Autant se le dire, ce week-end est nul à chier. Il n'y a pas d'autres mots. Depuis vendredi soir, mon cerveau ne cesse de se refaire en boucle le moment où cette pétasse est venue me cracher son venin en plein visage en me disant que Julien n'éprouvait que de la pitié à mon égard. Sur le moment j'ai voulu lui répondre d'aller se faire voir ailleurs. Je voulais lui dire qu'elle ne savait pas de quoi elle parlait. C'est vrai, quoi ! La veille au soir, c'est ma putain de langue qu'il caressait avec ardeur. C'étaient mes fesses qu'il agrippait dans ses mains. Mais le ton inquiet de cet enfoiré m'a coupé l'herbe sous le pied. A ça on ajoute le fait qu'il m'ait laissé toute seule dans les chiottes du « Marco Vivaldi » pour courir après son influenceuse de sous-marque.
Oui. C'est elle qu'il a choisi.
Honnêtement j'ai une boule aussi grosse qu'un globe terrestre dans ma gorge. Je n'ai rien mangé du week-end et pour tout avouer, je ne me suis même pas lavée. Je sais, c'est dégueu. Mais j'ai les boules, il faut me comprendre ! Au moment où je décide de laisser la Justine sensible et fragile reprendre le dessus, il faut que cette poufiasse revienne sur le terrain et me pique mon tocard de Pierre Niney.
Et puis...A quoi il joue ? Je sais que cet enfoiré ne peut pas se passer de moi. Ses fichues phrases ne cessent de résonner dans mon esprit obscur. Il m'a remarqué depuis des années, il ne faut pas l'oublier. Il a été mon chevalier de l'ombre de nombreuses fois. Un peu comme le « Alfred » de « Bruce Wayne ». Alors pourquoi ? Pourquoi, il s'est jeté de nouveau dans ses bras ? Il aurait dû m'attendre ! Venir me chercher ! Me dire que nous sommes faits pour vivre ensemble et que la vie sans moi lui parait impossible ! « Putain mais va te faire, Julien Blanqui ! »
Je jette ma tête sur le dossier de mon canapé et hurle dans mon coussin.
Je le hais. Je le déteste. Je veux qu'il souffre. Non, je veux qu'ils souffrent tous les deux ! Je veux qu'elle soit victime d'une acné juvénile bien dégueulasse. Des boutons blancs qui pullulent aux quatre coins de sa gueule d'ange. Ok, je ne sais pas à quoi elle ressemble, mais rien que sa voix me dit qu'elle est à tomber...
Je veux qu'une poussée d'hormone lui fasse pousser des poils bien noirs et bien durs sous son putain de menton. Quant à lui, je veux qu'il se coince le zob dans sa braguette et qu'il ne puisse plus jamais s'en servir. Ils n'auraient que ce qu'ils méritent !
Mais « Oh, bordel ! » ça sonne à ma porte. Pas à mon interphone. A ma porte. « Fais chier ».
Je me redresse à toute vitesse et reste assise sans bouger comme si je pouvais faire croire qu'il n'y a personne dans l'appartement.
Ça sonne une deuxième fois.
-Ouvre ! Je sais que t'es là ! Je t'ai entendu hurler comme une détraquée !
La poisse !
Ok. Il faut que je me comporte comme une adulte. Je vais me relever. Lui ouvrir la porte et lui sourire comme si rien de tout ça ne m'avait touché ne serait-ce qu'une micro seconde.
Après tout, je le veux cet enfoiré.
Je me rapproche de la porte et passe ma main dans mes cheveux comme si ça servait à quelque chose. Ils n'ont pas été lavé depuis vendredi et à pars me frotter comme une débile dans mon oreiller ou sur le canapé pour calmer mes nerfs, ils n'ont pas vu une brosse du week-end. Mais je reste confiante. C'est ce que « Jacqueline » dirait.
-Il y avait une énorme araignée, dis-je en lui ouvrant la porte.
J'espère que mon excuse est plausible mais je perds vite espoir lorsqu'il rentre en trombe dans mon appartement et qu'il me souligne que je suis aveugle.
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DANS LE NOIR
عاطفيةJustine est prétentieuse, insupportable et aveugle. Et ce n'est pas incompatible. Qui a dit que le fait de ne rien voir sous entendait forcément de se laisser marcher dessus ? Elle mène à bien tout son petit monde et n'a de respect que pour deux per...