Noces d'orient 2.

15

Le lendemain, Mo Han se tenait sur le toit élevé d'un des bâtiments de la capitale, il attendait son frère tout en ayant son regard fixé sur le ciel nocturne, les étoiles étaient magnifiques et il pouvait sentir les vibrations de l'énergie de la nature autour de lui. Il sentit une présence derrière lui et il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de son frère ainé.

- Comment ça s'est passé ? demanda t'il.

- Sa majesté l'impératrice avait l'air heureuse d'apprendre qu'elle n'allait finalement pas être grand-mère, se moqua Mo Yuan.

- Tu sais que je ne parles pas de ça, tu as pu le trouvé ?

Mo Yuan prit une expression sérieuse, il se débarrassa de son air nonchalant avant de s'asseoir à côté de son frère.

- Son bureau est très bien gardé, ainsi que ses quartiers, c'est impossible pour moi de m'y rendre.

- Et si on leur disait la vérité, ils pourraient peut-être...

- Tu sais que ce que nous faisons n'a rien avoir avec la tâche que le maître nous a confiée, on ne peut pas les mêler à cela.

- Mais seuls on y arrivera pas, conclut Mo Han.

- Je sais, soupira Mo Yuan en enlevant le masque qui couvrait le bas de son visage.

Mo Han fixa son frère, ce dernier ressemblait beaucoup à leur mère, beau et avec des traits du visage fins, mais son corps n'avait rien de délicat et était plein de muscles fermes, si différent du siens qui était plus fin et élancé et qui ressemblait à leur père.

- Comment est l'impératrice ?

- Stupide ! grogna Mo Yuan.

- Je ne parle pas de ça, répliqua Mo Han d'une voix calme. A quoi ressemble-t-elle ?

- Elle est belle, répondit Mo Yuan d'une voix déprimée, elle ressemble à mère.

- Ou plutôt mère lui ressemble.

- Hm !

Les deux restèrent côte à côte, admirant le ciel étoilé.

- Tu lui en veux ? demanda Mo Han après un moment

- Pour quoi ce n'est pas comme si c'était de sa faute.

- Je veux dire père, tu lui en veux ?

Mo Yuan eut un air surpris et jeta un regard à son frère.

- Ne me regarde pas comme ça, se plaignit Mo Han, tu parles si peu de lui que...

- Je lui en veux oui, coupa Mo Yuan. Je lui en veux d'avoir passé toute sa vie à se languir d'un vieil amour de jeunesse, je lui en veux d'avoir rendu mère malheureuse en la laissant vivre dans l'ombre de cette femme, et je lui en veux que sa dévotion obsessionnelle ait conduit notre famille à sa ruine.

- ...

- J'en veux à père, c'est vrai, continua Mo Yuan, mais j'en veux encore plus au salop qui nous l'a enlevé. Je veux le détruire, le réduire en cendres, tout comme il l'a fait de notre vie. Et toi, tu lui en veux ?

- Je ne sais pas. Père nous aimait, il est juste dommage que ce n'était pas assez pour abandonné un vieil amour de jeunesse comme tu dis.

- Et Lee Yuan ?

- Il n'a rient à voir avec ça.

- Même si il est le fils de cet homme ?

- ..., Mo Han prit le temps de réfléchir à cette question avant de répondre. Il ne devrait pas porter le fardeau des actes commis par quelqu'un d'autre. Mon frère ?

- Hum ?

- Moi aussi je veux qu'il paye. Je veux qu'ils payent tous.

Le regard de Mo Yuan fut de nouveau espiègle.

- Demain est un grand jour petit frère. C'est le moment pour nous de secouer la fourmilière !

- N'oublie pas nos priorités avant tout.

- Je sais ! trouver des réponses sur la fille du maître, trouver des réponses sur notre père et faire un changement de dynastie en mettant ta majesté sur le trône !

- Tu parles de ça comme si c'était facile !

- Oh, sourit Mo Yuan, tu as oublié ? on a le plus grand soutien qui soit. L'impératrice fera tout pour assurer l'ascension de son fils sur le trône, il suffira de l'aider à notre manière, n'est-ce pas ?

- Hm, après tout, pourquoi pas ?

- Je savais que tu penserai comme moi.

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Xiulan sortit de sa tente avec un sac à dos fait de vieux tissus, il avait le strict minimum à l'intérieur : de l'eau, quelques rations sèches, quelques herbes paralysantes et un vêtement de rechange, il n'était pas autorisé à prendre plus que ça avec lui. Il vit Hwa Lin qui sortit juste après lui, cette dernière avait tressé leurs cheveux en deux longue nattes complexes pour qu'ils restent dans la même position peu importe leurs mouvements. Elle aussi avec un sac à dos avec le strict minimum à l'intérieur, bien que le contenu de son sac était différent du sien. Il la vit bailler à son décrocher la mâchoire avant de se diriger enfin vers lui, ses cernes étaient visibles de loin sous ses beaux yeux, ceux qui n'en savaient rien et qui l'a regardaient pourraient penser que c'étaient le stress à la peur qui en étaient responsable, mais lui seul en connaissait la véritable raison.

- Je suis fatiguée !

- Je t'ai dit de rester tranquille.

- Je devais faire des derniers préparatifs, répondit-elle en secouant la tête pour s'étirer la nuque. Après tout, je devais m'assurer que le petit cadeau que nous lui avions fait avait commencer à faire effet.

- Au fait c'était quoi ce que tu m'avais demandé de lui asperger au début ? demanda Xiulan en se rappelant de ce qu'il avait déposé sur le corps du Prince Lao Ye lorsqu'il l'avait heurté « accidentellement ».

- De quoi calmer ses ardeurs pendant un moment, j'ai rendu sa chose inutile et personne au monde à part moi ne sait les ingrédients utilisés pour mon poison.

Xiulan pâlit lorsqu'il se rappela qu'il avait lui aussi été en contact avec le poison en question.

- Ne t'en fait pas, je tai donné l'antidote bien avant ! le rassura Hwa Lin

- Quand ?

- Tu te souviens, juste avant ce matin en question, je t'ai donné un fruit ?

- C'est tout ! s'offusqua Xiulan.

- Quoi d'autre ? bien sûr ce n'est pas le fruit qui t'a sauvé mais l'antidote injecté à l'intérieur.

- A partir de maintenant plus de poison sans que je sache d'accord ?

- ...

Xiulan devint méfiant à son absence de réponse.

- D'accord ? insista t'il.

- Ah, soupira Hwa Lin avant d'admettre. Donc sache que ton vêtement est empoisonné, ton bracelet aussi, ainsi que tes rubans à cheveux.

- Hwa lin !

- Mais tu as déjà bu tous les antidotes ce matin dans ton eau, j'ai fait la même chose aux autres hier soir, ils devraient aller bien

- Devraient !

- Disons qu'ils ont cinquante pour cent de chance de bien s'en sortir !

- Et l'autre moitié de mourir.