Chapitre 8 : Hopitâl.

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Point de vue : Daisy.

«  les personnes qui sourient le plus cachent l'ombre de leur cœur par des faux semblants »

L'arme tremblait dans ma main, en osmose avec les les murs qui se rapprochaient inlassablement de moi, sans jamais parvenir à ne serait-ce me frôler.Comme des vagues, ils avançaient avant de se rétracter pour repartir en arrière, pour finalement revenir avec plus de puissance.

Elles cognaient ma tête à chaque mouvement dans le but de m'emporter dans leurs filets tentateurs.Autour de moi dansaient des halos de lumières dont l'épaisseur me fit mal au yeux.Bientôt, mon corps se retrouverait étalé sur le sol avec la grâce d'un déchet.
Les voix, elles, perçaient mon esprit avec une aise terrifiante.Je percevais presque leurs dires s'afficher devant mes yeux : j'allais lâcher.

- Lequel ?

La détonation se jouait à répétition dans cette pièce à présent recouverte par cette voix qui rôdait le soir au fond de mon inconscient.Dans la folie, je pouvais percevoir clairement la posture de mon agresseur, le coin de ses lèvres relevé, la malice remplissait ses traits.Le flou troublait ma vision, mais lui, ne s'affichait que trop bien devant moi.J'esquissais un signe de tête vers lui, guidée par la haine qui dominait tout mon être de sa fureur.

- Je vais m'assurer de creuser ta tombe.

Ses mots ne m'étaient pas destinés alors pourquoi formaient-ils un creux dans mon estomac ? Les souvenirs devenaient alors humains et leur griffes se baladaient tranquillement dans le chaos de l'instant.La familiarité de cette phrase fit redoubler les tremblements de mes membres déjà incontrôlables.D'un coup, je vis sa silhouette m'épier dans un coin vide de la pièce, assistant à cette scène avec la satisfaction qu'amenait de ses traits.

La drogue rendait les objets, les pensées et les fantômes du passé réels.Nombreux, ils s'imposaient de force face à moi.Le pistolet faillait m'échapper des mains, couvertes de sueur.Je fermais mes paupières pour me concentrer sur les personnes présentes dans la chambre.

Une main atterrit sur la joue de mon agresseur, et la seconde d'après, son regard tomba dans ma direction.L'effet du coup, qui n'avait pourtant touché que lui, raviva une brûlure sur ma joue.Inconsciemment, le bout de mes doigts effleuraient la peau qui devait être rougi, et cette simple action me brûla d'avantage.

Comme si les gifles percutaient ma joue par dizaines, elles me firent sentir à l'étroit, de trop dans mon propre corps.Mes bras ne supportaient plus le poids de l'arme mais je m'agrippais plus fort, pour lui transmettre toute cette pression qui affluait en moi

- Tu sens ton corps s'affaiblir, à chaque coup devenant un peu plus à merci..Tes paupières sont lourdes et ta tête tourne la même mélodie en boucle, mais, tu luttes pour ne paraître faible.Pourtant, cet adjectif te va si bien car bientôt, tu seras inconscient dans mes bras, je veux que tu ressentes ce qu'elle endure à cause de toi, de vous.

L'impact des deux corps projetaient contre le mur stoppa brutalement les vagues, et les néons de lumière furent remplacés par du vide, parsemé de brouillard.L'esprit de Knox semblait dans un monde parallèle alors qu'il défigurait ses adversaires.A travers leurs plaintes, ne ressortait que des fragments de phrases.

- Hein ? Parle plus fort, mon grand.

Le lit nous séparait mais les coups me furent portés.Près de moi, se jouait le chaos qui se répétait en scénario psychique dans mon esprit.La chaleur frappait mon corps avec le poids d'une massue, et, je voulais fermer mes yeux pour ne plus les rouvrir, comme avant.

those things that stalk usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant