Twenty-five

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Je rentrai en furie dans mon appartement, ayant planté Taylor au parc. Il n'a pas eu le temps de m'expliquer que j'étais déjà en route sur le chemin du retour, me sentant mise hors de confiance de ma mère. Comment est-ce qu'elle a pu pensé à ne pas m'en parler ? Je suis quand même sa seule famille proche...

La porte claqua et je grimaçai. Harry sursauta et tomba presque du canapé. Il n'est plus aussi soûl, mais il l'est toujours légèrement.

«Merde Luna, qu'est-ce que t'as à claquer les portes ?» Il porta sa main à son front, se maudissant sûrement d'avoir autant bu.

Eh bien, je le maudissais aussi secrètement. Mais je n'ai pas le temps de me préoccuper de son cas pour le moment. Ma mère est malade et je ne suis pas au courant.

Je lançai un regard noir à Harry puis attendis en silence sur mon fauteuil que ma mère rentre.

Une heure trente plus tard, elle arriva, les bras chargés. À peine la porte fermée, je lui sautai dessus.

«Maman ! T'aurais pas oublié de me dire quelque chose par hasard ?» La colère était évidemment présente dans ma voix et je m'en voulais de lui parler comme ça, c'était tout de même ma mère.

«Oui, désolée, j'avais un rendez-vous à domicile ce soir du coup je suis rentrée plus tard que prévu... Mais j'ai acheté des pizzas !» Elle sourit, secouant le sac contenant la nourriture.

«Je m'en fous de tes pizzas, putain !» Les mots s'échappent tous seuls de ma bouche.

«Luna, ton langage !» Elle s'énerva à son tour. «J'ai oublié de te prévenir, y a pas mort d'Homme ! Et puis je te rappelle que je n'ai à me justifier envers personne, et encore moins à ma fille de dix-sept ans !»

Elle enleva ses chaussures et se dirirgea vers la cuisine, mettant les trois pizzas dans le four pour les laisser au chaud.

«Tu es malade maman ! Tu...» Je passai mes mains sur mon visage, incapable de terminer ma phrase, quelques larmes apparaissant dans mes yeux. Mais je les chassai.

«Oh...» Elle soupira puis s'asseya lentement sur une chaise de la cuisine. «C'est vrai. Je suis désolée de ne pas t'avoir parler mais je ne voulais pas que tu t'en soucies. Je ne voulais pas que tu aies ma santé sur le dos. Tu as bien d'autres choses à gérer et j'ai pensé que la meilleure solution était de te laisser tranquille avec ça. Mais je n'ai pas une maladie grave, c'est juste une maladie qui nécessite un traitement coûteux, parce qu'ils font importer leurs produits d'Europe. Mais je vais guérir, ne t'en fais pas, je l'ai faite diagnostiquée à temps. Ce doit être comme un intoxication ou quelque chose comme ça. »

Je pris ma mère dans mes bras.

«Promet-moi de me tenir au courant...» Elle sourit puis je me retirai de l'étreinte doucement.

«Je te le promet.» Je me sentais soulagée du fait que ce ne soit rien de grave mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter tout de même. Je décidai de penser à autre chose et mis la table puis me dirigeai vers le salon où Harry regardait la télé. Il tourna sa tête vers moi et sourit pathétiquement, tendant un bras dans ma direction. Je passai devant lui et montai dans ma chambre en ignorant l'homme ivre dans mon salon. Je m'allongeai sur mon lit en attendant simplement que les pizzas soient prêtes.

À table, le dîner fut assez silencieux et ma mère en voulait aussi à Harry d'avoir bu tel un ivrogne (et de s'être servi sans politesse dans les placards). Harry et ma mère se sont toujours très bien entendus, cependant il a fallut des heures de débat pour d'abord lui faire comprendre la raison pour laquelle il est parti pendant deux ans et pour -je cite- "m'avoir fait souffrir comme je ne l'ai jamais vu dans aucun film", et ensuite pour la convaincre de le laisser vivre chez nous pendant un moment. J'espère qu'elle n'aura pas à regretter sa décision.

Am I The Moon ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant