Chapitre XVII

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Présent.

Lors de mon réveil, mon corps nu est recouvert par des draps blancs impeccables. Un sourire traverse mon visage tandis que je prends peu à peu conscience d'où je me trouve.

"Je me sens bien" est la première pensée qui me vient à l'esprit.

C'est la première fois que je ne pense pas à Zayn après avoir ouvert les paupières, je n'ai pas rêvé de lui non plus ni même esquissé la moindre pensée à son propos. Mais ce n'est pas cela qui me fait le plus de bien, j'ai l'impression de ne pas m'en vouloir, c'est bien la première fois que ça m'arrive.

Mon cœur est comme sur un radeau, mais les vagues violentes de la veille sont enfin passées et je suis finalement passé de l'autre côté de la barrière : là où les vagues sont douces.

Je ne perds pas de temps et me tourne doucement vers la femme qui jonche de l'autre côté du matelas. Revenant à la source. Mes doigts glissent de sa tempe à son oreille afin de dégager une mèche de cheveux. Son brun est plus doux face aux lueurs du soleil matinal.

Elle gémit paisiblement en se réveillant, ses lèvres forment un sourire que je ne peux m'empêcher de regarder.

– Nous avons encore le temps, elle murmure alors qu'elle m'enlace.

Je la laisse m'engouffrer dans ses bras, les draps nous suivent dans notre mouvement. Je me retrouve allongée sur elle, les battements de son cœur contre l'oreille et plus apaisée que jamais.

Je veux en profiter autant qu'il le faut. Je pourrais rester à ses côtés encore si longtemps si mon état me le permettrait.

Avec Selene, j'ai l'impression de n'aller que bien, mais notre rupture m'a appris bien des choses. Si j'ai pu en retenir une, aussi douce que malheureuse, c'est bien mon besoin de me détacher de sa personne autant que j'avais besoin de me détacher de Zayn, il y a des années.

Mon cœur tambourine à la même vitesse que le sien, et je me rendors à l'entente de cette mélodie si habituellement impromptue.

***

Une ou trois heures passent, je ne sais pas, je ne sais plus. Je n'ai plus la notion du temps. Entre baisers langoureux, sueur, agrippement et enlacements, le temps nous a échappé.

Il doit être dans les alentours d'une fin de matinée, je me lève, enfile un peignoir posé là et étire les rideaux afin de laisser la lumière entrer.

– Que fais-tu ?, me demande Selene le sourcil levé, revient au lit. Nous avons tout le temps du monde.

Je reste debout une seconde, à la fixer.

– S'il te plaît ?

Son désespoir ne m'atteint pas et je me dirige vers elle avec détermination, non pas pour la rejoindre, mais pour la tirer hors des draps.

– Allons d'abord déjeuner, nous verrons ensuite, je souris.

Je crains un refus de sa part. Mais, à ma plus grande surprise, Selene accepte.

– Laisse-moi attraper de quoi me vêtir...

Je n'ai pas le temps.

– C'est ta maison Selene, as-tu sérieusement peur de tes domestiques ?

Cette dernière est en train de récupérer des affaires finies au sol la nuit dernière, puis, se tourne vers moi.

– Absolument pas, figure-toi même que nous nous entendons parfaitement.

Je m'approche d'elle à pas de loup, une fois à sa hauteur, je glisse mes mains contre ses hanches encore nues.

– Ah oui ?, je la nargue.

Blow That Out ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant