Chapitre 21

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***SOULEYMANE DIOP***

Les mains dans les poches, le regard perdu dans l'horizon lointain, je marchais sur la plage, sentant le sable doux s'enfoncer sous mes pieds. Après avoir quitté la maison, je n'avais aucune destination précise en tête.

C'est alors que l'idée de venir à la plage m'était venue comme un moyen de me libérer de ces pensées tumultueuses qui tourbillonnaient dans ma tête.

La colère envers Sophia avait atteint un point de non-retour, et il était impératif que je prenne de la distance avant de commettre un acte regrettable.

Qu'elle soit en colère contre moi était une chose, mais décider de passer la nuit dehors sans donner de nouvelles en était une autre.

Le pire dans tout cela était que j'avais préparé tant de choses pour que notre soirée soit inoubliable, en vain.

Épuisé, je lâchai un soupir et m'assis sur le sable. Le ciel bleu s'étendait au-dessus de moi, le bruit des vagues se brisant sur la plage remplissant mes oreilles.

Mon esprit ne pouvait s'empêcher de vagabonder vers tout ce qui n'allait pas dans ma vie.

Il y avait mon père, d'un côté, qui n'était en rien un modèle de paternité ni une référence. Pour le monde extérieur, il incarnait l'homme responsable et aimant envers sa famille, mais en coulisse, il s'adonnait à des activités illégales.

De l'autre côté, il y avait moi, le fils indigne, suivant les pas de mon père et devenant encore plus maléfique que lui. J'avais même retenu une fille en otage sous ses ordres, la traitant de manière cruelle.

De plus, rien de mon comportement envers ma femme ne correspondait à l'image d'un mari idéal. J'avais pourtant fait la promesse de tracer ma propre voie et de faire toujours ce qui était juste, mais j'avais échoué lamentablement. Mon existence était un labyrinthe obscur, où je me perdais de plus en plus, sans voir de lumière au bout du tunnel.

Je me voyais comme le pire fils que la terre ait porté, et ma mère devait certainement me maudire, où qu'elle soit.

Alors que mes pensées erraient, mon téléphone sonna, me tirant de mes réflexions. Le nom de l'appelant s'afficha, et je sus qu'il s'agissait de mon homme de main chargé de surveiller la jeune fille que nous retenions en otage.

—Allô Abdel ? Dis-je en décrochant.

—Oui, patron. J'ai une mauvaise nouvelle. La fille a perdu connaissance, et je ne sais pas quoi faire. M'annonça-t-il sans détour.

—Quoi ? Comment ça s'est passé ?

—Je ne sais pas. C'est quand je suis allé lui apporter à manger que je l'ai trouvée recroquevillée sur elle-même, le corps très chaud. D'ailleurs, j'ai oublié de vous dire que ça fait deux jours qu'elle a arrêté de se nourrir, elle refusait catégoriquement de manger ou de boire.

Tout en l'écoutant, je serrais fort les poings, signe de ma colère grandissante. J'hésitai un instant, mais sachant que j'étais responsable de la situation, je lui dis de m'attendre.

—Attends-moi, je vais venir la chercher. En attendant, sors-la de cette cave et pose-la sur le canapé. Ne la quitte surtout pas des yeux, dis-je rapidement.

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