Chapitre 29 : L'exploxion.

1 0 0
                                    

Point de vue : Daisy.

Burning desire, Lana Del Rey.

C'était une journée assez agréable.Lorsque je véhiculais dans les couloirs, aucun élève ne prit la peine de me dévisager, moi ou ma tenue, et l'ambiance était étrangement calme, et reposante.

L'odeur du sang dont quelques traces arpentaient mes chaussures avait été remplacée par la délicate senteur du miel, collante et sucrée.

Habituellement, j'avais toujours les frissons en ouvrant mon casier car si on s'attardait attentivement sur la peinture bleu électrique en son intérieur, on s'apercevait que quelques poils de chat s'étaient collés dessus.La première fois que j'en avais touché un, j'avais du lutter contre l'envie de vomir, qui revenait à chaque fois que je rencontrais un quelconque animal.

Mais actuellement, je ne parvenais même pas à me rappeler comment cette envie m'était venue.Elle avait pris la fuite tout comme ma détermination.

Dans des jours comme ceux là, qu'il fallait chérir pour ne pas oublier, je n'arrivais jamais à me résoudre qu'en l'espace de quelques heures, la paix allait finir par être perturbée, car la beauté restait éphémère, même quand on tentait ardemment d'en faire un artifice éternelle.

Le claquement d'une porte me tira de ma rêverie.La cavalerie était de retour.Je n'étais jamais souvent seule, occupée à penser, à être dérangée par le monde extérieur, dans lequel poser un pied était synonyme de danger.

- Je t'ai cherchée partout, espèce de salope ! Je me suis même foutue la honte en parlant à une meuf qui n'était même pas toi.Elle m'a mal regardée.J'avais honte.Honte !

Suivie des cris d'Isabelle, qui s'activait derrière moi, je continuais d'avancer.C'était tellement bon de sentir à nouveau cette simplicité, qui devenait un trésor, ces derniers temps.

- Honte que tu te sois trompée de personne ou plutôt de l'histoire que tu lui racontais en pensant que c'était moi ? Tu n'as jamais honte, Isabelle.Balance la sauce.

Elle roula des yeux.Elle détestait que je la perce à jour avant même qu'elle n'ait eu le temps d'aborder le sujet fatidique, cette grande annonce qu'on voulait absolument dire à sa copine.

- Bon, ok.Ouvre bien grands tes oreilles.

Elle prit une grande inspiration, m'agrippa le bras si fort que je pouvais sentir ses doigts sur ma peau, et m'avoua :

- J'ai couché avec Arc, hier soir.

Arc était un nom de code.Elle parlait en réalité du mec à qui elle avait commencé il y a bout de temps, déjà.

Voyant que tous les regards se tournaient vers nous, je les fusillais à mon tour, assénant au passage un coup de coude à la discrète Isabelle, qui émit un gémissement plaintif.Les gens ne comprenaient pas le concept de discussion privée.Ils adoraient fourrer leur nez dans l'interdit pour le répéter au premier venu.C'était toujours tentant, d'être quelqu'un d'autre, quand on s'appropriait bien le récit de sa vie.

- Cours potins ? Lui demandais-je, toute sourire.

Elle me sourit en retour, comprenant aussi bien que moi, que ça signifiait qu'on allait plus parler qu'écouter le cours.

- Prépare le thé, chérie, car ça risque d'être palpitant.

On rit à gorge déployée, ce qui nous valut un regard réprobateur de notre professeur de maths, toujours accompagné d'une expression sévère, qui durcissait ses traits.

those things that stalk usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant