Chapitre 40

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*FLASHBACK*

*Une heure plus tôt*

***NOÉMIE LAPORTE***

Il me regarda dans les yeux, d'un air grave et solennel. Une légère tremblote parcourait sa voix alors qu'il délivrait ces mots qui eurent un impact glaçant sur moi :

—Noémie, mon père...

Il fit une pause, comme s'il cherchait le courage de continuer. Je sentis mon cœur s'accélérer dans ma poitrine, l'anticipation me submergeant. Qu'allait-il m'annoncer ? Quel secret allait-il enfin me confier ?

—Mon père a été assassiné... par moi. C'est moi qui l'ai tué. Finit-il par lâcher telle une bombe.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Je restai figée sur place, sans voix, sans souffle, complètement sidérée. Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur et ma bouche s'entrouvrit sous le choc.

Mon sac échappa de mes doigts et atterrit lourdement sur le sol. Mes jambes se dérobèrent sous moi et je dus m'appuyer contre le mur pour ne pas m'écrouler.

Mon Dieu !

Comment était-ce possible ? Comment Souleymane avait-il pu commettre un tel acte ? Comment avait-il pu ôter la vie à son propre père ? Quelles étaient ses motivations, ses circonstances, ses justifications ?

Et pourquoi me l'avait-il caché jusqu'à présent, alors que je l'avais soutenu avec conviction devant le tribunal ?

Je me sentis trahie, blessée, déçue. Je ne reconnaissais plus l'homme que j'avais appris à connaître et à apprécier au fil des mois. Je ne savais plus quoi penser, quoi faire, quoi dire. J'étais confrontée à un dilemme moral et professionnel qui me dépassait.

Il me fixa avec un regard empli de détresse et de culpabilité. Il semblait attendre une réaction de ma part, mais je ne trouvais pas les mots pour lui répondre.

Je ne savais juste pas quoi lui dire.

Je me contentai de le dévisager avec un air interrogateur, espérant qu'il m'explique ce qu'il venait de m'avouer.

—Noémie, je sais que c'est dur à croire, mais c'est la vérité. Je suis le meurtrier de mon père. J'ai engagé un tireur à gages pour qu'il le tue avec son fusil à longue portée pendant qu'il était en conflit avec Yama et Amina, ces deux femmes accusées de son meurtre.

Il dit ces mots avec une voix brisée, comme s'il revivait la scène dans sa tête.

—Je... je ne sais pas ce qui m'a pris. C'était un moment de folie, de rage, de désespoir. Tu ne peux pas comprendre ce que j'ai vécu avec lui, ce qu'il m'a fait subir, ce qu'il m'a caché. C'était un monstre, Noémie, un monstre qui ne méritait pas de vivre.

Il laissa échapper une larme qui roula sur sa joue, révélant toute sa douleur et sa haine.
Je restai muette, sidérée par ses aveux. Je ne reconnaissais pas le Souleymane que j'avais connu, le Souleymane doux, intelligent, généreux, qui m'avait séduite par son charme et son humour.

Le Souleymane qui m'avait fait confiance, qui m'avait confié son histoire, qui m'avait demandé de l'aider à innocenter son père.

Comment avait-il pu me mentir ainsi ? Comment avait-il pu me manipuler avec autant de facilité ? Comment avait-il pu feindre l'amour pour son père, simuler le chagrin de sa mort, et la convaincre qu'il cherchait la vérité ?

Et surtout, comment allais-je faire pour gérer cette situation ? Comment allais-je assurer ma défense dans la salle d'audience ? Comment allais-je affronter les conséquences de cette révélation ?

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