite.

Je pose soigneusement ma tasse de thé sur la table basse en me pinçant les lèvres pour refréner une remarque désobligeante à son égard. À côté de moi,mon amie n'ose pas énoncer le moindre mot et garde ses yeux rivés sur son mug.

— Pourquoi vous nous avez sauvé, tout à l'heure ? je change de sujet, mes sourcils se levant avec défiance.

Hélène pousse un léger soupir, son regard déviant sur la fenêtre à côté d'elle.

— Tu peux me tutoyer, dit-elle, ses iris perdues dans le vide. Je n'aime pas les formalités.

— Vous êtes humaine, je l'ignore, ma voix devenue bien plus sèche et agressive que je ne le veux. Alors d'où viennent vos pouvoirs ?

Nos regards se croisent de nouveau, puis elle me sourit doucement.

— La froideur d'Arès a déteint sur toi, analyse-t-elle, mais ses derniers mots semblent déclencher une fureur que je retenais inconsciemment.

— Arrêtez de parler d'eux ! je craque en me levant, les dents serrées. Par pitié.

Et une nouvelle fois, le silence s'ensuit.

Gianna se fait petite en s'enfonçant un peu plus contre le canapé, comme si elle attendait que ce dernier l'engloutisse toute entière pour échapper à cette situation embarrassante.

Peu impressionnée par mon éclatement, Hélène arque un sourcil.

— Désolée, j'ignorais que tes parents étaient un sujet aussi sensible. Je voulais seulement avoir des nouvelles d'Aphrodite, ça fait des lustres que je n'ai plus entendu parler d'elle. Tu devrais lui dire que j'attends encore sa visite même après tous ces siècles, ricane-t-elle.

The Son of ZeusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant