Chapitre 11

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***KARIM GUEYE***

Assis dans ma chambre, je défilais une à une les photos de shootings des mannequins que je consultais sur mon ordinateur.

Je passais en revue ces clichés avec un œil expert, à la recherche du visage parfait qui incarnerait le mieux l'image de ma prochaine marque de mode.

En tant que directeur de casting dans ce milieu, c'est un exercice que je pratique quotidiennement depuis près de dix ans maintenant. Al-hamdoulilah, je peux dire que je m'en sors plutôt bien dans ce métier passionnant.

Alors que j'étais plongé dans mon travail, concentré sur le choix de la prochaine égérie de la marque, mon téléphone vibra soudain.

C'était un message urgent de Sophia. Elle me demandait de la rejoindre au plus vite chez elle. Immédiatement, un sourire illumina mon visage et mon cœur se gonfla de plaisir.

Pourquoi une telle réaction, me demanderez-vous ?

Eh bien, c'est que depuis des années, j'ai le béguin pour cette ravissante jeune femme. Je sais, c'est moche, car elle est la femme de mon meilleur ami Jules, mais je n'y peux malheureusement rien.

C'est plus fort que moi. J'ai beau avoir essayé à maintes reprises de camoufler mes sentiments, je n'y suis jamais parvenu. Parfois, j'en viens même à envier Jules, me demandant comment il fait pour toujours avoir toutes les plus belles femmes de Dakar City à ses pieds.

Pourtant, je suis tout aussi beau que lui, j'ai les moyens également. Mais je me dis que parfois, on n'a que ce qu'on mérite. Cette pensée me fait souvent redescendre sur terre.

Quoi qu'il en soit, je mis en pause tout ce que je faisais pour partir au plus vite répondre à l'appel de ma douce Sophia. Qui sait, peut-être que cette fois-ci, j'aurais la chance de lui ouvrir mon cœur et de lui dévoiler mes véritables sentiments.

***SOPHIATOU LAYE SARR***

Je faisais les cent pas dans ma chambre, le cœur battant la chamade. Mes pensées s'entrechoquaient, formant un tourbillon confus dans mon esprit.

Comment allais-je bien pouvoir me sortir de cette situation désastreuse ?

J'étais à la fois inquiète et complètement déboussolée. À cause de ma jalousie maladive, je venais de commettre l'irréparable.

Le poids de la culpabilité pesait lourdement sur mes épaules. Je revoyais encore la scène se dérouler dans ma tête, comme au ralenti.

Cette querelle, cette gifle virulente qui a dégénéré, et finalement ce geste fatal...

Tout s'était enchaîné si rapidement, dans un flou indescriptible que je n'arrivais toujours pas à y croire. Comment avais-je pu en arriver là ?

La sonnerie de la porte me fit sursauter, m'arrachant à mes sombres pensées. Mon cœur s'emballa, redoutant que ce ne soit Jules qui rentre plus tôt que prévu. Priant pour que ce ne soit pas lui, je me précipitai pour ouvrir. À mon grand soulagement, c'était Karim.

—Bonjour, dis-je d'une voix enrouée par mes cris et mes pleurs précédents.

—Wa ma femme, c'est comme ça que tu m'accueilles ? Fit-il, surpris par mon attitude glaciale.

—Oh excuses-moi, répondis-je en esquissant un sourire crispé.

Je le pris maladroitement dans mes bras, cherchant à dissimuler mon trouble intérieur.

—Viens ! Entre, l'invitai-je.

Je le conduisis rapidement au salon et lui servis un verre d'eau, la main tremblante. Puis je m'assis sur l'autre fauteuil, lui faisant face.

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