Luciana est une déesse déchue, punie par Zeus après avoir été faussement accusé du meurtre de sa mère. Piégée dans le monde des mortels pour l'éternité, elle porte chaque jour le poids d'une rage intense à l'égard de Zeus et rêve de se venger.
Adoni...
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Musique : Camila Cabello - Shameless (instrumental)
Après avoir terminé les tâches que j'avais à faire, je verrouille enfin la porte du café dans un petit soupir avant d'ouvrir mon parapluie pour me protéger de la pluie ardente. Je me retourne, fixant un instant le ciel sombre et nuageux.
La nuit a déjà enveloppé la ville, et tant mieux, cette journée m'a épuisé. Je suis soulagée qu'elle soit enfin achevée. Après l'incident ce matin, j'étais incapable de me concentrer.
Je prends une profonde inspiration, essayant de chasser les souvenirs de ces dernière quarante-huit heures qui pèsent encore comme une chape de plomb, avant d'entamer ma marche jusqu'à mon véhicule.
Peu sereine, je m'aventure dans cette noirceur qui me donne la chair de poule pour rejoindre ma voiture garée à l'autre bout de la rue. Je n'ai jamais aimé l'obscurité. Elle est oppressante et bien trop mystérieuse. Elle peut y cacher les pires démons possibles.
D'autant plus que j'ai des ennemis qui n'attendent que ma perte.
Alors, j'accélère le pas en ravalant avec peine la boule d'angoisse se formant dans le fond de ma gorge, mes doigts fermement agrippés à la lanière de mon sac à main. Les réverbères jettent une lueur douce sur la rue déserte, et l'air est encore tiède, chargé de bruit lointain.
Mais, je me fige lorsque je remarque une figure adossée à mon véhicule, m'observant au loin. Le cœur battant la chamade, je recule d'un pas, plongeant ma main dans mon sac pour attraper ma bombe lacrymogène.
Toutefois, le souffle que je semblais retenir se relâche soudainement dès que je vois que ce n'est qu'Adonis. Les lumières des lampadaires le rendent plus visible et révèlent son faciès impassible qui contraste avec l'agitation qui m'habite. Alors, je laisse mon bras retomber mollement le long de mon corps avec soulagement.
Je deviens parano.
Je m'approche lentement, essayant de paraître détendue, mais mon esprit est en ébullition. Nos derniers moments ensemble me hantent encore. Ce baiser passionné qui m'a bouleversé, sans parler de ce malaise soudain dehors, cette perte de conscience inexplicable et la bague.
Je lui fais à présent face, les ombres dansant autour de lui accentuant la profondeur de ses yeux sombres et insondables. Il se tient immobile, son calme imposant semblant absorber le tumulte de la nuit, et ses lèvres, finement dessinées, ne trahissant aucune émotion. La sérénité que mon allié dégage est presque hypnotique, et pendant un moment, le monde semble s'arrêter autour de nous, comme s'il était le centre d'un univers silencieux et immuable.
— Tu m'attendais ? je demande, ma voix plus faible que je ne le voulais.
Mes joues prennent une légère teinte pourpre dès que je repense à la nuit dernière, et je ne peux m'empêcher de ressentir une immense gratitude envers l'obscurité qui dissimule cette réaction involontaire.
