Chapitre 3

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Hailey

    Après être sorti de la douche, j'avais appelé Jacob pour qu'il vienne me chercher, mais ce gosse, à peine sorti du nid, m'avait dit qu'il était trop fatigué après la mission qu'il avait dû effectuer pour venir me récupérer. J'allais donc devoir demander un service à l'un de mes amis, mais voyant la manière dont ils enchainaient les verres, je me suis vite fait à l'idée de rester dormir ici et ça ne m'enchante pas.

    Je suis assis à l'écart et je les observe. Le constat est sans pareil, ils sont heureux et d'une certaine manière, je ne sais pas pourquoi, je dois assister à ce bonheur. À quoi rime le bonheur aussi, si c'est pour ensuite disparaître. Je suis entouré de couples au point de me sentir comme une merde.

Sois heureuse

    Sans plus attendre et en ayant marre, je me lève et m'éloigne discrètement pour me rendre de l'autre côté de la maison qui me semble déserte. Je repère une balançoire et m'assois dessus avant de relever mes yeux sur le ciel parsemé d'étoiles.

    Je ne distingue rien de particulier et alors que je m'appuie trop sur mon bras blessé, je le sens m'envoyer plusieurs petites décharges, me faisant râler. Avec la sensation étrange qu'un liquide chaud coule de mon bras, je dépose ma bière et légèrement étourdi, je retire ma chemise en flanelle tachée et je vérifie l'état de mon bandage.

    — C'est pas vrai.

    Mon saignement a repris de plus belle, changeant de couleur au passage. Maintenant, comment vais-je faire pour le cacher ? Irrité par la situation, je lève les yeux et serre mon poing en me demandant pourquoi maintenant ?

    — Besoin d'aide ?

    Je sursaute puis me retourne et je vois Enzo se ramener d'un air sévère et mécontent. Dans l'une de ses mains, il a son verre de whisky et dans l'autre, une mini trousse de secours.

Il sait...

    — Comment t'as sûr ?  

    — Gérald m'a appelé dès qu'il a su que tu t'étais fait tirer dessus.

    — Pourquoi tu n'as rien dit ?

    — J'attendais que tu me le dises, mais de toute évidence, tu ne comptais pas le faire. 

    Je me tais en laissant planer un silence avant qu'Enzo ne laisse échapper un soupir d'agacement. Il s'accroupit ensuite en face de moi, en déposant son verre et la trousse par terre, puis s'empare de mes joues pour me forcer à le regarder.

    — Tu ne vas vraiment rien me dire, où préfères-tu que je le découvre moi-même ?

    — Tu t'en doutes déjà, alors à quoi ça sert...

    — Je n'aime pas ça et tu le sais, mais je sais que tu ne vas pas arrêter parce que je te le demande. Alors, s'il te plaît, dès que t'as un problème, appelle-moi.

    Je secoue la tête, résigné, puis il se redresse pour s'asseoir à mes côtés. En fin de compte, mon bonheur à moi, c'est Enzo, car il a toujours été là pour moi et il le sera encore et encore. C'est peut-être égoïste dans un sens, mais je ne veux pas qu'il m'abandonne, car c'est l'un de mes piliers et c'est l'une des personnes que je fais entièrement confiance. Il a mon âme et j'ai la sienne, c'est comme ça et ça doit continuer de l'être.

    — Pourquoi tu n'as jamais voulu sortir avec moi ? On a quand même couché ensemble, toi et moi, je demande en regardant les étoiles, le sourire aux lèvres.

Buried loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant