2 | La famille Greco

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— Qui êtes-vous ? me demande cette jeune femme.

— Je suis Suzie Costa je-

— C'est une invitée, c'est une enfant d'une amie de la famille, dit une femme mature coiffé d'un chignon qui vient vers nous.

— Ah, d'accord maman. Tu ne m'avais pas dit qu'on aurait de la visite.

— Oui c'est arrivé subitement.

— Hum…ok, je vais poser mon sac et je reviens, tu dois sûrement te sentir perdue dans ce grand château. Je te ferai une petite visite.

— Pas la peine, ma chérie. Je vais m'en occuper. Toi, vas dans ta chambre et étudie. Tes partiels sont dans pas longtemps.

— D'accord maman.

La mère attend que sa fille entre dans sa chambre pour m'attraper le bras avec force.

— Que fais-tu ? Tu ne dois pas te balader. Reste dans ta chambre. Je ne veux pas te voir.

— Vous pensez que j'ai envie de rester là en attendant ma sentence ? Non. Vivre sur le même toit que des personnes aussi déséquilibrées que vous. NON.

— Alors vas mourir. Ça nous débarrassera et tu seras libre, dit-elle en me libérant le bras tout en me poussant.

Je cours jusqu'à ma chambre, je m'allonge dans mon lit et je pleure à chaudes larmes.

Je regarde par la fenêtre. La hauteur, le vide, m'attire. C'est peut-être ma seule chance.

Un toc à la porte me réveille de mes pensées.
J'essuie les larmes encore fraîches de mes joues.

La porte s'ouvre.

— Je vous dérange pas j'espère, demande Marta.

— Non pas du tout.

Elle referme la porte derrière elle.

— Comment s'est passée la balade dans le jardin ?

— Bien, très bien.

— Alors je me suis inquiétée pour rien. Je voulais juste avoir une confirmation auprès de vous.

— Il n'y a pas eu de soucis.

— Vous semblez triste. Es-ce que ça va ?

— Non, ça ne va. Je ne vais jamais me remettre de ce qui est en train de m'arriver.

— Sortez de votre chambre. Rester enfermé dans la même pièce toute la journée n'est pas bon pour le moral. Installez vous dans le salon, je vous apporterais du lait sucré.

— J'aime la proposition que vous me faites mais je ne peux pas.

— Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ?

— Les deux.

— Devrais-je appeler Mr ?

— Quoi ?

— Devrais-je tenir au courant Mr de votre morale ?

— Non et puis il y a rien à dire.

Es-ce qu'il s'en soucie ?

— Alors vous venez ?

— Oui, je viens avec vous.

Une immense porte, grande ouverte, montre le salon depuis l'entrée de la maison, où se trouve l'escalier. Je m'installe sur le grand canapé qui fait face à la télévision.
Mais je ne l'allume pas. Je veux rester dans le silence, pour poser mon esprit, mon corps.

Marta, ne tarde pas à venir avec mon verre de lait. Seule, je le savoure et j'en profite pour penser, mais mes pensées me provoquent des migraines atroces. J'ai peur d'échouer.
Peur de ne pas arriver à convaincre quelqu'un de rembourser cette dette. A qui devrait-je faire confiance ? Qui pouvait me sauver ? Pouvais-je faire confiance d’un simple regard ?

Trois semaines (Sombres Semaines, Livre 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant