À la fin, nous deviendrons tous des histoires - Sebastian Sallow

Chapitre vingt-huit

"Brillante étoile"

Je me réveille en sursaut.
Bizarre, je ne reconnais pas ma chambre.

Les événements de la veille reviennent peu à peu dans mon esprit.

Après plusieurs longues secondes d'absence, je remarque que Sebastian dort à mes côtés. Je comprends alors ce qui m'a réveillée si brusquement. Son corps entier est pris de spasmes, sa respiration entre-coupée.

Je me rallonge à ses côtés et amène délicatement, de façon à ne pas le réveiller, sa tête contre ma poitrine. Je l'entoure de mes bras et glisse ma main dans la sienne. Celle-ci tremble et exerce une certaine pression sur la mienne quand elle vient la trouver.

J'embrasse le haut de son crâne, sa mâchoire se relâche et ses spasmes diminuent leur fréquence. J'essaye de moi-même respirer le plus calmement possible pour le rassurer. Je soupire de soulagement lorsqu'il se détend contre moi. J'exerce de petites caresses sur sa peau tout le reste de la nuit, ne réussissant pas à retrouver le sommeil.

~

Le soleil commence à se lever et je réalise soudainement que je dois rejoindre ma mère ce matin. Je descends discrètement du lit.

Eh merde, je n'ai rien pour m'habiller.

Je n'ai plus qu'à fouiller dans les affaires de Sebastian pour trouver quelque chose me permettant de rejoindre mon dortoir décemment. Je lui emprunte un pull à l'effigie du blason de sa maison et un pantalon jogging bien trop grand pour moi. Heureusement, il y a au moins un cordon que je peux serrer à la taille.

J'attrape ma robe de la veille mais m'arrête avant d'ouvrir la porte. Je le regarde pendant quelques secondes, puis rebrousse chemin. Je me saisis d'une plume et d'un morceau de parchemin et lui écris quelque mots.

J'ai dû partir tôt pour rejoindre ma mère.
Passe une bonne journée.

PS : Je t'ai emprunté quelques vêtements.

Espeliana

Je place le petit papier sur sa table de chevet et dépose un chaste baiser sur sa tempe avant de quitter les lieux.

Par chance, je ne croise personne sur mon chemin, aucun élève sensé ne se lèverait si tôt un samedi matin, et je regagne ma chambre. J'entre le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Poppy qui a l'air de dormir à poing fermé. Je sélectionne les vêtements qui composeront ma tenue du jour et file dans ma salle de bain.

Une expression d'horreur traverse mon visage quand je me vois dans le miroir. Je me dépêche de saisir mon tissu pour me démaquiller et le passe sur ma peau. Je me déshabille ensuite et fais couler de l'eau chaude. L'eau qui ruisselle sur ma peau détend mes muscles et atténue mon mal de tête. Entre la soirée d'hier et le manque de sommeil, je ne suis pas très en forme.

Je me décide enfin à sortir de la douche et me prépare de la tête aux pieds. Lorsque je sors de la salle de bain, ma meilleure amie me fixe, assise sur son lit. Je la fixe à mon tour en me retenant de rire.
Je comprends pertinemment ce que son regard signifie.

Elle finit par dire : « T'as pas l'air d'avoir beaucoup dormi. » en haussant un sourcil. Son expression est à la fois inquiète et taquine. Je m'empresse de répondre : « Ce n'est pas ce que tu crois. Enfin, oui et non. »

Elle sourit, amusée en voyant mon désarroi. Je reprends de plus belle : « Imelda a renversé son verre de whisky pur-feu sur ma robe hier soir, Sebastian était dans le coin à ce moment-là et m'a proposé de rester pour la nuit.

- Quelle idiote cette fille ! Je ne la supporte pas. Tu devrais te méfier d'elle, c'est le genre de personne qui risque de tout faire pour te gâcher ta fin d'année.

- Je crois l'avoir remarqué. »

Elle se lève, s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Elle formule : « Dis-le-moi si elle t'embête à nouveau, je me ferai un plaisir de concocter un plan de vengeance avec Ominis. »

Je ris, nous discutons encore un peu de la soirée, puis je la salue avant de rejoindre ma mère dans le but de passer la journée avec elle.