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Victor

Dans un salon de thé, je bois une tasse de café avant de partir vers l'hôpital.

L'état de santé d'Olivia ne fait que se dégrader. Sa perte de poids est tellement poussée qu'elle commence à avoir du mal à marcher. Son langage devient pauvre, et elle limite les longues discussions, préférant les plus courtes.

Le groupe de Paul passe souvent pour lui redonner un petit brins de soleil. Ils parlent de volley mais aussi de débats actuels. Via m'en parle toujours avec des étoiles dans les yeux.

Un son d'horloge me sort de ma rêverie, me pressant de ranger mes affaires pour partir la voir. Un soleil radieux illumine la ville, j'espère qu'elle l'admire de sa hauteur.

Pressant le pas, je remarque un groupe d'enfants jouer avec énergie. Ma course se stoppe pour observer un court instant cette vie si pure, si enfantine.

Mon esprit repense à mes années de lycée avant le drame. Où tout allait bien. Où je pensais que le malheur était bien loin.

Encore vous ?! S'extasie la femme à l'accueil, il va vous falloir un abonnement à force !

La dame fouille dans sa paperasse l'emploi du temps d'Olivia. Elle a plusieurs visites dans la semaine.

Vous avez de la chance ! Elle est dans sa chambre, tâcher de venir moins souvent à l'improviste !

Je m'excuse auprès de l'accueil et me dirige au quatrième étage.

La chambre 408.

Ma main sur la poignée, je la tourne et redécouvre cette pièce que je connais tant.

Vic, tu ne trouves pas qu'il neige dehors ?

Sa phrase dite, je me retourne vers elle, les yeux grands ouverts. Elle voit de la neige en été ?

Via, il ne neige pas dehors.

Un léger « Oh », l'échappe. Elle a donc l'impression de voir de la neige. La maladie avance à très grand pas, et les hallucinations viennent de s'installer en elle.

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308 mots

Au nord, se retrouverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant