Chapitre quatorze

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"Orgueil et Préjugés"



Point de vue d'Espeliana

Ma mère biologique reprend sa respiration, les larmes aux yeux elle finit sa tirade. Je la questionne alors : « C'était Rookwood ? L'homme qui vous a agressé. Celui qui a tué mon père biologique.

- Oui, il souhaite utiliser ta magie dans le but de conquérir le monde.

- Malheureusement on a déjà été confronté à certains de ses acolytes, Sebastian prononce cela calmement. »

Je jette un coup d'œil en sa direction, il hoche légèrement la tête pour m'inciter à continuer.
« Mais alors, qui est Charlotte Myrcé ?

- C'est ta grand-mère paternelle. Comment connais-tu ce nom ?

- Sebastian et moi avons fait des recherches sur la magie ancienne, celle que je possède. Grâce à lui, j'ai trouvé un livre dans lequel étaient inscrits les noms de tous les détenteurs de cette magie. Charlotte Myrcé y figurait. C'est à partir de ce moment que j'ai cherché à retrouver des membres de ma famille biologique.

Elle regarde Sebastian en fronçant rapidement les sourcils puis reporte son attention sur moi.

- Oui, c'est vrai. Elle maîtrisait cette magie. Ton père cependant n'a jamais eu ce don. Si tu souhaitais la rencontrer, je suis au regret de t'informer qu'elle n'est plus de ce monde. »

Elle me regarde peinée.

Je la remercie avec une pointe d'émotion dans ma voix : « Merci de nous avoir reçu et de m'avoir tout raconté. Je comprends bien plus de choses maintenant. »

Elle me sourit tendrement puis ajoute : « Ne doute pas de ta capacité à contrôler cette magie, je suis sûre que tu en es capable. Fais-toi confiance et entraîne-toi. »

Lydia nous accompagne jusqu'au pas de la porte. Avant que nous ne partions elle s'approche de moi et prends mes mains dans les siennes.

« Je suis désolée ma chérie, pour tout. Si tu es d'accord pour qu'on se revoit un jour, envoie-moi un hibou.

- Je le ferai.

- Faites attention à vous. »

Je lui souris timidement, Sebastian la salue et nous partons. Nous marchons quelques centaines de mètres dans le silence. Sebastian finit par me demander : « Comment tu te sens ?

- J-je ne sais pas vraiment. Je suis contente de connaître la vérité mais en même temps je suis un peu perdue. Il me faut juste du temps pour digérer tout ça.

- Je comprends. Viens, tu devrais manger quelque chose pour reprendre des forces. »

~

« Tu as revu ta mère biologique ? C'est génial Liana !

- Je suis tellement heureuse pour toi ! »

Ominis et Poppy me montrent tous les deux leur enthousiasme par rapport à la nouvelle que je viens de leur annoncer.

« Elle m'a demandé de lui envoyer un hibou si je souhaitais qu'on se revoie elle et moi. Je pense le faire après les vacances de Noël.

- Pourquoi ne passerais-tu pas Noël avec elle ? me demande Poppy.

- Je ne sais pas, c'est peut être un peu tôt pour ça... tu ne crois pas ?

- Au contraire, je pense que ça pourrait vous être bénéfique à toutes les deux. Elle doit se sentir très seule lors des fêtes, et toi aussi. Alors profitez-en pour vous rapprocher l'une de l'autre, dit mon ami.

- Vous avez raison, je vais y réfléchir. »

Nous finissons le repas sur différents sujets bien plus légers.

J'ai quelques heures devant moi avant d'aller en classe, je décide donc de m'asseoir sur un banc dans l'une des nombreuses cours de Poudlard. Mon livre à la main, je me plonge dans la lecture, accompagnée du doux chant des oiseaux et de la réconfortante chaleur des rayons de soleil de début d'hiver. Une présence me tire de mon roman : « Salut Liana, je te dérange ?

- Non, non, pas du tout. Tout va bien, Nath ?

- Ouais je suis en pleine forme ! Hum, en fait je voulais te demander quelque chose. »

Je peux remarquer son inconfort à la façon dont il n'arrête pas de bouger.

« Je t'écoute.

- Il y a le bal de Noël dans une semaine tu sais... et j'aimerais que tu sois ma cavalière.

- Ce bal m'était complètement sorti de la tête, je ris, bien sûr, j'accepte d'être ta cavalière. »

Ses yeux se mettent à briller et il sourit en me communiquant sa joie.

« Parfait, je passerai te chercher à dix-neuf heures devant l'entrée de ta salle commune. »

J'acquiesce et il repart. Je me replonge dans ma lecture, impatiente de finir mon chapitre.

« Qu'est ce que tu lis ? »

Je sursaute, n'ayant pas remarqué que Sebastian se trouvait juste derrière moi.

Décidément, je ne finirai pas mon chapitre aujourd'hui.

Je ferme mon livre pour lui montrer la couverture et le titre par la même occasion.

« Orgueil et Préjugés. Intéressant. Tu me racontes ? »

Je lui réponds simplement : « C'est une histoire d'amour compliquée.

- Une histoire romantique, pas étonnant de la part d'une Poufsouffle. C'est un livre de moldus, c'est ça ? »

Il s'assoit à côté de moi et me prend le livre des mains.

« Eh, rend le moi ! »

Il sourit et écarte le livre le plus loin de moi pour que je ne puisse pas l'attraper. J'essaye tout de même de le faire. Ma main vient s'appuyer sur sa cuisse pour tenter de me grandir. Quand je baisse les yeux vers son visage si proche du mien, je réalise l'ambiguïté de cette position. Je retire immédiatement ma main et me rassoit à ma place.

Gênée, je balbutie : « D-désolée, je ne voulais pas-».

Je m'arrête, ne sachant pas comment finir cette phrase. Amusé de me voir si gênée, il rit : « Ç'aurait pu être pire, ou mieux, tout dépend du point de vue. »

J'écarquille les yeux, surprise de ce qu'il vient de dire.

Il rit de plus belle avant d'ajouter : « Fais pas cette tête, Botruc, je te taquine. »

Je le fusille du regard, il le remarque, sourit et passe son bras autour de mes épaules. Ainsi, il me rapproche de lui et ma tête se dépose contre son torse. Je ne bouge pas, déboussolée par son geste. Son parfum parcourt son chemin jusqu'à mes narines et enivre mon cerveau. Je me sens étrangement apaisée.

« Où est-ce que tu t'es arrêtée ? »

Il feuillette les pages du livre et s'arrête quand je lui dis de le faire. Il commence alors à lire à voix haute. Cette dernière se fait douce et sa lecture est fluide.

Détendue, je profite simplement de ce moment en sa compagnie.

À la fin, nous deviendrons tous des histoires - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant