Seungmin déambula un moment dans la ville devenue silencieuse.
Les bruits caractéristiques des sirènes d'ambulances, des klaxons tardifs et des conversations nocturnes des passants avaient laissé place au brouhaha incessant qui se jouait dans l'esprit de cet ingénieur perdu. Rien ni personne n'aurait pu le protéger d'une perte aussi brutale, pas même lui-même, lui qui avait pourtant tant essayé.
Son esprit embrumée et ses jambes qui marchaient presque seules lui firent faire plusieurs kilomètres et après plus d'une quarantaine de minutes qui lui semblaient être des secondes, Seungmin se retrouva au pieds de l'immeuble de Minho, sans même savoir pourquoi. Il observa un instant le bâtiment immense qui s'étendait devant lui de ses yeux vitreux et il semblait à ses jambes être arrivées à bon port. D'une lassitude nouvelle, qui ne lui ressemblait pas, il extirpa son téléphone de sa poche de manteau et le regarda sans trop le voir, les doigts gelé par la peine et la froideur de la nuit.
Il ne savait pas ce qu'il devait faire, Seungmin était complètement perdu. Il s'assit un instant sur le trottoir en face du building. Les larmes maintenant sèches sur ses joues donnait à sa peau un air cartonnée et ses yeux gonflés le faisait apparaitre tel qu'il était vraiment ; abattu.
- « Seungmin ? Il est trois heures et demi, qu'est-ce qui se passe ? ».
Sans trop savoir comment, Seungmin avait laissé ses doigts parcourir son téléphone et l'entente de la voix ensommeillée de son ami fut le coup de grâce. Un rappel à cette réalité insoutenable qui était maintenant devenue la sienne.
Le souffle irrégulier qu'entendis Minho en fond sonore l'inquiétât bien plus que quelconque autre bruit, Seungmin qui été généralement si positif et peu enclin à s'épancher. Dans son souvenir, c'était la première fois qu'il entendait Seungmin pleurer.- « Seungmin, dis-moi où tu es ? ».
- « Je.. je.. je suis en.. en.. en bas Minho ».
- « En bas ? ».
Seungmin explosa en un sanglot incontrôlable qui s'ébroua sur le boulevard en un échos insupportable aux oreilles de la ville. Il posa le téléphone sur le sol glacial de la citadine et il laissa sa tête tomber lourdement entre ses mains gelées. Ses épaules tressautèrent violemment et son souffle n'était plus qu'un amas de bruit irréguliers et anxieux qui n'auraient su s'arrêter seuls.
Au loin, il lui sembla entendre des pas réguliers et pressés qui commençait à s'affirmer à son devant. Minho courrait vers lui, le torse nu malgré les températures, vêtu d'un long peignoir gris fait de satin qui virevoltait dans les airs avec élégance et certitude. Il apparaissait à Seungmin comme le Messi qu'il eut toujours attendu sans même le savoir. Minho était pieds nus et son regard était assombris par l'inquiétude. Ses cheveux longs et bruns tombés négligemment sur ses joues et dans sa nuque, encore décoiffés de ce sommeil interrompu.
Minho porta sa main à sa bouche un instant, abasourdi par la vision de vulnérabilité et d'horreur qui s'offrait à lui et se rua sur son ami, le couvrant de ses bras réconfortants et de sa chaleur bienveillante. Il le força de ses mains puissantes à le regarder dans les yeux, pour en capter toute l'attention et lui transmettre sa présence avant de venir coller leurs fronts l'un contre l'autre. Les deux amis fermèrent puissamment leurs yeux et les sanglots de Seungmin semblèrent se calmer au contact fraternel de son ami. Ils restèrent ainsi quelques minutes puis Minho souleva doucement le corps de Seungmin, l'aidant à se relever. Il le prit tout contre lui et lui murmura à l'oreille comme l'on hume une fleur sensible et délicate,
- « On va rentrer se réchauffer à la maison Seungmo. On va ouvrir quelques bouteilles de soju et on va parler, toute la nuit s'il le faut car ce que je vois là, c'est une explosion de silence et ça ne peut plus durer Seungmo. ».
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Ratures et hésitation
Fanfiction; " Dans les bras de Seungmin, Chan se sentait de nouveau comme un enfant, vulnérable et assoiffé. Assoiffé d'amour, assoiffé d'affection, avide d'une caresse, d'un signe, d'un n'importe quoi. Il se perdit à son tour dans la contemplation de leurs s...