Chapitre 25

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***SOKHNA DIARRA TAVARÉZ***

Allongée sur le dos, les yeux fixés sur le plafond, je réfléchissais à ma vie. Cette vie que j'avais failli perdre il y a à peine un jour.

Les images de cet événement terrifiant défilaient dans ma tête, et l'adrénaline qui pulsait encore dans mes veines me laissait étourdie.

J'étais assaillie par une profonde gratitude mêlée d'une certaine perplexité. Comment avais-je pu échapper à ce destin funeste qui semblait me tendre les bras ?

Était-ce une série de coïncidences fortuites ou de simples rencontres fortuites ? Je ne saurais le dire.

Je suis consciente que les circonstances avaient joué en ma faveur, mais je ne pouvais nier qu'il y avait aussi une part indéniable de chance. La chance d'avoir Papis à mes côtés à ce moment précis, qui s'est même pris un coup de couteau pour me sauver, pour nous sauver.

Nom de Dieu, je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé s'il n'avait pas été là. J'aurais sans doute été tuée par ces voyous et on parlerait de moi aujourd'hui au passé.

Et dire que je le méprisais, pour ne pas dire que je le haïssais, depuis notre confrontation au tribunal et nos rencontres hasardeuses en dehors du cadre professionnel qui n'avaient pas contribué à mieux nous connaître.

Mais aujourd'hui, tout avait changé. La perspective de la mort imminente avait balayé toutes mes rancœurs envers lui. J'étais submergée par une profonde reconnaissance envers cet homme que j'avais si facilement jugé par le passé, sans vraiment le connaître. Je pouvais désormais voir en lui un héros, quelqu'un prêt à risquer sa propre vie pour en sauver une autre.

Ma gratitude envers lui était immense, mais je ressentais également une certaine perplexité. Je me demandais comment nous avions pu en arriver là ? Comment avais-je pu être si aveugle face à sa véritable nature ? Je me sentais remplie d'un mélange d'émotions contradictoires, oscillant entre la reconnaissance et le regret.

Reconnaissance, car la vie m'offrait une nouvelle chance de respirer, de sentir et surtout d'aimer mon entourage, en particulier ma famille, surtout mes parents que je négligeais souvent en les rendant visite que très souvent.

Je me rends compte de tous ces précieux moments que j'avais ignorés, des rêves que j'avais repoussés pour plus tard, persuadée d'avoir tout le temps du monde.

Mais cette illusion s'était dissipée lorsque ma vie avait frôlé le précipice. J'avais réalisé l'urgence de vivre pleinement, de saisir chaque instant avec détermination et gratitude.

Et je ressentais du regret, car j'avais jugé trop hâtivement une personne sans la connaître, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Mon erreur a été de me focaliser sur la partie apparents au point d'en oublier qu'il y'a toujours une partie cachée mais c'est fini. J'ai bien compris la leçon.

C'est avec ces pensées que j'ai décidé d'appeler sa mère pour prendre de ses nouvelles. Lorsque j'ai quitté l'hôpital, il était toujours inconscient, et sa mère m'a forcé à aller me changer et profiter pour me reposer. Ah que dire de cette femme ? Une perle rare Ma Sha الله avec une bonté extrême.

C'est après la quatrième sonnerie qu'elle répondit enfin.

—Assalamou Aleykoum Tata Fary ! L'ai-je saluée.

—Wahanleykoum salam Sokhna. Nagua déf ?(Comment vas-tu ?)

—Ça va tata je vais bien Alhamdoulilah.

—Mba nopalou ngua bou bakh (Tu t'es bien reposé j'espère ?) S'enquit-elle avec une telle douceur et bienveillance.

—Wa légui mom thiono bi wathie na (Oui ça va maintenant la fatigue est partie).

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