Chapitre quatre

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"Douloureuses nuits"

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"Douloureuses nuits"



*Flashback Sebastian*

La chaleur étouffante de l'été me tient éveillé alors que l'obscurité de la nuit me rappelle sans cesse le sommeil que je manque. J'observe l'ombre des feuillages danser au rythme de la brise, une douce lumière provenant de la pleine lune comme projecteur. Différentes pensées défilent dans mon esprit.

Toujours les mêmes, en fait.

Comment je peux être si inutile ? Ou bien serait-ce plus correct de dire incapable, comme me le fait si bien comprendre mon oncle.

Je suis même pas capable de lui trouver un putain de remède. C'est quoi mon problème merde ?

Je sursaute quand une forte quinte de toux résonne contre les murs de la maison et me tire de mes sombres pensées.

Ça recommence, encore.

Je me lève précipitamment de mon lit et rejoins la chambre de ma soeur. Je la vois assise sur son lit, les jambes ramenées contre sa poitrine, la tête entre ses bras. Je crois entendre des sanglots provenir d'elle.

C'est si injuste, pourquoi elle ?

J'entends encore cette voix dans ma tête.

Ç'aurait dû être toi à sa place. Elle, le mérite pas, toi si.

Reste pas planté là, fais quelque chose.

Trouve un moyen de la guérir, imbécile.

Je chasse ces sales pensées de mon esprit et m'approche le plus doucement possible d'elle de façon à pas l'effrayer. Je m'assois sur le rebord de son lit et pose ma main sur son épaule la plus proche de moi. Je remarque alors ses tremblements compulsifs.

« Je suis là, Anne. »

Elle relève son visage, ses yeux larmoyants se posent tristement sur moi : « J'ai froid, Sebastian. » sa voix fébrile laisse à peine entendre les mots qu'elle prononce.

Je sais pertinemment qu'elle a pas seulement froid. Lorsque ce genre de quinte se produit, c'est la sensation de recevoir un poignard dans le cœur qu'elle ressent et qui la tire de force de son sommeil. Cependant, elle nous le dit pas, sa force de caractère m'impressionne. Je l'admire de continuer à se battre pour vivre dans de telles conditions.

Je me suis juré de le trouver ce remède, même s'il doit m'en coûter la vie.

« Tu veux que je reste avec toi pour le reste de la nuit ? »

Elle acquiesce silencieusement. Elle se décale légèrement, je m'allonge dans le lit à ses côtés et la prends tendrement dans mes bras. Je fais abstraction de la désagréable sensation de chaleur que je ressens, tout ce qui compte c'est de la réchauffer elle. J'embrasse le dessus de sa tête, sa main gelée blottie dans la mienne regagne petit à petit une chaleur normale.

Je crois bien que c'est toujours pas cette nuit que je réussirai à dormir.

Mes yeux fixent le plafond, incapables de rester fermés. J'entends la respiration régulière de ma sœur s'amplifier et comprends ainsi qu'elle s'est endormie. Même si je peux pas lui apporter de moyen de guérison pour le moment, je suis content de lui apporter le réconfort qu'elle a besoin, celui qui la maintient en vie.

~

Une lumière rosée commence lentement à s'infiltrer à travers la fenêtre de la chambre de ma sœur. Mes paupières lourdes me réclament de dormir mais mon cerveau s'y oppose fermement.

Anne se réveille une fois le soleil levé. « Merci Sebastian, d'être resté avec moi cette nuit. »
Elle m'offre un léger sourire. La voir sourire si fragilement me procure cet infâme sentiment d'impuissance.

Nous nous levons tous les deux dans le silence et rejoignons notre oncle dans la salle à manger. Ce dernier, comme à son habitude, ne salut que ma sœur et lui fait la discussion. Il a tout de même prononcé une phrase à mon intention : « Rends-toi utile pour une fois et va nous chercher de quoi manger ce midi. » sans même m'adresser un regard.

Il me prend pour responsable de ce qui est arrivé à Anne. Alors, il agit en conséquence de cause, comme si j'étais qu'un moins que rien.

N'est-ce pas ce que je suis, après tout ?

Je sais que discuter avec lui mène à rien alors j'obéis, lâchement. Ma sœur me regarde peinée, bien que j'y prête pas vraiment attention. Je claque la porte derrière moi en sortant de cette maudite baraque.

*Fin du flashback*

Cette fille, mon seul et unique espoir. Je dois à tout prix me rapprocher d'elle.

À la fin, nous deviendrons tous des histoires - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant