5 | Fuir

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Revenue de mon rendez-vous, je me suis enfermée dans ma chambre. J'étais décidée à partir. À m'enfuir plus exactement.

Je marche jusqu'à la chambre de Mme Flavia.
J'hésite un instant avant de toquer mais la porte s'ouvre.

— Ah, Viens. Entre, dit Flavia d'un ton gentil.

Je rentre dans sa chambre, je suis surprise de voir à quel point elle est différente de la mienne. Tout est dans un style royal alors que dans ma chambre c'est plutôt moderne.

Flavia ferme brutalement la porte.

— Tu es venue pour regarder ma chambre ? Ou tu t'es décidée ?

Je me retourne.

— Oui, bien sûr que je me suis décidée. Je veux partir.

— C'est parfait, ma chérie. Mon fils n'est pas à la maison. Es-ce que Rodrigo est ici ?

— Non. Il est reparti dès qu'il m'a déposé.

— On doit se dépêcher alors. 

Elle me prend par la main et me tire jusqu'à ma chambre.

— Prends toute tes affaires ! Il ne doit pas en rester une.

— Où est-ce que je peux les mettre ? Je ne vois aucun sac ?

Elle soupire.

— Je vais t'en chercher un, dit-elle en se précipitant hors de ma chambre.

Je plie mes vêtements soigneusement.

Mme Flavia revient essoufflée, elle prend toutes mes affaires, et les fourre violemment dans le sac. Elle tire sur la fermeture éclair en enfonçant mes vêtements.

Le sac cylindrique fermé ressemble à une grosse boule.

— Tiens. Nous pouvons y aller.

Nous descendons à la hâte les escaliers.

Marta nous intercepte.

— Mademoiselle Suzie. Où allez-vous ?

Madame Flavia répond à ma place.

— Pourquoi voulez-vous savoir ?

— Oh. Elle est avec vous ?

— Oui Marta, elle est avec moi.

Après ces mots, nous continuons à marcher jusqu'au portail. J'ai peur.

— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-elle là ? demande un agent de sécurité.

— Je me demande la même chose depuis des jours. OUVREZ-NOUS.

— Mais Mr à clairement dit que-

— IMMÉDIATEMENT.

De son cri, la sécurité se précipite pour ouvrir le portail.

— Voilà, ils sont mignons comme ça, dit Flavia toute souriante. Je ne pense pas que tu as besoin que je t'accompagne plus loin n'est-ce pas ?

— Oui. Bien sûr. Notre chemin s'arrête ici désormais.

— Que c'est triste n'est-ce pas ?

Elle agrippe le décolleté de ma robe.

— Ne t'avise plus de revenir. Sinon je te ferai mordre la poussière.

Je hausse la tête. Flavia me relâche.

— Pars et ne te retourne pas, dit Flavia.

Dès que je passe le portail, je cours, je m'arrête épuisé au centre ville.

Trois semaines (Sombres Semaines, Livre 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant