Chan avait toujours été un garçon de bonne famille. Le stéréotype de l'enfant de la vieille bourgeoisie né dans un luxe qui ne permet pas de se formaliser d'un futur déjà tout tracé. Précoce dés les premières années de sa vie, comme un mantra exécuté avec brio par ses parents qui lui dicteront ensuite son avenir comme l'aurait fait un oracle.
Premier de la classe dans les domaines principaux, polyglotte dès l'âge de dix ans, piano, violon, guitare, il avait insisté pour cette dernière... doué en golf, baseball, badminton, water-polo et bien d'autres. Chan était d'un naturel inexistant et d'une sophistication à toute épreuve. Un savoir paraître vicieusement calculé et pensé avant même sa conception, qui ne laissait aucune place à l'être.
Pour couronner le tout, il était l'enfant roi d'une filiation unique sur lequel tous les espoirs familiaux reposaient. Étouffant davantage toute possibilité d'exister.Cette médaille qui pouvait sembler confortable pour certain avait pourtant un lourd revers ; celui de la solitude.
Chan avait toujours été un solitaire. De part sa condition, en premier lieu, puis de part sa personnalité qui s'en était accommodée. Seul par obligation et paradoxalement par choix, jusqu'à son admission en fac de sciences politiques et de gestion.
Dans cette dernière, il y avait croisé le regard furieux et froid de ce qui deviendra plus tard son frère, celui qui lui avait toujours manqué.
Minho avait été debout dans un couloir, les yeux rivés sur sa montre. Il attendait devant une classe qu'il semblait partager avec Chan et ce dernier n'avait pu s'empêcher de trouver cet homme intriguant, bien loin de tout ce qu'il eut connu auparavant.
C'était un solitaire lui aussi, ça ne faisait aucun doute. Probablement une personne importante, c'est en tous cas la sensation qu'il donna à Chan sur l'instant, ça se sentait, il émanait de lui l'aura de ceux qui ne se posent pas de question sur ce que les autres pensent d'eux. Le confort de celui qui se connait et qui n'a pas peur de l'adversité.
Et pourtant, il ne semblait pas là pour impressionner ni même pour socialiser, il était là pour lui et uniquement lui. Cet homme avait un but, des rêves, il transpirait l'ambition et la force de celui qui n'a pas bénéficier de chance à la naissance et Chan l'admirait déjà pour toutes ces raisons.Toute son attitude, ses mouvements, l'entièreté de son regard donnait à Chan le sentiment de pouvoir exister autrement, qu'il pouvait l'amener sur un autre chemin, qu'il était peut-être même possible de créer son propre sillage et Chan n'avait jamais ressenti pareil sentiment, encore moins en regardant un inconnu.
Les larges pupilles de son vis à vis restaient fixées sur la porte attendant l'heure du cours avec une impatience très peu contenue par ses aller retour sur sa montre. Ce dernier avait attendu 10 mn, pas une de plus ! Tous les élèves s'était retournés sur Minho lorsqu'il avait attrapé son sac pour partir. Le professeur était arrivé à cet instant dans le couloir et signifiait déjà d'un geste condescendant au garçon que son cours allait commencer. Minho lui avait répondu que c'était impossible car le début du cours était il y a déjà 10 minutes.
Il avait répondu au geste prétentieux du professeur par un tapotement sur le cadran de sa montre. Ce simple geste fut tout à fait déplacé compte tenu de la position hiérarchique de l'étudiant et Chan en fut ébahie plus qu'irrité.Ce garçon avait continué son chemin comme si cette altercation n'en avait pas été une et qu'il n'avait pas plus de temps à perdre, marchant dans le couloir comme si ce dernier lui appartenait.
Chan était immédiatement tombé sous le charme de ce garçon singulier et c'est à cet instant précis, pour la première fois depuis toujours, que Chan avait transgressé. Mû par une impulsion dont il comprendrait le sens que bien plus tard, il attrapa son sac à son tour et il trottina pour rattraper Minho en silence. Ce dernier ne cilla même pas et il laissa Chan l'accompagner sans poser plus de questions. Les deux garçons ne se quittèrent plus jamais.
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Ratures et hésitation
Fanfiction; " Dans les bras de Seungmin, Chan se sentait de nouveau comme un enfant, vulnérable et assoiffé. Assoiffé d'amour, assoiffé d'affection, avide d'une caresse, d'un signe, d'un n'importe quoi. Il se perdit à son tour dans la contemplation de leurs s...