Chapitre 10

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***YAMA KHADY MAR DIAGNE***

Debout dans ma salle de bain, l'eau tiède ruisselant sur mon corps, des pensées tourbillonnantes et des souvenirs de ma première rencontre avec Bireume, mon mari, ne purent s'empêcher d'envahir mon esprit.

Cette journée me revenait en mémoire avec une vivacité saisissante, comme si elle s'était déroulée hier. 

C'était la veille de la fête de Korité, au cœur du marché animé de Colobane, dans l'atelier assourdissant de mon tailleur.

J'étais venue récupérer les tissus pour confectionner mes tenues de fête, lorsque j'aperçus un jeune homme, assis dans un coin, attendant patiemment son tour.

Nous étions tous deux là pour la même raison : nous préparer pour cette importante célébration religieuse.

Malheureusement, ce jour-là, j'étais un peu contrariée car le tailleur n'avait pas réussi à terminer à temps la couture de mes vêtements, ne respectant pas ainsi notre accord.

Cette attente imprévue bouleversait mes plans et me frustrait au plus haut point. C'est alors que le jeune homme, remarquant mon air morose, s'est spontanément levé de la chaise où il était assis pour me la céder. 

Il a ensuite tenté d'engager la conversation avec moi, mais j'étais restée de marbre, les yeux rivés sur mon téléphone, déterminée à l'ignorer.

Cependant, grâce à son sens de l'humour et sa faconde naturelle, il a réussi en quelques minutes à me faire rire aux éclats. Loin de vouloir regagner précipitamment mon domicile, je ne souhaitais plus quitter cet atelier tant sa compagnie était agréable.

Grand, beau, avec un certain charisme, il s'est révélé être aussi un homme cultivé et doué pour la conversation. Le courant est très vite passé entre nous, scellant les prémices d'une relation naissante.

La sonnerie de mon téléphone retentissant dans la chambre, mit brusquement fin à mes douces réminiscences.

Je laissai d'abord sonner, préférant finir ma douche relaxante. Mais la seconde sonnerie retentit presque aussitôt, me signalant que cette personne semblait vraiment déterminée à me joindre.

Je m'extirpai à contrecœur de la douche tiède dans laquelle je m'étais réfugiée, m'enroulai rapidement dans mon épais peignoir de bain et décrochai le téléphone, les mains encore humides. Je le mis sur haut-parleur et le posai sur le lit.

—Allô, Aïsha ? Qu'est-ce qui se passe ? Dis-je d'une voix détachée tout en essuyant l'eau de mon corps.

Un sanglot étouffé me parvint à l'autre bout du fil, avant qu'elle ne parvienne à articuler avec difficulté :

—C'est papa... Il a fait un malaise dans la salle de bain et on l'a emmené à l'hôpital en urgence !

Mon cœur manqua un battement à cette annonce. Je repris aussitôt le téléphone, oubliant momentanément mon état de semi-déshabillé.

—Quoi ?! Mais comment c'est arrivé ? Comment va-t-il ? M'écriai-je, soudain paniquée.

—Je ne sais pas, Yama... Il était seul quand ça s'est produit. Maman est complètement affolée, je t'en supplie, viens le plus vite possible ! Poursuivit-elle entre deux pleurs.

—D'accord, d'accord, calme-toi. J'arrive tout de suite, ne bouge pas ! Répondis-je.

Je raccrochai précipitamment et courus m'habiller, l'esprit en ébullition. Que s'était-il passé ? Comment en étions-nous arrivés là ? Et si... Non, je ne pouvais pas envisager la possibilité de le perdre. Il fallait que je sois auprès de lui, de ma famille.

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