Chapitre 15

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***VOIX EXTERNE***

Les jours s'écoulaient inexorablement depuis la disparition mystérieuse d'Amina. Ni sa famille ni les forces de l'ordre n'avaient réussi à trouver la moindre piste ou indice quant à son sort. L'inquiétude grandissait de jour en jour.

Depuis son plus jeune âge, Amina avait toujours mené une vie plutôt recluse, n'ayant que très peu de liens sociaux.

Ce manque de réseau rendait les recherches encore plus ardues, personne ne semblant en mesure de fournir la moindre information susceptible de faire avancer l'enquête.

La situation devenait de plus en plus préoccupante pour Ndeye Lisoune. Celle-ci, envahie par l'angoisse, en était même venue à refuser toute alimentation et toute activité, au grand désarroi de ses autres enfants, notamment de la jeune Fifi.

Malgré les nombreuses tentatives de leurs proches pour la raisonner, rien ne semblait pouvoir la sortir de cet état de prostration.

De son côté, Bireume, avait fait appel à deux personnes pour épauler les recherches. Il mettait un point d'honneur à tout mettre en œuvre pour retrouver sa sœur, quitte à en négliger quelque peu son épouse Noémie.

Aujourd'hui encore, il passait la majeure partie de ses journées aux côtés de sa mère, dans l'espoir d'obtenir la moindre piste.

Alors que Fifi s'était endormie dans sa chambre, Bireume était assis sur un matelas déployé dans la cour de la maison, veillant sur sa mère.

Un calme apparent régnait sur les lieux, jusqu'à ce qu'il soit soudainement brisé par la voix rauque d'un jeune homme.

—Assalamou Anleykoum, dit-il.

—Wahanleykoum Salam. Répondit spontanément Bireume et Lisoune quelque peu surprise par cette visite inattendue.

La mère de famille scruta l'homme de haut en bas avec une mine inquisitrice, méfiant face à son accoutrement suspicieux. Sa peau d'un noir d'ébène et son visage inquiétant donnèrent la chair de poule à la jeune femme. Voyant que l'homme commençait à être agacé par leur regard, il reprit la parole.

—J'ai besoin de parler avec Mina. Est-elle là ? Questionna-t-il, visiblement pressé.

—Amina ? S'exclama Lisoune en se levant illico presto de son matelas. 'Da ngua xam foumou nék ?' « Savez-vous où est-ce qu'elle se trouve ? »

-'Yaye dalal ! Boul gagn sa bopp' « Maman calme-toi ! N'aggrave pas ton état de santé » intervient Bireume d'un ton apaisant.

—Mère, je ne sais pas de quoi vous parlez mais j'ai besoin de voir Amina toute suite. Dit le jeune homme.

—Ma sœur n'est pas là ! Qu'est-ce que tu lui veux ?

—'Sa way bou féké Amina mi ngui si biir démal ngua waxx ko mou guéneu nieuw wakh ak mane. Beugouma fi indi beine thiow' « Frère, si Amina est à l'intérieur, mieux vaut que tu ailles lui dire de sortir parler avec moi. Je ne veux aucunement faire un boucan ici ».

—Yaw tu fais exprès d'être sourd ou tu me prends pour ton menteur ? Amina n'est pas là. Si tu as quelque chose à lui dire, vas-y et je lui transmettrai ton message. Répliqua Bireume, agacé

—D'accord. Si elle revient, dis-lui que Ousmane est passé pour récupérer son argent. Et elle ferait mieux de m'appeler si elle ne veut pas finir en prison.

Les mots lâchés, il tourna les talons et s'en alla aussi vite qu'il était venu. Bireume et Lisoune échangèrent un regard perplexe, l'incompréhension se lisant sur leur visage. Le cœur de Lisoune faillit sortir de sa poitrine à l'évocation de la prison

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