Ran
Les heures s'étaient écoulées, chacune d'entre elles semblant s'étirer dans une éternité d'attente. Assis au chevet de Sanzu, je fixais son visage pâle et vulnérable. Mes yeux étaient rouges de fatigue et d'inquiétude, mais je ne pouvais pas me permettre de fermer les yeux, de peur que ce cauchemar ne se prolonge. Mon regard scrutait chaque détail de son visage, essayant de trouver des signes de mouvement, de vie.
Sanzu était encore inconscient, branché à des machines qui rythmaient sa respiration. Son corps était vulnérable, exposé aux regards intrusifs de la technologie médicale. Les bips réguliers des moniteurs semblaient être la seule chose qui me rappelait qu'il était toujours en vie, malgré tout.
Je me sentais impuissant, totalement impuissant face à ce qui s'était passé. Sa tentative de mettre fin à ses jours avait brisé quelque chose en moi. J'aurais dû voir les signes, j'aurais dû être là pour lui. Mais je l'avais laissé seul, pris dans mon propre ego, ma propre colère.
Mon regard dériva vers les traces de larmes séchées sur ses joues, les marques silencieuses de sa douleur. Chaque seconde qui passait me plongeait davantage dans une tourmente intérieure. Je culpabilisais énormément, me détestant pour ne pas avoir été là pour lui.
Je repensais à toutes les fois où il avait souri malgré tout, où il avait ri et plaisanté avec le gang. À quel point il avait porté ce fardeau en silence, cachant sa douleur derrière ce masque de bonheur. Mon propre orgueil et ma colère m'avaient empêché de voir la vérité, et maintenant il était allongé là, luttant pour sa vie à cause de mon aveuglement.
Je pris sa main entre les miennes, le contact froid et fragile me rappelant combien il était vulnérable. Je me penchai doucement pour déposer un baiser sur son front, priant pour qu'il se réveille bientôt, pour qu'il puisse me regarder avec ces yeux qui reflétaient autrefois tant d'amour et de confiance.
L'angoisse et le chagrin tourbillonnaient en moi, m'engloutissant dans une mer de tourments. J'aurais tout donné pour remonter le temps, pour effacer les erreurs que j'avais commises. Mais c'était trop tard, et je me retrouvais à attendre, impuissant, le réveil de l'homme que j'aimais.
Mon esprit était une tempête de pensées et d'émotions, et je ne pouvais m'empêcher de me détester pour ce que j'avais laissé se produire. Mon cœur était lourd de regret, de peur et d'amour inexprimé. Je priais pour que Sanzu puisse revenir vers moi, pour que je puisse lui dire combien il comptait pour moi, pour que je puisse le soutenir dans sa lutte contre ses démons intérieurs.
Un frémissement d'anticipation me parcourt lorsque j'aperçois enfin les paupières de Sanzu s'agiter. Mes yeux sont rivés sur son visage, mon cœur battant avec une intensité renouvelée. Puis, soudain, ses yeux s'ouvrent rapidement, et je sens mon souffle se bloquer dans ma gorge.
Toutefois, la lumière crue de la pièce semble le perturber. Ses paupières se referment aussitôt, ses sourcils se fronçant en réponse à cette invasion visuelle. Je m'efforce de contenir ma propre inquiétude, ma main serrant doucement la sienne, cherchant à lui transmettre ma présence, ma proximité.
-Sanzu... c'est moi, Ran, murmurai-je doucement, ma voix emplie d'espoir et d'inquiétude mêlées. Prends ton temps, laisse tes yeux s'habituer à la lumière.
Je reste immobile, priant silencieusement pour que son état s'améliore. L'attente semble interminable, mais je ne veux pas le presser. Je peux presque sentir sa lutte intérieure pour s'adapter à cet environnement soudainement éclairé.
Finalement, après quelques instants qui semblent s'étirer, ses cils battent doucement et ses yeux s'entrouvrent à nouveau. Cette fois-ci, il semble mieux s'acclimater à la lumière, et je peux enfin plonger mon regard dans le sien. Ses yeux sont fatigués, empreints de confusion et d'incertitude, mais ils sont ouverts.
-Ran.., sa voix est faible, à peine un murmure, mais c'est comme une douce mélodie à mes oreilles. Je ne peux m'empêcher de lâcher un soupir de soulagement, laissant un sourire tendre se former sur mes lèvres.
-Hey, tu es de retour, dis-je avec un mélange de gratitude et d'affection dans ma voix. Comment te sens-tu ?
Il tente de sourire, mais il est évident que même ce petit geste lui coûte un effort considérable. Sa main serre faiblement la mienne, et je resserre ma prise, cherchant à lui transmettre tout le réconfort que je peux.
-Fatigué... murmure-t-il avec un léger sourire en coin.
-Tu as fait du bon travail en te battant, Sanzu. Maintenant, tu dois te reposer et récupérer, lui dis-je doucement, caressant doucement le dos de sa main avec mon pouce.
Ses paupières commencent à se refermer à nouveau, et je peux voir à quel point il lutte pour rester éveillé. Je veux qu'il se repose, qu'il prenne le temps dont il a besoin pour se rétablir. Avec une tendre affection, je lui murmure :
-Dors, je serai là quand tu te réveilleras, promis.Ses lèvres s'étirent légèrement dans un petit sourire avant qu'il ne sombre doucement dans le sommeil. Je reste assis à son chevet, ma main toujours serrée dans la sienne, continuant à veiller sur lui. L'espoir renouvelé coule dans mes veines, accompagné d'une promesse silencieuse de ne plus jamais laisser les fissures de notre relation devenir aussi profondes.
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Suicide Squad || RANZU
Fiksi Penggemar« I can't have you but I want you anyway. » TW_ -suicide/sh -violence -language grossier -substance illégal #credit to Ken Wakui #cover -› Pinterest ✍︎ 1/12/22