Chapitre 35

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*Trois jours plus tard*

***YAMA KHADY MAR DIAGNE***

—Dans une semaine, votre procès aura lieu. Nous avons pu discuter avec le juge en charge de l'affaire, et il nous a fixé cette date.

Installées dans la salle de visite, le murmure lointain des conversations des autres détenues en arrière-plan, nous écoutions attentivement Sokhna assise en face d'Amina et de moi, alors qu'elle nous délivrait cette nouvelle à double tranchant.

Pourquoi à double tranchant ? Car....

D'un côté, elle portait une lueur d'espoir, ouvrant la porte à la possibilité de prouver notre innocence et de briser enfin les chaînes de cet endroit oppressant.

D'un autre côté, une ombre insidieuse se glissait dans nos pensées, la perspective que la liberté que nous convoitions avec tant d'ardeur puisse glisser entre nos doigts.

Cela soulevait l'amer dilemme : si les étoiles ne s'alignaient pas en notre faveur, si la justice restait insaisissable, notre sort serait scellé.

Nous serions condamnées à demeurer dans ces murs inhospitaliers, à supporter des tourments encore plus cruels que ceux que nous avions déjà endurés pendant trois jours.

Trois jours qui s'étaient écoulés en un battement de cils pour ceux qui savouraient leur liberté à l'extérieur, mais qui s'étaient étirés comme une éternité pour nous.

Trois jours qui avaient laissé leurs cicatrices mentales, qui nous avaient forcées à ouvrir les yeux sur la signification cruelle de l'expression "vivre l'enfer sur terre."

Chaque minute était une épreuve, chaque heure un fardeau supplémentaire, et le poids de la situation s'enroulait autour de nous comme un étau implacable.

Les murs froids et impersonnels semblaient se rapprocher, un rappel constant de notre privation de liberté, de notre isolement.

Les visages fatigués des autres détenues, les regards vides, tout contribuait à composer une symphonie discordante de douleur et de résignation.

Les nuits dans nos lits de fortune étaient hantées par des cauchemars d'un avenir incertain, et les jours semblaient être une épreuve de résilience, rythmés par les bruits mécaniques des verrous et le grincement régulier des chariots de nourriture.

Et pourtant, dans cet endroit où le désespoir menaçait de nous engloutir, Sokhna était notre ancre à la réalité extérieure, à l'espoir qui persistait malgré l'adversité. Sa présence, ses paroles, évoquaient un sentiment d'appartenance, une promesse de lutte en notre nom.

Le bruit sourd des chaises grinçant sur le sol et le son des pas résonnant dans la salle de visite me tira de ma léthargie. Sokhna se pencha légèrement en avant, ses paroles maintenant presque confidentielles.

—Cette épreuve touchera bientôt à sa fin, et je vais vous défendre avec toute la détermination que je pourrai rassembler, In Shaa الله soyez en sûre.

La lueur d'espoir dans ses yeux semblait briller plus intensément que la lumière crue des néons au-dessus de nous.

Arborant un sourire franc, je tournai la tête vers Amina, cherchant à discerner si elle partageait mon enthousiasme, mais il semblait que ce n'était pas le cas.

Son visage ne reflétait aucune des émotions associées à la joie. Au contraire, son regard semblait terne, mêlé à une touche de tristesse.

Ses yeux étaient fixés au-delà de l'épaule de Sokhna, rivés sur une détenue en pleine conversation avec une visiteuse. On aurait dit qu'elle essayait de saisir leurs paroles, mais il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre qu'elle observait sans réellement regarder.

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