IX- « Le chaos»

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(Ce chapitre contient des sujets sensibles qui averti le public)

PDV extérieur

Les jours passent et l'écart entre Sanzu et Ran semble se creuser davantage. Le conflit latent pèse lourdement sur Sanzu, qui ressent une énorme culpabilité et un sentiment d'abandon. Son épuisement émotionnel le pousse à chercher refuge dans les substances qu'il sait destructrices. Chaque moment passé en conflit avec Ran ne fait que le pousser davantage dans sa propre spirale autodestructrice.

Les gestes affectueux et les tentatives de communication qu'il avait l'habitude de partager avec d'autres sont désormais rares. Sanzu s'isole de plus en plus, ne cherchant ni réconfort ni compagnie. Son sourire autrefois chaleureux s'est transformé en un masque, cachant la douleur qu'il ressent.

Ran, de son côté, est frustré par cette attitude. Il a toujours été protecteur envers Sanzu, mais son propre ego lui dicte de rester distant. Malgré cela, une partie de lui ne peut s'empêcher de remarquer que quelque chose ne va pas. L'étincelle qui animait Sanzu semble s'éteindre peu à peu, et il se demande si sa propre attitude y est pour quelque chose.

Lorsqu'il tente de discuter de la situation avec Sanzu, il est accueilli par des réponses monosyllabiques ou des regards évitants. Les paroles qui ne sont jamais prononcées résonnent comme des échos entre eux. La frustration de Ran grandit à mesure qu'il se sent impuissant face à l'éloignement de celui qu'il aime.

La maladie de Sanzu s'aggrave, même si sa façade souriante reste inchangée. Les cercles sombres sous ses yeux et le teint pâle trahissent son état de santé fragile. Mais il continue de se cacher derrière ce masque, craignant de montrer sa vulnérabilité.

La situation atteint un point de rupture lorsque Ran découvre Sanzu dans un état encore plus précaire. Sa colère et son inquiétude se mêlent, mais son propre orgueil l'empêche d'exprimer ses sentiments de manière adéquate. Au lieu de cela, il se contente de lui lancer des remarques blessantes, l'accusant d'être irresponsable et égoïste.

Les mots de Ran semblent glisser sur Sanzu, qui a atteint un point où il se sent incapable de ressentir quoi que ce soit de manière authentique. Il est à la fois épuisé émotionnellement et physiquement, ses propres actions l'entraînant dans une descente aux enfers.

Pendant ce temps, Rindou observe la situation de loin, ne sachant pas comment intervenir. Sa propre réticence à aider Sanzu est motivée par sa propre colère et sa jalousie envers le lien profond entre Sanzu et Ran. Il sait que quelque chose ne va pas, mais son propre ressentiment l'empêche d'agir.

Alors que le conflit entre Sanzu et Ran continue de s'aggraver, les blessures internes de Sanzu empirent également. Leur relation complexe est prise dans un tourbillon de douleur, de frustration et de silence. Et tandis que la communication se détériore, les véritables sentiments et vulnérabilités restent ensevelis sous une façade qui s'effrite peu à peu.

Mikey, avait toujours eu un sens aigu de l'observation. Il était habitué à décrypter les signaux subtils qui se manifestaient dans les comportements de ses amis, et il ne fallut pas longtemps avant qu'il remarque que quelque chose n'allait pas chez Sanzu. Les regards vides et les sourires forcés n'avaient pas échappé à son regard perspicace.

Cependant, il choisit de ne pas intervenir immédiatement. Mikey savait que Sanzu était un homme avec une grande fierté et que le forcer à parler ne ferait que le pousser plus loin. Il se rappelait d'une discussion récente avec Ran, où ce dernier lui avait parlé de la situation précaire de Sanzu et de ses antécédents.

Mikey avait exprimé ses préoccupations, soulignant l'importance de veiller sur Sanzu et de ne pas laisser les vieux démons ressurgir. Ran avait écouté attentivement, reconnaissant la sagesse dans les paroles de son patron. Il comprenait que la force de l'esprit était aussi importante que la force physique, et il avait promis de faire de son mieux pour soutenir son ami.

Cependant, il était difficile de surveiller constamment Sanzu, surtout lorsque les journées étaient remplies de missions, de négociations et de rivalités. Personne d'autre ne semblait remarquer que Sanzu était déjà à bout, les masques qu'il portait rendant sa souffrance invisible.

Ses efforts pour cacher sa douleur l'avaient poussé à augmenter sa consommation d'alcool, cherchant dans l'ivresse une évasion temporaire. Les soirées passées à pleurer silencieusement étaient devenues un rituel, un moyen de libérer toutes les émotions qu'il gardait enfermées en lui.

Pourtant, Mikey savait que l'ignorer ne ferait que rendre la situation pire. Un jour, alors qu'il observait Sanzu s'éloigner après une mission, les épaules voûtées et le regard lointain, il décida qu'il était temps d'intervenir. Il s'approcha de Ran, un regard sérieux dans les yeux.

-Ran, je pense que c'est le moment de lui tendre la main, dit Mikey d'une voix calme.

Ran acquiesça, une lueur d'inquiétude dans son regard.
-Je sais, Mikey. J'essaie de le faire, mais il est si résistant. Il refuse de montrer sa vulnérabilité.

Mikey posa une main rassurante sur l'épaule de Ran.
-Il sait que tu te soucies de lui. Parfois, il faut juste être là, même si c'est en silence. Il finira par ouvrir son cœur quand il saura qu'il peut te faire confiance.

Ran sourit tristement, reconnaissant la sagesse dans les paroles de Mikey.
-Tu as raison. Je vais être patient..

Mikey acquiesça avant de détourner le regard vers Sanzu qui s'éloignait toujours. La route vers la guérison ne serait pas facile, mais il était déterminé à soutenir son ami, même si cela signifiait affronter des démons du passé.

La tension était palpable dans l'air alors que Ran se tenait devant la porte de la chambre de Sanzu. Il avait attendu trop longtemps pour clarifier les choses entre eux. Il avait espéré que ce moment pourrait enfin briser le mur entre eux, réparer les fissures qui s'étaient formées dans leur relation. Il avait frappé à la porte plusieurs fois, mais aucune réponse ne venait.

L'inquiétude monta rapidement dans le cœur de Ran. Sanzu ne répondait pas, ce qui était totalement contraire à son habitude. Un frisson d'appréhension courut dans son dos alors qu'il envisageait les pires scénarios. Sans plus attendre, il prit une profonde inspiration et recula légèrement pour foncer dans la porte.

Un craquement retentit alors que la porte céda sous la force de Ran. Les membres du gang s'étaient rassemblés, les regards mêlant la curiosité et l'anxiété. Ran entra dans la chambre en une fraction de seconde, son regard balayant la pièce.

Sanzu était adossé contre le lit au sol, les bras ouverts. Des médicaments étaient éparpillés sur le sol autour de lui. Ran sentit son cœur se serrer d'angoisse en voyant l'état de la pièce et de Sanzu. Il se précipita vers lui, s'agenouillant à ses côtés.

-Sanzu ! Sanzu, réveille-toi !

Il secoua doucement Sanzu, les larmes embuant ses yeux alors qu'il remarquait que Sanzu était inconscient, sa respiration faible et irrégulière. Le monde autour de lui semblait flou alors que la panique le submergeait.

Les membres du gang, horrifiés, regardaient la scène se dérouler devant eux. L'atmosphère était chargée d'inquiétude et de choc. L'un d'entre eux attrapa son téléphone pour appeler à l'aide, sachant que cette situation était bien au-delà de ce qu'ils pouvaient gérer seuls.

Ran posa délicatement la tête de Sanzu sur ses genoux, son regard ancré sur le visage pâle de son ami. Les larmes roulaient sur ses joues alors qu'il sentait le désespoir l'envahir. Sanzu, l'homme qu'il aimait, gisait inconscient devant lui, les traces d'une lutte interne laissées sur son visage.

Le temps semblait s'étirer alors qu'ils attendaient l'arrivée de l'aide. Ran gardait Sanzu près de lui, murmurant des paroles rassurantes malgré le fait que Sanzu ne pouvait pas les entendre. Les larmes continuaient de couler, mêlant le soulagement de l'avoir trouvé à l'angoisse de ce qu'il pourrait avoir fait.

Lorsque les secours arrivèrent enfin, le chaos et la panique se dissipèrent lentement. Sanzu fut emmené, et Ran resta figé sur place, le regard vide. Les membres du gang avaient du mal à trouver les mots pour apaiser leur leader silencieux, et ils se tenaient là, impuissants.

Cette nuit-là, les murs épais du manoir semblaient vibrer sous le poids des émotions étouffantes. Les répercussions de cette découverte brutale et tragique étaient ressenties par tous, un rappel poignant de la fragilité de la vie et des liens qui les unissaient tous.

Suicide Squad || RANZUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant