Blow That Out ?

Chapitre III

Sept ans plus tôt.

Je ne perdrai pas de temps. Celui-ci nous était compté, nous partons demain avec Zayn pour performer dans un autre endroit à l'autre bout d'où nous nous trouvons actuellement, de plus, une soirée nous attend.

Cette femme assemblait les parfaits atouts pour attirer les regards où elle les voulait, au corps féminin, élancée et aux sourcils dessinés, elle savait que si elle le voulait tout lui pourrait être dû. Elle nous avait informés que nous ne gagnerions pas plus que nous n'avions déjà, mais je doutais que celle-ci sache combien nous empochions à chaque concert, malgré la confiance sourde qu'elle avait envers ses paroles : rien ne pouvait me confirmer qu'elle avait raison, ni tort...

Tout n'était que confiance. Attribuer ma confiance à quelqu'un n'était pas difficile, ma curiosité avait été attisée, je ne m'intéressais plus qu'à elle et ce qu'elle avait désormais à nous raconter de plus. Je voulais en savoir davantage.

Et puis, discuter avec elle n'avait pas l'air si mortuaire, seule sa valeur l'était. Parce qu'au contraire de nous, si cette jeune femme venait à disparaitre ou à baigner dans des affaires trop louches, elle serait démunie de toutes peines. Elle serait blanchie jusqu'à la moelle alors que d'autres se démèneraient pour se faire entendre et être jugés innocents.

Les luttes n'ont pas d'intérêts à leurs yeux puisque tout leur revient.

Alors que nous nous bousculons pour franchir la porte de sortie du bar, la masse de ses cheveux se bascule contre son dos, sa démarche est propre, si elle ne portait pas cette élégante robe marron qui lui allait parfaitement au teint ou ces bottes hautes assortis à celle-ci, j'aurai pu penser qu'elle était une femme ordinaire, seulement venue se bourrer la gueule dans un bar miteux de New-York pour se noyer dans les méandres de ses souvenirs et envies.

Pour nous, Zayn et moi, c'était la musique qui effectuait se tranquillisant : les drogues m'aidaient simplement pour ma peur bleue de la foule s'amassant pour venir me voir. Venir entendre ma musique, la mélodie que je m'étais toujours promise de performer devant des centaines de personnes depuis mon bas âge. L'anxiété était l'un de mes nombreux problèmes, ce n'était pas juste que la population s'en sorte indemne alors que je souffrais seule, enfermée dans un corps comme dans un esprit, prisonnière de mes pensées comme dans une cage. Laissant mes émotions se nourrir de moi comme si je leur avais été donné en pâture.

Je n'attendis même pas d'être à l'extérieur ou de me soucier de si cette femme à l'attitude de richesse était en train de nous épier à nouveau ou non, mais je me tournais vers Zayn. Mon timbre était dur, néanmoins une certaine compassion se ressentait lorsque je m'adressais à mon ami.

Je restais à proximité du corps de Zayn en avançant à reculons, sa chaleur corporelle m'envahissait alors que j'étouffais presque autour de quelques clients qui s'étaient rassemblés vers la sortie.

– Qu'est-ce que tu en penses ?, murmurais-je, perplexe, je tournais le regard vers la tache brune qui flânait devant nous.

Je le regardais à nouveau lorsqu'il prit la parole.

– Je ne sais pas trop, m'avoua-t-il, on pourrait essayer de faire sa connaissance, tu ne crois pas ?

Il était sérieux, mon corps se raidit sous sa gentillesse. Je savais que Zayn était curieux et prévenant de nature, il l'avait toujours été. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'une de ces femmes, cette femme : apprêtée et dite confiante, attise encore plus son avidité de savoir que la musique.

Je lui répondis par un simple bougonnement, peu convaincu par sa détermination à la connaître.

Une lueur de malice illuminait soudainement mes pupilles alors qu'une idée fantasque me trottait derrière la tête, si je devais apprendre à la connaitre en me contraignant, autant que ce soit amusant et divertissant.