Chapitre 18

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Ma journée terminée, j'entreprenais de retourner à mes appartements lorsque je croisai mon père qui semblait assez pressé. Il ne me remarqua pas et je bifurquai immédiatement à sa suite. Après plusieurs couloirs, il se positionna aux côtés d'Ava qui regardait à l'intérieur d'une salle en souriant. Je m'arrêtai et suivi leur regard. Térésa discutait joyeusement avec une enfant qui semblait avoir entre dix et douze ans. Selon ce que l'on m'avait dit et ce que j'avais entendu, elle faisait partie des humains contaminés sur lesquels on testait les vaccins. Elle semblait aller bien. Alors, c'était vrai. Minho avait vraiment le pouvoir de guérir les gens. Je me concentrai sur la discussion des deux adultes.

« Combien de temps encore pour en injecter aux contaminés ?

— Vous faites preuve de beaucoup de compassion pour quelqu'un qui vient d'ouvrir le feu sur la foule. »

Quoi ? Mais pour quelle raison ? Les émeutes duraient depuis presque une semaine et c'était la première fois que cela arrivait. Pourquoi ?

« Vous m'avez dit de faire mon travail, c'est ce que j'ai fait. »

Pourquoi ne tirer que maintenant ?

« Il a été mal fait de toute évidence. Les patrouilles n'ont pas trouvé le moindre corps. »

Corps. Quelqu'un. Qui ? Mais oui ! Évidemment. Ça ne pouvait être que lui.

« Thomas est toujours dehors. »

Oui ! Oui, il était là ! Il allait sauver Minho ! Il allait trouver un moyen, c'était sûr ! Minho était sauf ! Je resterai à proximité jusqu'à ce qu'il arrive. À part ce soir parce qu'il fallait tout de même que je dorme un peu et il ne serait quand même pas assez bête pour lancer une attaque le jour où il arrivait quand même, non ? Je m'éloignai rapidement. J'en savais assez et il était hors de question que je me fasse attraper à écouter une conversation privée. Je ne pouvais pas me le permettre.

Le lendemain, assez tôt, je me dirigeais vers ma salle de travail quand j'aperçus Térésa appuyée contre un mur, l'air très pâle. Je m'approchais d'elle. Elle nous avait trahi mais je me sentais malgré tout redevable. Je devais lui dire pour Thomas. Je m'apprêtais à lui demander comment elle allait quand j'entendis un grognement et tournait la tête vers l'intérieur de la salle dont elle venait de sortir. Minho était en train de se faire violemment maîtriser par deux gardes. J'étais horrifiée. La jeune fille semblait au bord des larmes. Je m'apprêtais à lui demander ce qu'elle avait fait quand une femme courut vers elle, essoufflée.

« Térésa. Venez, on vous demande au labo. Ça a l'air grave. »

L'air encore plus effrayée, la brune partit en courant. Nous la suivîmes et nous arrivâmes devant une salle d'où s'échappaient des cris affreux. Ava nous regarda arriver.

« Je suis navrée, Térésa. »

Sous nos yeux, la petite fille d'hier se débattait en hurlant. De grosses veines noires parcouraient son cours. Les anticorps de Minho n'étaient pas suffisants. Il ne faisait que retarder la fin, comme tous les autres vaccins. Les essais de WICKED étaient inutiles.

« Ce n'est pas de ta faute. Tu as fait tout ce que tu pouvais. »

La jeune femme détourna le regard et partit sans un mot. Je continuais à fixer le spectacle qui s'offrait à moi. Je regardais mon futur, ce qui allait m'arriver. Je n'étais pas immunisée. Sans vaccin, j'allais mourir si j'étais contaminée. Et j'avais perdue la seule chance de pouvoir partir loin de tout. C'était mon destin. Après l'excuse de Térésa pour sauver ma vie, j'étais probablement considérée comme une traîtresse par tous mes amis. Jamais ils n'accepteraient que je parte avec eux, même si j'aidais Minho. Je finirai comme cette petite fille, hurlant ma souffrance, telle une bête sauvage. Je repartis en silence et noya ma peur dans mon travail.

WICKED is good....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant