Buried love

Chapitre 13

Hailey

Le soleil s'était levé depuis quatre bonnes heures et on avait décidé de reposer nos pieds le temps de quelques minutes. Je n'ai toujours pas de réseau et depuis que j'ai révélé mon secret, l'ambiance entre nous était devenue tendue. Il n'avait pas voulu revenir sur le sujet et il avait simplement repris la marche avec moi, pendu à son bras.

    À l'heure actuelle, on ne sait pas si on nous cherche ou non. Notre hacker est en mission et la probabilité que l'un des imbéciles que compose le gang nous retrouve est mince. De mon côté, j'ai réfléchi à qui pouvait nous en vouloir au point de nous abattre et la seule réponse possible est Vic, alias Vicente Calderon, l'ex-chef de gang qu'on a fait emprisonner il y a un an et qui s'est échappé de la prison il y a à peu près deux mois.

    C'est un indice que je ne peux pas ignorer. Enfin, n'entendant plus Enzo, je regarde autour de moi et je ne le vois pas. Assise sur mon rocher, je me lève et l'appelle avant de le voir revenir, cinq minutes plus tard, les mains chargées de baies. Je l'interroge du regard et il marmonne avant de me confirmer qu'ils ne sont pas toxiques et résignés et parce qu'il n'y a rien d'autre aux alentours, j'en prends et en mange.

    Finalement, le goût est délicieux et le sucre que contient ce fruit, me redonne un peu de force. Une fois terminé, on reprend notre chemin en espérant que ce soit la bonne et qu'on sera assez proche de la civilisation pour avoir un peu de réseau.

    Après plusieurs heures de marche, la nuit s'est à nouveau installée et nos forces commençaient peu à peu à s'envoler. Même s'il ne le montre pas, Enzo est au plus mal et si on ne trouve pas vite une solution, on s'effondra très prochainement. Au moment où mes jambes s'apprêtent à me lâcher, mon téléphone sonne enfin, nous permettant de reprendre un semblant de souffle.

    Enzo décroche avant de nous mettre sur haut-parleur.

    — Laryah, écoute, on n'a pas beaucoup de temps et le réseau risque de se couper. Hailey et moi, on est perdu dans une forêt et je ne saurais pas te dire dans laquelle. Pour l'instant, on n'a rien, mais on s'épuise à vue d'œil et si mon instinct me dit vrai, il y a peut-être des hommes armés à nos trousses.

    — Putain...

    — Préviens ton père pour qu'ils essayent de nous localiser, indique-t-il avant de regarder le téléphone. Et fait vite, ils ne nous restent plus beaucoup de batteries.

    — Vous avez de la chance, j'arrive au Hisper's et l'ambiance est tendue.

    Je remercie les dieux et souris avant de me laisser tomber par terre à cause de la fatigue que j'ai accumulée. Enzo me regarde faire avant de fixer un point imaginaire par terre.

    On entend un brouhaha insupportable de l'autre côté de l'appareil avant d'enfin entendre Gérald.

    — Parle Enzo, je t'écoute.

    — Hier, on a été pris en chasse et on a réussi à s'en débarrasser, j'enverrai les photos plus tard. Je crains qu'ils en soient d'autres et qu'ils essayent encore de nous abattre.

    — Okay, j'ai demandé à Jeff de vous localiser via notre hacker. Vous êtes blessé ?

    — Des blessures légères... 

    On patiente cinq longues minutes et j'essaye de ne pas céder à la panique quand j'entends des bruits derrière mon dos. Il est vingt-et-une heures et certains animaux ont dû déjà sortir de leur cachette. J'avertis Enzo qui me tend sa main et qui m'aide à me redresser et tel une petite fille, je me faufile derrière son dos et m'accroche à lui.