Chapitre 5

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Hailey

    Les frissons qui se propagent dans mon corps montrent l'émotion d'excitation dans laquelle je suis. La foule en délire et les bruits de moteur et de voiture qui déraillent, c'étaient les seules choses qui me fassent me sentir encore en vie. Je n'ai pas le droit d'être là, mais l'interdit m'attire et le danger me fait frissonner.

    Le sourire aux lèvres et assise sur le capot d'une voiture garée, j'observe le runs, qui s'apprête à débuter. Ce soir, je suis censée ne pas courir à cause de ma blessure au bras, mais si l'envie me prend, je ne vais pas me gêner pour participer. Alors que je tire ma taffe, ce crétin de Stelian se matérialise devant moi, un sourire narquois plaqué sur les lèvres.

    — J'ai appris que tu t'étais fait tirer dessus, as-tu pleuré ? Demande-t-il.

    — Les nouvelles vont vite ici, je siffle irrité. Et non, connard, je n'ai pas pleuré. Maintenant, dis-moi ce que tu me veux, ta présence me donne la gerbe. 

Espèce de pervers narcissique...

    — Je te veux toi, comme à chaque fois que tu débarques ici.

    — Je t'en supplie, crève. Je te l'ai déjà dit, le Russe, je ne viens pas ici pour me faire démonter le derrière, j'ai d'autres endroits pour ça. Si je viens, c'est uniquement pour me défouler, je déclare en tirant une nouvelle fois une taffe.

    Je n'en ai franchement marre que les types de son genre se prennent pour des dieux, alors qu'en réalité ce sont des déchets rejetés par la société qui les entoure. Les femmes sont leurs jouets personnels ou leurs vidoirs à spermes ambulants et c'est la triste vérité que j'ai dû accepter en mettant mes pieds dans ce monde.

     — Conrad, veut te parler, souffle-t-il finalement avant de se retourner, ennuyé. Tu devrais faire gaffe la nuit en rentrant, j'aime chasser à ces heures-là.

Connard.

     Tous les mêmes, je murmure à moi-même avant de le voir disparaître avec un large sourire.

     Je me mords les lèvres avant de jeter la cigarette que je tenais par terre. Conrad allait attendre, j'ai une course à gagner et un sentiment d'impuissance à faire disparaître un temps. Énervé et légèrement tremblante, je descends du capot de la voiture et me dirige vers le mécano officiel et lui hurle de me préparer ma voiture. Je sais que dans mon état ce n'est pas une bonne idée, mais je sature.

     J'ai besoin de sensations fortes et d'adrénaline, j'ai besoin de me retrouver en face de la mort pour me convaincre que je vais arrêter, j'ai besoin de ne plus penser à ses yeux remplis de pitié et de culpabilité.

    J'ai besoin de l'autre facette d'Hailey. Celle qui n'a pas peur du danger et qui n'a pas peur de mourir parce que la mort ne cesse de la rejeter.

    Au volant de ma voiture de course attitrée, je fais chauffer le moteur et pose un regard sur mon adversaire à deux mètres de moi. Je vais gagner et c'est une certitude. Le sourire aux lèvres, je me focalise sur la fille qui nous fait signe de nous préparer et compte les secondes. Le drapeau blanc en main, elle s'avance et sourit. Mon moteur vrombit et mes mains me démangent.

À vos marques. Prêt. Partez.
     Fait chier....

10 H

    Je me réveille avec la sensation de peser une tonne. Le soleil qui semble me faire face, m'incite à ouvrir mes paupières douloureuses et à rencontrer un mur parsemé de moisissures.

Buried loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant