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Olivia

Cinq années plus tard.

Respire, reprends ton souffle... Tu peux le faire.

Je place mes jambes de façon à mettre un appui plus fort sur mes mollets. Mes bras se placent dans la foulée, pour que mes doigts se rejoignent.

Elle arrive. La balle arrive droit sur moi...

Bam.

Le poids de ce missile est rejeté par je ne sais quelle force. Se dirigeant vers la passeuse de mon équipe.

Quelle prouesse ! Une réception parfaite de la joueuse numéro quatre ! crie le commentateur de ce match.

Exactement mon cher Eric ! Une précision inébranlable à en couper le souffle !

J'observe depuis le fond du terrain l'attaque que notre pointue va réaliser.

Une feinte. Elle va faire une feinte.

Fouach.

Quelle attaque surprenante ! Une feinte de génie réalisée par notre numéro trois ! La pointue de l'équipe de France ! Quelle demi-finale !

Un point et l'équipe adverse gagnent. Il ne faut pas flancher. Pas maintenant.

Elle arrive. Elle arrive vite. Trop vite.

Triiiit !

Un coup de sifflet retentit, marquant un IN. Le souffle coupé, la balle frôle mon épaule pour retomber juste derrière moi.

On vient de perdre notre match.

22 à 25 pour l'Italie.

*

Olivia !

Au moment où ma coéquipière m'interpelle, je vois un groupe d'enfants à ses pieds. Papier et stylo à la main.

Ayant ces deux objets à la main, je comprends très vite le sens de leur demande : un autographe et une photo.

Mes jambes me guident jusqu'à mon amie et ces petits êtres craquants.

Madame Mass... Vous... Vous faites comment votre réception qui fait Bam ?

Une petite avec des nattes est juste en face de moi, attendant une réponse à sa question.

Tu veux parler de celle du dernier set ?

Je m'abaisse au niveau de la petite fille, tout en lui posant la question. Ses joues virent au rouge. Il est vrai que parler à un athlète peut être intimidant.

Oui... Elle... Elle était impressionnante !

Des étoiles couvrent désormais ses iris, pour laisser apparaître un large sourire.

Comment te l'expliquer, dis-je dans un souffle, c'est comme si ma respiration se déplaçait à la vitesse de la frappe. J'ai l'impression que le temps est au ralenti pendant une courte durée.

Un hoquet d'admiration sort tout à coup de la bouche des camarades autour de la petite. J'explique avec de grands gestes pour faciliter la compréhension des plus jeunes.

Je signe par la suite quelques papiers et t-shirts avant de partir vers les vestiaires.

Tu m'épateras toujours Oli, s'exclame ma capitaine.

Ce ne sont que des enfants Abby. Je ne vais quand même pas les laisser avec leurs doutes !

Un léger rire échappe à ma collègue. Je la regarde d'un air suspect, lorsqu'elle se tourne vers moi pour croiser mon regard.

Le coach te demande après t'être changé. Ce serait pour une mutation.

Une mutation ?

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