Harry.Rien ne remplace l'amour. Je veux dire, ni l'amour d'une mère, d'un père, de la famille, des amis... Mais encore moins de la personne avec qui vous voulez passer votre vie. Quand cette personne entre dans votre vie d'une façon si soudaine et s'ancre en vous d'une profondeur qui vous tue, il est difficile de la laisser partir.
Mais je ne m'éloignerai plus. La souffrance loin d'elle était suffocante et insupportable mais je n'en avais pas le choix. Je sais qu'on a toujours le choix, et même si je suis prêt à en risquer ma vie pour elle, à souffrir encore une fois loin d'elle de la pire manière possible, je voulais juste attendre d'avoir la majorité pour pouvoir être définitivement libre de mes choix.
Dès que cette fille, dans le bus, m'a montré Luna j'ai tout fait pour me contenir. Mais je voulais réellement lui sauter dessus et l'embrasser jusqu'à ce que nous manquions d'air.
Luna.
Nos jambres entrecroisées, ma tête sur son épaule, ses bras autour de moi, nos yeux se fixant comme si nous nous découvrions pour la première fois, tout ça m'avait vraiment manqué.
Il déposa une multitude de baisers dans mon cou et je me tortillai en riant, ses lèvres provoquant des picotements sur ma peau.
Puis il m'embrassa de nouveau, sa langue caressant la mienne, sa main sur ma joue... J'étais définitivement retombée amoureuse de lui.
«Tu me pardonnes ?»
Je mordis ma lèvre et pris une grande inspiration.
«Non, pas pour l'instant.»
Il baissa la tête.
«Je comprends...»
«Mais je t'aime, Haz'.»
«Moi aussi je t'aime et comme un fou, Lunnie.»
«C'est vraiment moche ce surnom quand même.»
Il rit.
«Je trouve que c'est mignon.»
«Pourquoi pas 'Lou' comme tout le monde ?»
«Parce que je ne suis pas tout le monde, bébé.»
«Doudou.»
«Mon amour.»
«Mon homme.»
«Ma femme.»
«On est ridicules.»
«Je sais.»
Je cachai mon visage dans son cou et il se mit au-dessus de moi.
«Harry, ma mère est en bas...»
«Et alors ?»
J'écarquillai mes yeux.
«Elle peut rentrer à tout moment ! La dernière chose dont j'ai envie c'est qu'elle nous voit en train de-»
«Ouais, ok, mais je n'allais rien faire, rassure-toi.» Il me sourit et je fus soulagée.
«Pourquoi tu n'es pas venu hier, comme prévu ?»
Il mordit sa lèvre et je culpabilisai un peu d'avoir lâché ma bombe d'un coup, mais ça me démangeait vraiment, j'ai besoin d'explications de tellement de choses...
Il se laissa retomber à côté de moi sans détourner le regard de mes yeux.
«Je pense que je devrais commencer par le début.»
J'hochai lentement de la tête, ne voulant pas l'interrompre en sortant quoique ce soit qui pourrait ressembler à un son de ma bouche. Il prit une forte inspiration et commença.
«Je n'étais pas au courant que je devais partir. Mon père m'a fait monté dans sa voiture en disant qu'on allait voir mes grands-parents. (Il rit nerveusement.) Quelle connerie ! Tu parles, il avait tout prévu, il ne supportait juste pas de me voir heureux, de voir que son fils pouvait avoir une histoire d'amour digne de ce nom et pas lui, ça le rendait littéralement dingue. Et au bout de trois semaines j'ai compris que je ne reviendrai jamais. Je ne pouvais pas ; j'étais mineure, je n'avais aucun sous sur mon compte et je n'avais pas moyen de revenir ici, j'étais à l'autre bout du pays avec mon père, dans un camping-car à chercher un moyen de te retrouver.»
Il ferma ses yeux et respira fortement, je pouvais sentir la colère monter en lui.
«Je cherchais, je passais mes journées à ça, ça me rendait malade. Puis mon père à découvert ce que je faisais sans me mettre au courant qu'il le savait et m'a fait croire que tu étais entre la vie et la mort à l'hôpital à cause d'un accident de voiture ou une connerie dans le genre. Ça fait un an que je souffre en me disant que s'il t'arrive quoique ce soit je l'aurais sur la conscience et je priais à chaque lune pour que tu survives, que je puisse au moins te dire au revoir une dernière fois ou peu importe. Je ne supportais simplement pas le fait que tu soies à l'hôpital dans le coma alors que j'étais loin et incapable d'être là pour toi. L'ironie c'est que je m'en voulais à en crever alors que je n'y étais pour rien. Alors hier, j'ai téléphoné et je suis allé voir dans tous les hôpitaux aux alentours si tu y étais et toutes les réponses étaient négatives. J'avais tellement peur Luna... Tellement peur que tu sois partie, rejoindre ma mère ou juste loin d'ici, mais rien que l'idée de ne plus pouvoir te revoir me donnait des vertiges, j'ai même fait un malaise. Puis j'ai reçu un appel inconnu. Je ne me rappel plus de son nom mais il me parlait de toi. Il me disait que je devais te retrouver au plus vite. Et j'ai su que tu étais vivante. Il était tard le soir alors je voulais dormir et être sûr d'être en forme pour quand je te retrouverai, je ne voulais pas que tu voies à quel point j'étais physiquement et mentalement épuisé.»
Il s'arrêta et j'en profitai pour enrouler mes bras autour de lui.
«Alors ce matin j'ai pris le premier bus qui est passé à l'arrêt le plus proche de mon hôtel et avec une chance énorme, tu y étais. Et rien ne pourra jamais m'enlever le bonheur que j'ai ressenti de toute ma vie. Je suis tellement heureux, à cet instant précis, personne ne peut savoir à quel point.»
«J'en ai également bavé pendant deux ans, tu peux me croire, mais je vais bien. Enfin, je veux dire que je ne suis pas allé à l'hôpital et je n'ai eu aucun accident de voiture, tu peux en être sûr.»
«Et il ne s'est rien passé du tout ?»
J'hésite si je dois lui parler de mes histoires avec Taylor, puis je décidai que ce n'était pas important pour le moment. Il était en train de me confier à quel point il était mal ces deux dernières années et je ne voulais pas faire ma lourde en me plaignant de son absence. Il n'y était pour rien, et j'en suis devenue consciente.
«Je n'ai juste pas encore eu la chance de passer une nuit sans faire un cauchemar, mais ça va, je m'en sors pas mal.» Je souris et il colla son front contre le mien.
«J'espère que tu sais que si je pouvais je reviendrai en arrière et ne partirai jamais.»
«Et j'espère que tu sais que je t'aime malgré tout, je pourrais être seule contre le monde entier pour te défendre que ça ne me dérangerait pas.»
Ses doigts sur ma peau me font un effet que je pensais ne plus jamais pouvoir ressentir, ses yeux brûlent les miens à cause de leur intensité, sa bouche me donne envie de l'embrasser jusqu'à en perdre ma respiration, ses bras me force pratiquement à m'étreindre contre lui pour y retrouver tout le confort et la sécurité dont j'ai besoin et ses cheveux emmêlés autour de mes doigts me donne envie de tirer encore plus fort dessus afin de pouvoir augmenter l'intensité de nos baisers.
«Je t'ai aimé bien avant notre premier baisé et je t'aimerai bien après notre dernier, mon amour.»
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Am I The Moon ?
Fanfiction«Comment notre amour est-il possible ? Comment est-ce qu'on arrive à surmonter tout ça ?» «C'est parce qu'on s'aime, Lunnie. Et ce depuis la seconde où nos regards se sont croisés.» L'amour est indestructible. Enfin, c'est ce qu'ils pensaient. C'est...