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En sortant du bureau de l'empereur, l'impératrice tomba sur consort Ling, cette dernière s'inclina poliment lorsqu'elle vit l'impératrice.

- Levez-vous, dit l'impératrice. Sa majesté attends, ne le faites pas s'impatienter.

- Cette concubine n'ose pas.

- Hum ! que n'osez-vous pas faire, se moqua l'impératrice avant de partir.

Elle s'éloigna finalement de la zone dédié à l'empereur et retourna dans ses quartiers, une fois assise devant sa coiffeuse, elle mit dehors toutes les servantes et les envoya faire diverses tâches. Lorsqu'elle fut sûre d'être totalement seule, elle se dirigea vers son lit et s'y allongea, son esprit était traversé par tous les souvenirs des débuts de son mariage avec l'empereur, elle se sentait nostalgique et triste, mais elle fit vite un choix entre cet homme et son fils, son fils était son seul chemin, l'empereur n'était pas fiable.

- Fu Sheng, dit-elle.

- Votre majesté, fit une ombre noire alors qu'une personne sautait par la fenêtre et se tenait devant la reine.

- Vous vous êtes améliorer, j'espère que personne ne s'immiscera dans ma chambre désormais.

- Cet esclave s'excuse pour son incompétence !

- J'ai un message pour mon père.

- Cet esclave écoute !

- Dites-lui, le dragon est retourné à son nid, il comprendra.

- Oui votre majesté, dit l'homme en disparaissant par la fenêtre.

Lin Ha porta sa main à son cou et serra le collier qu'elle portait discrètement entre ses vêtements, un simple collier en jade bleu avec le symbole de l'éternité gravé dessus. Elle se souvint des promesses qui avaient suivies le don de ce bijou.

- Lin Ha, je jure de n'avoir que vous dans cette vie, devez-vous épouser ce prince ?

- Le décret de l'empereur est tombé, je...

- Nous pouvons fuir tous les deux, tu aimes la liberté comment peux-tu accepter de vivre enfermée dans le harem d'un prince défavorisé !

- Si nous fuyons ensemble nos familles seront finies, je ne veux avoir le sang de personne sur mes mains !

- Lin Ha, je...

- Frère Jing, nous ne pouvons-nous voir ainsi, on ne peut pas !

- J'irai dans l'armée ! je deviendrai puissant, si puissant que l'empereur n'aura d'autres choix que de vous rendre à moi !

- Je serai déjà mariée...

- Peu m'importe, je vous aime ! nous nous marierons, et on appelera nos enfants Yuan et Han, alors attendez-moi...

Son cœur se serra à ce tendre souvenir, souvent, dans des moments comme celui-ci où elle était seule dans sa chambre et repensait à son passé, elle se demandait « et si ? et si elle l'avait suivi ? », mais elle savait qu'elle n'aurai jamais pris le risque de mettre sa famille en danger. Maintenant cet homme était mort depuis longtemps, ne laissant rien derrière lui à part quelques brides de souvenirs, il était le fils di d'un petit compte et à sa mort, son frère hérita de sa position de successeur. Après son mariage, à mesure que le temps passait et qu'elle fit son deuil, elle se mit à apprécier ce jeune prince seul et timide et voulut se battre pour lui tout comme son frère Jing se battait pour elle car après tout, il était son mari décrété par l'empereur et vie était destinée à être liée à la sienne. Mais le temps qui passe avait fini par assécher l'affectio et la tendresse, ne laissant que des cicatrices dans son cœur, aujourd'hui il ne lui restait plus qu'un fils et elle devait le protéger.

- Lin Ha, ressaisit toi ! se dit-elle, à quoi ça sert de penser à lui, tu n'es qu'une vielle femme désormais, qui se souvient encore de toi.

Mais elle tenait toujours fermement le collier dans sa main en pensant à des milliers de choses et ses pensées finirent par dérivées ailleurs, se demandant comment se débouillait son fils, la compétition touchait à sa fin et il ne restait plus que la dernière étape.

- Votre majesté ? fit une voix.

- Entrez !

Une vielle servante entra dans la chambre, un plateau de collations et de thé en mains.

- Nanny, quelles sont les nouvelles ?

- Sir Lin Da a envoyé un message à sa majesté. Il a dit qu'un heureux évènement était à célébrer au manoir du prince héritier.

- Ah bon, que peut-on célébrer alors que mon fils est mort ? répondit l'impératrice d'une voix détachée qui surpris la gouvernante.

- Lady Wang Lua... lady aurait un pouls heureux...

- Un pouls... elle est enceinte ?! Alors pourquoi ne suis-je informée que maintenant et pas par la mère ? si elle est enceinte de mon fils elle devrait... L'impératrice se tue alors qu'elle pensait à quelque chose. Que fait lady Wang Lua en ce moment.

- Elle s'apprête à aller au temple pour prier pour l'âme du prince héritier.

- Au temple, hum ? se moqua l'impératrice. Comment oses t'elle se servir du nom de mon fils !

- Que dois-je faire votre majesté ?

- Apportez moi mon décret, cette reine organise l'arrivée d'une princesse, et toutes ces personnes des harems sont invitées à échanger leurs idées en dégustant du thé et des petits gâteaux.

- Oui votre majesté.

La chambre fut de nouveau seule, mais un rire grave se fit entendre.

- Vous êtes de retour, dit l'impératrice agacée par le propriétaire de la voix.

- Heureusement ! sinon comment aurais-je pu entendre pareille nouvelle ! sa majesté va être papa ! il faut que j'en parle aux autres !il sera heureux d'apprendre que ces concubines sont la vierge que prient les occidentaux, elles tombent enceintes lorsque le mari est absent et accuse un dieu. Qui cette concubine accusera-t-elle ? le prince héritier disparut depuis près de dix mois ? quelle longue gestation, aura t'le aussi un fils qui marchera sur l'eau ?

L'impératrice se massa les tempes de frustration, cet homme visitait sa chambre de façon aléatoire pour lui parler de son fils, sans oublier de se moquer de tout en générale et même elle, l'impératrice, n'était pas épargnée.

- Demandez lui s'il serait possible qu'il soit le père.

- Avec plaisir ! rit Mo Yuan, j'ai hâte de voir comment il va l'expliquer à son bon frère Xiulan !

- Xiulan... vous voulez dire consort Xia ?

- Hum hum.

- Alors ils sont ensemble ? ils s'entendent bien ?

Mo yuan cessa de rire et regarda sérieusement l'impératrice dans les yeux.

- Ils s'aiment, répondit-il.

- Je vois, ils sont là l'un pour l'autre, murmura l'impératrice. Au moins c'est...

Elle remarqua que le jeune homme dans l'ombre avait finalement disparut.

- Quel sale caractère il a, dit-elle en secret avant de soupirer. Frère Jing était pareil.

Noces d'orient 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant