Enlèvement

Chapitre 10 : Mia

Je sors des toilettes remettant quelques mèches de cheveux en place. Je suis apeurée par ce que Laurent vient de faire. C'est ignoble.

Je me dirige vers la porte qui donne accès à la salle de pause. Prends ma bouteille d'eau vide et me dirige vers l'évier pour pouvoir la remplir. Je bois presque la moitié tellement ma gorge est sèche. Puis repose ma bouteille d'eau dans mon sac à main qui se trouve dans mon casier.

Je sors de la salle de pause et me dirige dans la librairie, je passe dans toutes les rangées, je nettoie un peu la poussière et marche lentement pour faire passer le temps. Je range les livres par genre. Le rayon science-fiction est totalement rangé, j'y ai passé une heure. Tout est parfait. Maintenant, je m'attaque au rayon thriller. Certains livres sont abîmés, je le marque donc dans la section " prix mini" de l'application de la librairie. Ces livres seront vendus en occasion, ils sont trop abimés pour les vendre au prix du neuf. Ce rayon est fait. Je me dirige vers le rayon romance. A ma grande surprise, tous les livres sont biens rangés. Je passe juste un coup de chiffon, et regarde rapidement quelques résumés. Certains me plaisent, j'ai vraiment envie de tous les acheter. J'adore lire, depuis petite, quand je faisais une bêtise, ma mère ne me punissait pas de dessert comme les autres enfants. Non. Elle me punissait de lecture. Je lis un peu de tout, sauf du fantastique. J'ai horreur de ça.

Je lis beaucoup de romance en revanche, toujours à la recherche de l'histoire d'amour parfaite. Mais malheureusement ce n'est pas la même chose dans la vraie vie. Mon ex me frappait, et pourtant au début il avait l'air d'un prince charmant. Il faut voir derrière la façade. Les gens qui paraissent gentils ne le sont pas forcément, et inversement, ceux qui paraissent méchants ne sont pas forcément méchants. Il ne faut pas se contenter de la première impression.

Je repose les livres. Ces histoires ne m'arriveront jamais. Elles m'aident juste à m'échapper de mes démons. La voilà la réalité.

Je sors du rayon, et vois Laurent, je détourne le regard. Il me suit . Il me surveille. Cauchemar. Je me dépêche de trouver quelque chose à faire pour ne pas qu'il s'énerve. Il fait tous les rayons, come je l'ai fais. Pour voir si mon travail est parfait. Il essaie de trouver une excuse pour me virer, ou pour me faire pression afin que j'accepte sa proposition de tout à l'heure.

Ne rentre pas dans son jeu Mia, tu es plus forte que ça, après tout ce que tu as subi.

12h. Heure de la pause. Je me dépêche d'aller dans la salle de pause où je récupère mon sac quand ma collègue m'interpelle:

- Tu vas bien Mia ? Je n'ai pas l'impression.

- Oui ça va merci ! C'est juste Laurent.

- Il te l'a fait aussi ?...

- Oui.

- Je suis vraiment désolée. Si tu as besoin de parler je suis là tu sais.

- Merci. Moi aussi je suis là si tu as besoin. Lui dis-je.

- Merci beaucoup.

Je suis en direction de l'épicerie. Je ne mange jamais avec les autres, Laurent est toujours là. Je ne le supporte plus. Je m'assieds sur un banc, d'habitude je mange dans ma voiture mais elle n'est pas la malheureusement. J'ouvre mon sandwich, mon préféré, un incontournable, jambon beurre. Celui que je mangeais tout le temps quand j'habitais en France. Je prends mon temps, et après cette dure matinée, j'ai du mal à manger. J'ai envie de vomir, et de me laver. J'ai la sensation que ses sales pattes sont encore sur mon corps. C'est un monstre.

13h. Le retour en enfer.

Je suis en caisse cet après midi. Il y a beaucoup de clients, car c'est l'après midi dédicaces aujourd'hui.

Je vois beaucoup de romances passer. Décidément, beaucoup de gens cherchent à fuir la réalité. S'évader dans un autre monde. Comme moi.

L'après midi est longue. Et pour me changer les idées. Je décide d'envoyer discrètement un message à l'inconnu du bar pendant ma petite pause. Cela ne me fera pas de mal de rencontrer d'autres personnes. Qui sait ? C'est peut être mon prince charmant!

06.68..

- Mia ! On à besoin de toi !

Je pose rapidement mon téléphone, et me dirige vers l'accueil. C'est ma collègue Ophélia, qui me demande de débloquer la caisse, car c'est moi qui ai le badge.

Je retourne en pause et reprends mon téléphone pour envoyer un message à ce parfait inconnu.

- Salut, c'est la fille du bar, tu avais quelque chose à me dire pour me donner ton numéro comme ça ?

Puis j'éteins mon téléphone.

C'est la fin de journée, une caisse bien remplie aujourd'hui, mais un coeur bien meurtri. Je sors de la librairie. Divague dans la ville, je n'ai pas envie de rentrer tout de suite. Je passe devant la pharmacie et je me souviens que j'ai besoin d'une crème, car j'ai la peau très sèche au niveau du nez, alors je franchis la porte.

- Bonjour il me faudrait une crème pour peaux très sèches.

- Oui bien sûr, je vais chercher ça. Il vous faudra autre chose?

Je réfléchis longuement, puis, d'un air honteux..
- Oui, une pilule du lendemain s'il vous plaît. Elle me regarde avec tristesse.

- Je vais chercher ça.

Elle revient avec un sachet.

- La pilule est 100 % remboursée, sans ordonnance.

Quelques minutes plus tard je sors. Il pleut. Fait chier. J'appelle Chris pour savoir s'il peut venir me chercher, il me dit qu'il arrive dans 5 minutes.

Je monte dans sa voiture et il n'arrête pas de me poser des questions.

- Pourquoi tu n'es pas en voiture ?

- Parce qu'elle n'a pas voulue démarrer.

- J'y regarderai. Laurent n'a rien dit?

- Non, il a très bien comprit. Mentis-je.

- Cela m'étonne de lui.

Je garde le silence jusqu'à chez lui. J'avais oublié qu'il m'avait invitée à manger avec toute cette journée.