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Chapitre 28

***VOIX EXTERNE***

À l'entente de ce qu'il considérait comme une énorme absurdité sortant de la bouche de cette fille, le sang de Souleymane ne fit qu'un tour. Son visage se crispa de colère, ses sourcils se froncèrent, et ses yeux noirs lancèrent des éclairs.

Ne pouvant plus contenir sa frustration, il empoigna fermement son bras, serrant ses doigts avec une force presque douloureuse. Charlotte loin d'afficher sur son visage une expression de stupéfaction mêlée d'appréhension, resta de marbre et le fixait droit dans les yeux sans ciller.

—Comment peux-tu dire de telles choses absurdes ?! S'exclama-t-il d'une voix chargée d'indignation. Tu sembles avoir oublié la réalité des faits, ou pire encore, tu te moques ouvertement de moi, c'est ça ?! Peu importe ce que c'est, que ça soit la première et la dernière fois qu'une va-nu-pieds comme toi évoque ma mère ou un quelconque membre de ma famille.

En un mouvement brusque, Charlotte réussit à se défaire de son emprise sur son bras, faisant preuve d'une témérité surprenante. Elle le repoussa avec vigueur, démontrant une détermination qui ne fit qu'accroître la fureur de Souleymane.

Le regard de ce dernier s'assombrit, ses traits se durcirent davantage. L'éclat de colère dans ses yeux se transforma en une lueur mêlée d'incrédulité. Il était stupéfait par le culot de Charlotte, qui ne semblait pas reculer devant sa réaction impulsive.

—Ne t'avise plus jamais de me toucher, espèce d'imbécile ! Parce que la prochaine fois que tu auras l'audace de le faire, sache que je te montrerai réellement comment on se comporte avec les individus de ton genre, la menaça-t-elle en pointant son doigt vers lui.

—Et oui, j'ai dit que ta mère est bel et bien vivante et se trouve même en Côte d'Ivoire, poursuivit-elle d'un ton sans équivoque. Si tu veux plus de détails, va les demander à ton démon de père qui n'a cessé de t'utiliser et de jouer avec toi comme un jouet, le jouet que tu es finalement. Et pour revenir au sujet d'Amina, tu penses peut-être que nous n'avons plus aucun contrôle, mais il y a toujours des cartes cachées, des mouvements inattendus. Tu ne connais pas tout. Et nous sommes prêtes à tout pour la sauver. Donc prépare-toi à être surpris.

Sur ces mots, Charlotte se tourna vers Keisha et lui attrapa le bras, l'entraînant avec elle. Keisha était restée bouche bée, observant la scène qui se déroulait devant elle, telle une spectatrice médusée ne pouvant croire que son amie tenait tête à Souleymane d'une manière aussi féroce.

Elle semblait presque s'approprier son problème, déterminée à trouver une solution.
Après que la surprise se fut dissipée, une fois à l'abri dans la voiture, Keisha interrogea son amie sur le sens de ses paroles. Elle voulait comprendre l'idée qui avait germé dans son esprit. Charlotte lui expliqua alors une idée audacieuse, risquée, mais peut-être leur dernier espoir pour mettre fin à toute cette bataille.

Pendant ce temps, Jules était resté immobile à la même place, toujours estomaqué par une telle révélation. Les mots prononcés par Charlotte avaient déclenché une avalanche d'émotions contradictoires qui le submergeaient.

Son esprit était en ébullition, cherchant désespérément à donner un sens à ce qu'il venait d'apprendre. Les certitudes qui avaient gouverné sa vie jusqu'à présent étaient balayées, laissant place à une toile complexe de doutes et de questions sans réponse.

Les secondes s'écoulaient dans un silence pesant, chaque battement de son cœur résonnant dans ses oreilles. Il fixait le vide, perdu dans ses pensées tumultueuses. La surprise se mêlait à l'espoir, la confusion à l'incrédulité persistante.

La révélation remettait en question tout ce qu'il avait cru savoir sur sa famille, sur son père, et le simple fait de penser à cela fit échapper soudainement un rire de ses lèvres. Mais ce n'était pas un rire joyeux, c'était plutôt un rire nerveux, empreint d'amertume et d'incrédulité.