Chapitre 32

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*Retour dans le moment présent*

***YAMA KHADY MAR DIAGNE***

Toujours sous le choc, mes jambes refusaient de me porter, et Amina semblait dans le même état. L'entendre nier avec tant de véhémence avoir tiré sur Mayacine me laissait sans voix.

Comment pouvait-elle affirmer cela alors qu'elle était la seule dans cette cour à tenir le pistolet entre ses mains ?

Les mots restaient suspendus dans l'air, comme des ombres glaçantes qui refusaient de se dissiper. Une myriade de questions se bousculaient dans ma tête, chacune plus perturbante que la précédente.

La situation venait de prendre un virage encore plus sombre, une réalité à laquelle nous n'étions pas préparées.

Après de longues minutes de silence, je parvins enfin à reprendre mes esprits et pris la parole après avoir inspiré et expiré à plusieurs reprises pour me remettre du choc qui m'avait assaillie.

—Amina, écoute-moi, je peux comprendre que tu sois troublée par ce qui vient de se passer, mais ne t'inquiète pas, d'accord ? Tu as simplement voulu nous sauver. Considère cela comme de la légitime défense.

—Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ce que j'ai dit ? Je... n'ai... pas... tiré, Yama. Je te jure que je n'ai pas appuyé sur la gâchette ! Cria-t-elle, les mots perçants comme des lames.

—MAIS AMINA, ARRÊTÉL  ! TU ARRÊTES DE MENTIR, JE TE DIS ! répliquai-je avec émotion, pointant mon doigt tremblant vers elle. TU N'AS PAS VU QUE MAYACINE A REÇU UNE BALLE SUR LE CÔTÉ GAUCHE ET QUE PARMI NOUS TROIS, TU ÉTAIS LA SEULE ET UNIQUE PERSONNE QUI ÉTAIT ARMÉE ? Donc cela signifie que tu as tiré. Admets ton erreur !

—Non, non, non, c'est impossible, c'est pas moi, c'est pas moi... Répétait-elle comme une litanie, en secouant la tête de droite à gauche.

Juste avant que je ne puisse répliquer, la sonnerie de la porte principale retentit. Puisque nous étions encore dans la cour, la porte était juste devant nous, à quelques pas seulement.

Nous tournâmes la tête dans sa direction, puis nous nous fixons mutuellement, cherchant des réponses dans les yeux de l'autre.

Qui pouvait bien se présenter à un moment si critique ?

Nous n'avions pas le temps de réfléchir, car la porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître une silhouette familière.

C'était Souleymane, le fils de Mayacine.

Il nous regarda avec un air ahuri, puis son regard se posa sur le corps inerte de son père, allongé sur le sol, une mare de sang sous lui. Ses yeux s'ouvrirent en grand, et il se précipita vers lui. Il vérifia son pouls pendant quelques instants.

—Papa ! Papa ! Réveille-toi ! Qu'est-ce qu'elles t'ont fait ?! Hurla-t-il en le secouant par les épaules.

Puis, il leva les yeux vers nous, et son expression changea du tout au tout. Il nous lança un regard empli de haine et de mépris, et cracha :

—Vous ! Vous êtes les responsables ! Vous avez tué mon père !

Il se leva d'un bond et se dirigea vers nous, les poings serrés.

—Non... Écoute... Ce n'est pas ce que tu crois...essayai-je de lui expliquer en balançant les mains, rongée par la peur.

Mais il ne voulut rien entendre de nous. La colère qui émanait de lui transparaissait dans ses mouvements. Au moment où il attrapa le bras d'Amina et la fit se lever de l'endroit où elle s'était accroupie, j'entendis mon nom résonner. Je tournai la tête et vis Sokhna, ma meilleure amie, qui venait d'apparaître dans la maison.

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