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Chapitre 27

***VOIX EXTERNE***

Assise sur une chaise inconfortable, les menottes mordant ses poignets, Sophia laissa échapper un soupir épuisé. Son visage, jadis rayonnant, était maintenant pâle et marqué par l'angoisse et la fatigue.

Les longues heures d'interrogatoire et d'isolement l'avaient éreintée, mais elle refusait de se laisser briser.

Dans cette pièce stérile aux murs froids et impersonnels, elle se sentait piégée, comme une proie capturée dans les filets de l'injustice.

La lumière blafarde qui s'échappait d'une ampoule défaillante suspendue au plafond accentuait les ombres sinistres qui dansaient autour d'elle, créant une atmosphère oppressante.

Cependant au milieu de tout ceci, une petite voix à l'intérieur d'elle lui criait sans cesse de ne pas perdre espoir, de ne pas se laisser aller et de se battre. Se battre pour sa liberté dont tant de personnes veulent lui arracher, à commencer par Assy.

La fausse déposition de celle-ci ne lui facilitait pas les choses.

—Mme Diop, je vous parle, répondez à mes questions s'il vous plaît.

La voix provenait de l'avocate que Jules avait engagée pour prendre en charge le cas de Sophia. Après avoir écouté la version des faits exposée par sa femme, il avait du mal à y croire. C'était tout simplement inimaginable pour lui de penser que celui avec qui il avait partagé tous les moments de sa vie, tant les joies que les peines, ait pu lui jouer un tour aussi sournois.

Cependant, lorsqu'il avait été informé par les policiers des raisons de l'arrestation de sa femme combinées à ses explications à elle, il avait dû se résigner à accepter la réalité. Sa colère était montée en flèche et il ne souhaitait plus qu'une chose : que Karim revienne d'entre les morts pour qu'il puisse lui « régler son compte »

Après cela, le remords avait commencé à le ronger et il se demandait comment il avait pu ne pas remarquer tout ce que Sophia endurait. Il réalisait amèrement qu'il avait gravement manqué à son devoir d'époux, c'est pourquoi il avait fait appel à une personne de confiance pour l'aider à résoudre ce problème en attendant la suite des événements.

—Que voulez-vous que je vous dise de plus, maître ? Dit Sophia d'une voix lasse. Ça fait deux jours maintenant que je m'efforce de vous répéter que j'ai agi par pure légitime défense, mais on dirait que vous ne voulez rien entendre. Si vous, qui êtes censé me défendre, ne me croyez pas, franchement, je ne pense pas avoir autre chose à ajouter.

—Madame Diop, je vous prie de m'excuser si vous avez eu l'impression que je ne vous croyais pas. Je comprends que vous soyez frustrée et épuisée, mais permettez-moi de vous expliquer ma position en tant qu'avocate. Répondit-elle d'une voix calme.

Elle prit une courte pause pour rassembler ses pensées, consciente de l'importance de cette conversation avec sa cliente.

—Mon rôle en tant qu'avocate est de vous représenter avec dévouement et de m'assurer que votre défense soit la plus solide possible. Je suis ici pour vous aider à obtenir justice, et pour cela, nous devons nous appuyer sur des arguments convaincants et des preuves tangibles. Cela ne signifie pas que je doute de votre parole, mais plutôt que je dois rassembler tous les éléments nécessaires pour vous disculper ici et maintenant avant que l'affaire ne soit traduit devant le juge.

Sophia semblait légèrement apaisée par les explications de son avocate. Elle se redressa légèrement sur la chaise, montrant un regain d'intérêt pour la conversation. L'avocate poursuivit.

—Comme vous l'avez dit, vous m'avez déjà exposé votre version des faits. Maintenant, il est essentiel de recueillir tous les éléments probants pour étayer cette version. Le fait qu'à l'intérieur de votre maison il n y a pas de caméras de surveillance complique les choses et nous met face à un véritable dilemme. Il nous faut tâter d'autres terrains en essayant par exemple de rassembler des témoignages, de trouver une preuve matérielle. Vous ne vous rappelez pas avoir détenu....où M. Gueye était en position de faiblesse ? Peut-être si vous....