« La mort n'est pas la perte la plus grande dans la vie. La perte la plus grande est ce qui meurt en nous tandis que nous vivons » - Norman Cousins.
Un meurtre. C'était un meurtre parmi tant d'autres. Et Elena se réjouissait d'en être l'auteure. À ce moment précis, rien n'était meilleur que la sensation d'avoir enfin vaincu son ennemie jurée : Elena avait gagné, comme à chaque fois. Katherine aurait dû savoir que s'attaquer à Elena Porter allait avoir des répercussions. De terribles répercussions.
Après avoir abattu le jeune homme, Elena s'était enfuie dans les bois. Les connaissant comme sa poche, elle retrouva vite sa maison à l'aide d'un vieux raccourci, et rejoint Morgane – dont elle comptait se servir pour son alibi. Elle s'arrangea pour s'éclipser dans sa chambre, nettoya l'arme qui lui avait servi pour le meurtre, et la cacha en lieu sûr en attendant d'avoir l'occasion de la faire disparaître pour de bon. Elle s'était arrangée pour que Morgane rentre chez elle rapidement, attendit que ses parents s'en aillent dormir, puis elle reprit l'arme et s'apprêta à quitter discrètement le domicile. Mais Elena fut prise de panique.
Et maintenant ?
Car un problème subsistait. Un énorme problème, puisqu'il s'agissait de son journal, la preuve ultime de sa culpabilité – du moins, à propos de Rebecca. Et puis, il y avait Katherine et son/sa deuxième complice. Elena n'a toujours pas découvert qui était la seconde personne à aider Katherine. Mais l'ennui actuel est que celle-ci allait sans doute la dénoncer, maintenant qu'elle n'avait plus rien à perdre. Elena a tué Toby sous le coup de la colère, sans penser à ce qui pourrait en advenir...
Elena n'avait pas prévu cela, mais elle devait trouver le moyen de lui dérober le journal... Et de faire taire Katherine à tout jamais. Et Vite.
Le deuil. Selon les spécialistes, il existerait cinq étapes constituant le processus du deuil : le déni, la colère, le marchandage, la tristesse et enfin l'acceptation.
Katherine était persuadée de passer et repasser en boucle par les quatre premières étapes durant tout le reste de sa vie, et ne jamais arriver à la dernière.
Accepter d'avoir perdu un être cher ? Cela lui était inconcevable. Elle avait eu à affronter la mort de plusieurs personnes auxquelles elle tenait, dans le passé : Alice, son amie au primaire. Maya, celle qu'elle considérait comme sa grand-mère. Rebecca, la sœur qu'elle n'a pas eu la chance de connaitre pleinement. Et maintenant Toby. Elle s'imaginait mal « accepter » leur mort.
Toby.
Katherine étouffa un énième sanglot. Elle repensait sans cesse à la veille, à cette nuit cauchemardesque. Paniquée, elle avait essayé d'arrêter l'hémorragie, essayé de transporter Toby à la voiture pour le conduire à l'hôpital, essayé de se convaincre qu'il n'était pas trop tard. Mais il était déjà trop tard. Après une dernière phrase prononcée, la respiration du jeune homme s'arrêta. Ses yeux noirs fixèrent le ciel, et la vie le quitta peu à peu. Katherine le serra contre elle et sanglota jusqu'à l'arrivée d'un automobiliste qui lui, alerta la police. Il lui posa plein de questions, les yeux emplis d'horreur. Mais Katherine l'avait seulement regardé, impuissante et incapable de répondre. Puis, elle souffla un « adieu » à l'oreille de Toby avant de s'enfuir – elle ne voulait avoir affaire avec personne pour le moment. Elle avait couru et s'était enfermé chez-elle avec cette image encrée dans son esprit. L'image de Toby qui mourrait juste sous ses yeux. Cette image à présent gravée dans sa mémoire. Et qui jamais plus ne la quitterait.
Katherine ramassa son téléphone qui gisait par terre. « 3 nouveaux messages » affichait l'écran d'accueil. Ils dataient de la veille, au moment où Toby et elle étaient confrontés à Elena.
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Smell of Insane
Mystery / Thriller"The scariest monsters are the ones that lurk within our souls" - Edgar Allan Poe. Une jeune fille de 18 ans sombre peu à peu dans la folie. Elle l'ignore, jusqu'au moment où elle commet l'irréparable. Elle culpabilise. Mais alors qu'un maître chant...