Luciana est une déesse déchue, punie par Zeus après avoir été faussement accusé du meurtre de sa mère. Piégée dans le monde des mortels pour l'éternité, elle porte chaque jour le poids d'une rage intense à l'égard de Zeus et rêve de se venger.
Adoni...
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Musique : Michael Bublé - Feeling Good
Je soupire en jetant ma tête vers l'arrière.
Je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie.
Je savoure un raisin que l'une de mes servantes dépose délicatement dans ma bouche, tenant une grappe entière dans sa main gauche. Deux autres sont postées de chaque côté de mon fauteuil, agitant de grandes plumes de paon pour me rafraîchir, tandis qu'une autre masse doucement mes épaules, ses lèvres frôlant sensuellement mon cou.
Je ne peux pas lui en vouloir. Elle a beau essayer de se contrôler, il est impossible de me résister.
— Maître, murmure-t-elle à mon oreille, ses mains glissant avec volupté sur mon torse. Désirez-vous une bouteille de vin ?
Je lui lance un regard séducteur, mes lèvres s'étirant en un large sourire dévoilant toutes mes dents.
— Volontiers.
Alors qu'elle passe à côté de moi pour s'en aller, j'attrape doucement sa main et dépose un léger baiser sur le dos de celle-ci. Elle laisse échapper un petit rire, ses joues prenant une teinte rosée.
À l'instant où ma servante s'éloigne pour aller chercher la bouteille, les grandes portes noires, ornées de motifs dorés, s'ouvrent soudainement devant moi. L'un de mes frères fait son entrée, mes deux gardes lui maintenant les lourdes portes avant de les refermer dès que mon invité pénètre dans la pièce.
Du haut de mon estrade, je le fixe avec dédain, le menton fièrement relevé.
Voilà le Dieu de la masculinité, des arts et de la lumière.
Il est sans doute l'un des rares Dieux avec qui je m'entends le mieux. Mais, dès l'instant où je l'ai vu franchir la porte avec une grave expression, j'ai su que notre fragile harmonie ne tarderait pas à voler en éclats.
La conversation n'a même pas débuté, et je sais d'avance où elle va nous mener.
Un drap blanc repose sur son épaule droite, descendant en diagonale jusqu'au bas de son corps, entourant son bassin comme une jupe allant jusqu'à ses genoux. Sa couronne de lauriers, signe de gloire et de sagesse, repose sur ses ondulations dorées, ses pointes retombant sur les queues de ses sourcils châtains et laissant le milieu de son front dégagé.
Malgré la grande distance qui nous sépare, ses yeux d'un bleu froid transpercent les miens, et j'essaye d'arborer un sourire, semblable à un rictus, pour briser la glace entre nous.
— Apollon, mon vieil ami ! je m'exclame en ouvrant les bras, l'air faussement joyeux. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
Il marche vers moi d'un pas assuré, son aura grandissante dévoilant l'immensité de sa puissance sans limite. Mes servantes se prosternent devant lui alors que je le regarde s'approcher, mon intérêt piqué.