Au nord, se retrouver

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Olivia

« Elle commence à ouvrir les yeux ! »

« Tout est prêt pour les tests avant visite ? »

Mon ouïe éveillée, je reprends petit à petit possession de l'environnement qui m'entoure.

Je suis à l'hôpital ?!

Mon esprit se met en alerte.

Je l'ai vraiment fait ?!

— Comment te sens-tu Olivia ?

Mes yeux totalement ouverts, je fais face à celle qui me parle.

— Euhh... Je ne sais pas.

J'arrive à bien m'exprimer ?! Combien de temps ai-je dormi ?

— Déjà, tu peux t'exprimer. Tu dois être un peu perdue, non ?

Je ne sais quoi répondre, tout est en place dans mon esprit. Je ne réalise juste pas.

Je suis vivante aujourd'hui.

— Je ne suis pas perdue... C'est juste que je ne réalise pas.

Je forme des phrases complètes avec une grande facilité, c'est hallucinant.

— D'être encore en vie ?

Elle a tout compris. Cette femme, assise au bord de mon lit, comprend clairement mes pensées.

— Je suis ta psychologue, Alice.

Je vais être suivie par une psy. A-t-elle lu ma lettre ?

— Avez-vous lu ma lettre ?

Elle me jette un regard de soulagement avant de me répondre d'une voix douce :

— Non, je ne l'ai pas lu. J'attends que tu me dises son contenu avant de la lire. C'est pour voir si ta mémoire n'a pas été touchée.

Des tests médicaux, c'est ce dont ils ont parlé à mon réveil.

— Peux-tu te lever hors du lit ?

Je m'assois sur le bord, et d'une impulsion, je dépose mes pieds au sol, me détachant du lit. Une faiblesse dans mes jambes m'oblige à me tenir contre un objet.

Alice me regarde attentivement, prête à me secourir en cas de chute. Je marche petit pas par petit pas et arrive au mur juste en face du lit.

— Je ne t'ai pas demandé autant, mais c'est très bien ! Te sens-tu apte à faire le retour ?

J'acquiesce d'un mouvement de la tête en ordonnant mes jambes de fonctionner. J'ai l'impression d'avoir vécu un rêve.

Une fois assise sur le lit, je regarde mon interlocutrice, attendant la suite de ses questions.

— Veux-tu voir tes parents ? dit-elle calmement.

Mes parents.

— Je ne me sens pas prête.

— Et ton petit copain ? Son nom, c'est...

— Victor. Lui, je veux bien, c'est juste la présence de mes parents qui me dérange.

Elle me regarde d'un sourire simple, honnête.

— Te sens-tu apte à ce que je te laisse seule avec lui, ou veux-tu ma présence ?

Elle me parle d'un ton léger, ce qui me fait me sentir en sécurité.

— Je suis prête à lui faire face seule, je pense que j'en ai besoin et lui aussi.

Un sourire apparaît au long de ses joues.

— Je vais donc le chercher.

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