Chapitre deux

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"Panique"


Levée aux aurores, je m'empresse d'enfiler ma nouvelle robe de sorcière. Je me regarde longuement dans le miroir. La tenue est si belle, j'ai cependant du mal à me trouver moi-même belle dedans. Je détourne le regard et redirige mes pensées vers ce tout premier jour à l'école de la magie, de sorte à ne pas laisser partir ma bonne humeur.

J'attends que Poppy soit prête et nous nous dirigeons toutes les deux vers la grande salle pour prendre notre petit déjeuner.

Dans le calme, nous rejoignons la salle de la professeure Hecat.

À l'image d'hier soir, la plupart des élèves appuient leur regard sur moi et chuchotent entre eux. Poppy me souffle de ne pas y prêter attention. Je l'écoute et m'assois à ses côtés.

Une dame aux cheveux gris arrive lentement dans la salle et le brouhaha ambiant se dissipe instantanément. Malgré son âge avancé, elle dégage une aura forte et assurée.

Elle résume rapidement en quoi consiste sa matière puis ses yeux viennent me trouver. « Mademoiselle Myrcé, j'aimerais avoir un aperçu de vos compétences en duel, de sorte à adapter mes exigences envers vous. Je vous prie de prendre place dans cette allée juste devant vous. ».

Ma nouvelle amie m'encourage en posant sa main sur la mienne et je m'exécute. Ma professeure parcourt la salle des yeux à la recherche d'un adversaire.

Elle s'attarde sur un élève brun, aux cheveux mi-longs et légèrement en bataille, s'étant endormi sur sa table, la tête dans ses bras.

« Monsieur Sallow, auriez-vous l'obligeance de rester éveillé pendant mon cours ? »

L'élève en question ne réagit pas. Son camarade blond assis à côté de lui le secoue pour le réveiller. Il relève sa tête, à moitié assoupi.

La professeure Hecat reprend la parole : « Monsieur Sallow, vous allez me faire le plaisir d'affronter mademoiselle Myrcé en duel, peut être ainsi allez-vous vous réveiller pleinement. » et quelques filles dans la classe pouffent suite à cette remarque.

Il prend le temps de bailler, se lève lentement et prend place en face de moi. Ce garçon a des cernes noirs assez apparents en dessous des yeux, si je ne devais pas me concentrer pour l'affronter ici et maintenant en duel je me serais certainement inquiétée de son état.

Malgré son air nonchalant il a l'air de prendre ce combat au sérieux et je vois son regard reprendre vie. Il se craque le cou de chaque côté et prononce d'une voix calme et grave : « À nous deux, ma jolie. » en se mettant en position de combat.

Notre professeure donne un compte à rebours et indique le début du duel. Le jeune homme en face de moi est sur l'offensive. Il enchaîne les coups mais je réussis à contrer ou esquiver ses sorts.

Après plusieurs sorts lancés et voués à l'échec, je sens un étrange fourmillement dans ma main tenant ma baguette. Sans que je ne le contrôle, une sorte de décharge d'une couleur bleutée s'échappe de ma baguette, traverse le bouclier protego de mon rival et parvient ainsi à le toucher. Celui-ci est violemment projeté en arrière contre le mur de la classe.

Je le regarde, abasourdie par ce qui vient de se passer et sens la panique monter en moi. Mes camarades de classe m'applaudissent pendant que des vertiges commencent à m'assaillir.

Les fourmillements que je ressentais jusqu'à présent que dans ma main commencent à remonter dans tout mon corps, je suis paralysée par la panique.

Et si ça recommençait comme dans la rue de Londres ?

À la fin, nous deviendrons tous des histoires - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant