Blow That Out ?

Prologue

Présent.

La friction des sachets de courses que je transporte me transperce les tympans avec une telle vivacité que je ne remarque pas que je coupe la trajectoire à quelques passagers voulant passer leur chemin, sûrement pressés.

Je me demande comment cela est-il possible, personne ne devait savoir ni même le considérer.

Je me rappelle nos regards ancrés, de mes multiples coups de doigts entre les fils de ma guitare, des lumières qui jaillissaient des spots lumineux, de ma manière de me sentir vivante.

Je ne jouais pas mes rêves, mais bien mes peurs, voilà pourquoi j'étais la guitariste la plus réputée de New York.

Celle que j'étais. Voilà ce qui était bien malheureux, j'avais été obligée de quitter ma carrière de batteuse dans les bars grouillant de touristes à New York pour me taire dans un petit foyer qui m'avait été mystérieusement payé : son nom n'était plus qu'un souvenir sur ma langue, une histoire que l'on racontait sur moi. Bien différentes choses en ressortaient, des fins toutes les plus tragiques que les autres, mais jamais celle qui m'était restée en tête. Tant que parfois, je me demandais si je n'avais pas perdu la tête à cause de ce que les autres disaient à mon propos, mon histoire que les autres profanaient de leur plein gré.

Cependant, ce n'était pas qu'un mythe, je savais ce qu'il y avait eu entre elle et moi, elle et Zayn, entre nous tous et le monde. Personne n'avait jamais été au courant de ce qu'il se passait dans les coulisses d'un concert, personne ne cherchait à le savoir, tout ce qu'ils voulaient voir était lorsque le son se propageait dans la salle, que les notes et chaque vibrations étaient ressenties. Ce sentiment de vivre à travers la musique.

Me rappeler que tout ça n'était pas chose facile, ces choses me manquaient et rien ne reviendrait jamais à la normale, je le savais, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que toute cette exaltation, ce que nous ressentions des années en arrières n'était pas réservé qu'à moi, cela ne devait pas être la seule vérité que l'on pouvait me vendre, il devait y en avoir une autre.

Une autre façon de voir les choses m'aurait aidé, mais je ne suis pas elle, et je n'ai pas accepté cela de la même manière.

Je me fais pousser par un individu, plongée dans mes pensées, je remballe subitement le journal que j'ai récupéré lors de ma sortie de ce supermarché dans lequel j'ai été surprise de voir mon visage et mon nom en première page, pour que personne ne m'associe, par malheur, à cet article.

Il y a bien qu'une seule journaliste que je connaisse et qui voudrait ma peau, que je ressente ce pour quoi elle ne fait plus partie de ma vie aujourd'hui : Selene Bell.

Son nom a une tonalité étrangère à mes pensées, un large écho emplit celles-ci comme si cette dernière n'avait jamais fait irruption dans ma paisible vie jusqu'à ce qu'elle vienne malencontreusement la troubler. Je n'avais pas besoin de son argent, ni de ses multiples aides, de sa personne en ma proximité, ni même de quoi que ce soit en lien avec cette femme. Néanmoins, je ne pouvais me résigner à démasquer la personne qui jouait désormais avec ma liberté si je n'allais directement pas voir la source même du problème.

Les personnes qui nous acclament ne voient que la surface, un reflet d'eux-mêmes, mais que très rarement, quelqu'un pour la réelle personne qu'elle est. Or Selene m'avait prouvé le contraire dès notre première rencontre, puis l'avait encore fait par la suite, alors, j'avais commencé à m'abandonner à cette éventualité. À cette idée, cette totale illusion dont elle m'avait bercée durant tous nos moments passés ensemble.

Je me retrouve dans le métro de New York, collée aux étudiants, aux ouvriers, mais également aux personnes quelconques tels que deux enfants à peine âgés d'une dizaine d'années qui se chamaillent pour un jouet. Ma main moite a du mal à se cramponner à la barre de maintien alors que le vrombissement du métro me fait basculer.

La sueur et l'air lourd me quittent presque instantanément lorsque je descends la marche de celui-ci, je fais ensuite appel à un taxi pour me diriger vers une grande demeure qui n'est sûrement pas la mienne, trop soigné et sophistiqué pour même considérer loger ici.

Les domestiques m'accueillent comme si j'étais l'une de ces charmantes jeunes femmes qui venaient rencontrer la maîtresse qu'ils servent tous avec ce respect de longue date et sur lequel je ne cesse d'omettre de la méprise malgré la bienveillance dont ils font actes.

Je fais une pause juste avant de poser mon doigt sur la sonnette, l'hésitation se fait ressentir et mon pouls s'accélère, mes souvenirs s'amassent en une seule et unique seconde. Je les balaye tous lorsqu'un son se propage dans le hall, annonçant ma venue. Je crois bien qu'il est temps de retourner sept ans en arrière, malgré les regrets qui m'assaillent, l'ardeur avec laquelle ma colère bouillonne ne m'étonne pas et je reste sur mes gardes, elle pourrait bien tout faire chavirer, comme elle l'a déjà si bien fait des années plus tôt.

Je ne fais pas attention à la personne qui m'ouvre la porte et mes jambes me guident dans la grande demeure, bien sûr que je connais chaque recoin de celle-ci, je n'ai même plus besoin de lever le nez pour apercevoir la salle à manger se dresser devant moi : elle n'a pas changé.

J'ai maintenant la main plaquée contre le journal qui s'est froissé dans ma poche sur le chemin de mon trajet, je me retourne pour faire face à la propriétaire et déclare sans aucune pitié ni scrupule :

— Tu as décidé de faire de moi ta seule préoccupation. Je te manque tant que tu le prétends, Selene ? Parce que tu n'as absolument pas manqué à ma personne.

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Nous nous retrouvons pour un tout nouveau roman dont j'ai très très hâte mais aussi peur de vous dévoiler l'envers du décor. Autant vous dire que c'est  vraiment un roman qui montre que l'humain est doté de conscience, qu'il lui ait possible de faire de graves dégâts envers d'autres personnes.

Si vous ne vous sentez pas de lire ce genre d'histoire, s'il vous plait arrêtez votre lecture dès maintenant.

Enfin bon,

Bienvenue dans Blow That Out.
Et que vos désirs deviennent obsessions.