Chapitre neuf

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"Sorcière"


*Flashback Espeliana*

Je marche dans les rues de Londres, un sac d'affaires à la main. Fatiguée et désespérée, j'avance tête baissée. Les gouttes de pluie tombent sur moi et dégoulinent le long de mes cheveux mouillés.

« Tu sais ce que tu es ? L'enfant de Satan ! Une sorcière, le malheur incarné ! Sors de chez nous tout de suite et ne reviens jamais. »

Ce que m'a dit ma mère adoptive tourne en boucle dans ma tête, le regard déçu de mon père adoptif posé sur moi.

Perdue dans mes pensées, je ne fais pas attention où je vais et percute une dame d'environ quarante ans. Celle-ci me regarde, estomaquée, comme si je venais de la poignarder. Elle rouspète d'une voix forte et aiguë : « Mais vous ne pouvez pas faire attention où vous allez ? Ce n'est pas possible les jeunes de maintenant sont tous mal éduqués. J'exige des excuses mademoiselle, tout de suite ! »

Un flot de sentiments négatifs s'empare de moi. Je ne contrôle plus rien et me laisse complètement envahir par ceux-ci. Mes oreilles se mettent soudainement à bourdonner et ma vision se brouille, le noir complet pendant une seconde, puis je reprends mes esprits.

Cependant, plus rien n'est comme avant, une voiture est renversée sur le trottoir juste devant moi. Je comprends à son air cabossé qu'elle s'est écrasée contre le mur adjacent. Je regarde la scène, effrayée de moi-même. Je croise le regard de la dame qui me criait dessus qui se tient à seulement quelque centimètres de l'endroit où se trouve la voiture. Je reviens sur mes pas en courant, paniquée. Je trouve un coin de ruelle et me laisse glisser contre le mur jusqu'à m'asseoir par terre. Les larmes me montent aux yeux et coulent seules sur mes joues.

Mes parents avaient raison, je détruis tout autour de moi.

Je relève la tête quand j'aperçois du coin de l'œil un homme plutôt âgé me tendant sa main. Prise par l'émotion, je dis : « Ne m'approchez pas. »

Il me sourit d'un air bienveillant et s'adresse à moi d'une voix calme : « Allons mon enfant, je suis là pour vous aider. J'ai assisté à ce que vous avez fait un peu plus tôt. N'aimeriez-vous pas en apprendre plus sur vous-même ? Vous savez, les sorciers ne sont pas des démons comme on peut le croire. Bien au contraire, ils sont capables de choses magnifiques. »

Je le regarde, sceptique.

Il sort un bâton de la poche de son manteau et l'agite en dessinant une forme dans l'air. Je ne comprends pas ce qu'il fait mais l'observe par curiosité. Des origamis en forme d'oiseaux apparaissent et virevoltent autour de nous.

Je regarde la scène, émerveillée. Après plusieurs longues secondes de réflexion, je me dis que je n'ai nulle part où aller, et donc plus rien à perdre.

Je me lève et réponds : « D'accord, je vous suis.

- Je m'appelle Eleazar Fig, je suis professeur à Poudlard, l'école de la sorcellerie. Vous avez le droit de ne pas croire tout ce qu'un vieux grand-père raconte, mais voyez par vous même. »

De sa main, il me montre une calèche tirée par de drôles de chevaux ailés et noirs. Je fronce les sourcils.

« Ce sont des sombrals, vous les voyez ? Cette espèce fait partie des nombreux animaux fantastiques que l'on compte dans le monde des sorciers. »

Eleazar m'invite à entrer dans la calèche, ici il m'explique tout du monde des sorciers.

À la fin, nous deviendrons tous des histoires - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant