Chapitre 13

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22 avril 2013
Seyna, douze ans, Léandro, dix-huit ans.
 
- Seyna, j'ai oublié mon porte-monnaie chez moi, tu peux m'acheter un paquet de Dragibus au distributeur ?
 
Mets-toi ton paquet de dragibus dans ton cul, je suis sûr qu'il appréciera lui.
Ça, c'est ce que j'avais et aurait dû lui dire à voix haute, mais qui est tout bonnement impossible. Cette petite pute ne fait que de me prendre pour sa chienne. Ce qui n'est pas totalement faux non plus.
Avant la rentrée de mon premier jour en classe de cinquième, ce qui remonte à plus de quatre mois, mon père m'avait demandé — ou plutôt ordonné de faire ami-ami avec Valentina. Son père et le mien entretiennent une alliance et une relation professionnelle dans le monde de la mafia. Et ce que mon père ne veut pas que je fasse par-dessus tout, c'est gâcher cette relation qu'il a eu du mal à entretenir depuis maintenant deux ans.
Simus, le père de Valentina, tient énormément à elle, plus que ce que je voudrais que mon père ne tienne à moi.
Je suis donc obligé de faire ami-ami avec elle sans que je n'arrive à retenir mon avis de lui trancher la gorge.
Cette fille est une putain de sorcière que je dois endosser derrière mon dos. Elle me dit tout le temps qu'elle a oublié son fric chez elle alors qu'elle est tout le temps blindée de tune. Elle pense que je ne sais pas qu'elle cache son porte-monnaie dans la petite poche à l'intérieur de son sac. Je suis donc encore obligé de payer son paquet de dragibus depuis la dixième fois de la semaine si je ne veux pas avoir d'ennuis avec mon père. 
 
- Bien-sûr. Dis-je en levant les yeux accompagné d'un sourire hypocrite et crispé.
 
Je tape le code du paquet et mets trois pièces d'un euro dans le distributeur. Elle se précipite pour prendre et ouvrir son paquet et pour en prendre une grosse bouchée qui me fait grimacer.
J'espère juste qu'elle s'étoffera. 
 
- Tu es la meilleure, Seyna ! Dit-elle la bouche pleine de dragibus bleu et rose. Tiens, je t'en donne deux pour la peine.
Me propose-t-elle en me tendant sa main, avec deux dragibus rouges.
 
Je la remercie et la prends. Je n'ai qu'une envie, c'est de les jeter par terre et de les écraser le plus possible, sa main avec. Hors de question que je mange ce truc, je le jette par terre et continue ma marche jusqu'à la salle cent-vingt-et-un, Valentina dans mon dos, toujours en train de finir son paquet de bonbons. Elle me raconte des conneries que je ne prends pas la peine d'écouter et hoche la tête quelques fois. La blonde derrière moi chèque des troisièmes, ayant baisé avec eux dès son plus jeune âge.
Je trouve la salle et toque à la porte. Le professeur m'autorise à entrer et m'engeule pour le retard, comme toujours. Je m'assis à ma place, au fond de la salle. Je regarde autour de moi, tout le monde m'adresse des regards malveillants ou moqueurs, puisque je suis considérée comme la petite pute de Valentina, et ils n'ont pas tout à fait tort.
Je n'ai aucun ami dans ce collège, et je ne veux pas en avoir. Tous sont des gosses pourries gâtées, qui ne se gênent pas pour montrer leur argent et insultent les plus démunis et les plus timides. Ce collège privé catholique n'accueille majoritairement que des gosses de riches. Ils accueillent spécialement les enfants des sénateurs, des hommes politiques ou friquets de tunes ou encore des enfants de mafieux riches. Et je suis la dernière option, fille d'un boss de la mafia espagnole riche, limite encore plus riche que des politiciens.
Des enfants essayent de me retirer ma tonne, en sortant les mêmes excuses que Valentina, sous prétexte que je suis l'enfant la plus riche de ce collège et que je dois donc partager de l'argent aux autres, comme s'ils n'étaient pas assez friqués pour ça. Et ils n'ont pas tort, mon père est connu pour sa richesse illégale, par tous les politiciens de l'Europe, parfois même de l'Amérique du Nord et de la Russie. Mon paternel s'est mis à dos pas mal de mafia et de gang d'Amérique ou encore de la Bratva. Mais le pire ennemi de mon père est la Costa nostra sicilienne, et ce, depuis plus de quarante ans. 
Enfin, ça, c'est seulement ce que je sais.
Et je sais que je n'ai pas encore tout découvert, mon père ne me dit pas tout sous prétexte que je suis beaucoup trop jeune et que je suis une femme, et donc, d'après lui, une femme n'a pas à se mêler des affaires de gangs et de cartels. Ma mère a déjà essayé de nombreuses fois de m'éloigner de la mafia, mais n'a malheureusement pas réussi. Quand j'étais encore plus jeune, j'étais carrément obsédé par les affaires mafieuses et de cartels. Mais maintenant que j'ai su comment mon père et les mafieux se faisaient de l'argent, ça m'a dégouté au plus haut point. Je ne veux plus rien savoir du business que mon père fait, c'est horrible.
Je demandais souvent à mon frère de me faire part de ce que fait mon père, il est l'un des seuls qui me parle de ses activités. Après tout, mon frère est au courant de tout, il sera le prochain boss de la mafia espagnole quand mon père mourra.
Perdue dans mes pensées, je sursaute et lâche mon stylo dans les mains quand j'entends une voix me parler.
 
- Mademoiselle Seyna Monroy, vous n'avez rien écouté du cours, n'est-ce pas ? Me demande le prof aussi mince que mon stylo.
 
- Si, j'ai écouté. Contre dis-je. 
 
Je n'ai rien entendu du cours, mais qu'il me laisse tranquille.
 
- Très bien, alors pouvez-vous me donner la propriété numéro deux de l'exercice que j'ai donné il y a vingt minutes mais que vous n'aviez pas fait ? 
 
Merde, y'avais un exercice à faire ? Et bien-sûr, aucun de mes voisins n'a pensé à me le dire, mes salauds. Heureusement que je suis plutôt forte en math et que je connais mes propriétés par cœur grâce à ma mère.
 
- La propriété deux est la somme des mesures des angles dans un triangle fait cent-quatre-vingt degrés. Répondis-je, fière de ma réponse.
 
Le prof se ravise et se retourne en continuant à faire cours comme si de rien n'était, en ayant certainement le seum de lui avoir répondu correctement.
La sonnerie sonne, ce qui vient de dire que j'ai terminé le dernier cours de ma journée merdique et ennuyante, comme toujours. Je ferme mon sac et bouscule Clara, une petite peste qui essaie de se faire reconnaître en tant que « populaire » et qui m'insulte de temps en temps.
Je suis peut-être la petite pute de Valentina, mais je ne compte pas devenir la pute des autres. 
Je sors de l'enceinte du bâtiment et vois la voiture de mon chauffeur habituel, que j'espérais ne pas revoir. Mon père m'a toujours fait suivre, partout où j'aille, je ne peux même pas rentrer toute seule à la maison sous prétexte que des gens voudront me faire du mal.
À croire que c'est ma faute, c'est lui qui s'est mis dans des situations délicates avec d'autres cartels, pas moi. Je souffle un bon coup et ouvre la porte de derrière. À peine entré, le chauffeur chauve démarre en trombe, pressé de me faire dégager de sa belle Aston Martin bleu foncé. Il y a quelques mois, je m'amusais à fissurer sa belle voiture avec mon ciseau en espérant qu'il en ait marre de moi et me laisserait enfin tranquille, mais je me suis bourré.
Dès que le chauffeur dont je ne connais pas le nom éteint le moteur, je claque la porte et me précipite chez moi. Les gardes m'ouvrent et je vais chercher dans l'armoire à manger un jus multi fruits et un Kinder maxi en guise de goûter.
Alors que je monte dans l'escalier, je croise mon frère. Il me fait un câlin et me demande comment s'était passée ma journée. Je lui dis que tout s'est bien passé, il n'a jamais eu l'air de me croire, mais il se contente d'esquisser.
Lorenzo a toujours été gentil avec moi, bien que ces derniers mois, il avait l'air plus, comment dire ? Intime ? Il me fait souvent des bisous sur la joue, parfois même sur la bouche, me disant que c'était une grande marque d'affection.
J'ai toujours trouvé ça bizarre, mais je ne me suis pas posé plus de questions que ça.
 
- Quand je reverrai maman ? Demandais-je.
 
- Je ne sais pas, papa a beaucoup de problèmes, je ne pense pas qu'il t'autoriserait à la voir. Dit-il.
 
C'est vrai que ces derniers temps ont été difficiles, mon frère m'a dit que la Cosa sicilienne avait totalement disparu de la circulation et qu'ils devenaient introuvables et que cela inquiète fortement mon père.
Mon père et ma mère se sont séparés à ma naissance, ma mère a toujours détesté mon père et encore plus quand elle a appris que ce serait mon père qui aurait ma garde.
 
- Lorenzo. Viens, j'ai à te parler. Dit la voix sénile du bras droit de mon père.
 
J'ai toujours haï cet homme, peu importe les circonstances. Il fait devenir Lorenzo quelqu'un d'autre, comme si les méthodes de mon père ne lui suffisaient pas. 
Je monte dans ma chambre et claque la porte.
 
 
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Il est déjà deux heures du matin passé et je n'arrive toujours pas à dormir. Encore pire, demain je commence à sept heures trente, et je n'ai pas fait mes devoirs. Comme si je me souciais de ça.
J'allais sortir de mon lit quand j'entendis une porte claquée. Des pas vont en direction de ma chambre, j'appréhende déjà que ce soit mon père qui vérifie que je dorme. Je rabats les couvertures sur moi et ferme les yeux. Il ouvre ma porte tout doucement et se dirige vers moi. Ces pas n'appartiennent pas à Papa, sinon je les aurais reconnus. Mais alors, de qui pourrait-il s'agir ? Je ne sais pas ce qui me prend, je tremble comme une feuille et n'ose même pas ouvrir légèrement un œil pour une raison que je ne connais pas. Je sens mon lit s'abaisser et une main caresser doucement ma joue.
La main se dirige vers ma bouche alors que mon cœur bat de plus en plus vite et frissonne de peur. L'inconnu caresse mes lèvres avec son doigt, et alors que je tremblote, je risque d'ouvrir un peu mon œil. Mes yeux s'écarquillèrent quand je vis le visage de mon frère, au-dessus de moi, chaque jambe à côté de mes jambes, me bloquant le passage.
 
- Lorenzo ? Mais qu'est-ce que tu ?
 
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que je sens une piqûre s'enfoncer dans mon cou. Alors que je me débat, je sens mes membres ramollir jusqu'au point que quelques secondes plus tard, je suis entièrement immobile malgré que j'essaie de bouger ne serait-ce qu'un peu mes membres. Non, je suis entièrement paralysé ! Pourquoi me paralyse-t-il ?
J'essaie de parler, mais rien ne veut sortir de ma bouche. 
 
- Arrête d'essayer quoique ce soit, tu ne pourras rien faire grâce à la drogue que je t'ai infligée. Je prends une très grande inspiration. Il se dirige vers mon oreille. Juste, laisse-toi aller, tu verras combien ça sera bon, ma belle.
 
Je sens mes larmes monter en comprenant que je ne peux rien faire du tout, même pas crier dans l'espoir que mon père m'entende. Et puis, même s'il m'entendra, qu'est-ce qu'il fera ? 
Il a toujours été cruel envers moi, je ne pense pas qu'il fera grand-chose pour le contrer.
Il déchire mon haut et prend un de mes seins en main. Il sucote l'autre mamelon. Mes larmes coulent en abondance. Je ne peux rien faire.
Je dois juste endurer.
Il remonte et me chuchote des choses sales. Il descend sa main vers ma culotte et la déchire également.
Non. Ce que j'aurais voulu dire.
Je sens ses doigts s'introduire dans ma chatte. Je voudrais tant hurler, hurler de douleur ou de quoique ce soit, mais hurler. Je sais comment on fait l'amour, mais je ne veux pas de ça avec mon propre frère ! Il entre et sort et j'entends qu'il zippe son jean. Ne me dites pas qu'il va… Non, pitié. 
Il sort enfin ses doigts de moi et me les montre au-dessus de ma tête.
Il les dirige vers la bouche et force l'entrée. Je le mords alors de toutes mes forces, contente que la drogue n'a pas paralysé mes dents. 
 
- Salope ! Dit-il en les sortant. Tu as gagné.
 
Il descend son jean en même temps que son boxer et la vue me dégoûte clairement. J'essaie de grimacer le plus possible en voyant une petite tige bander vers le haut. Je suis déjà allée dans des sites pornographiques, et je n'ai jamais vu de bite aussi petite que la sienne.
Si je ne serais pas dans une situation comme celle-ci, j'exposerai peut-être à rire. 
Soudain, d'un coup, je sens quelque chose forcé entre mes jambes, une petite douleur s'éveille dans ma chatte.
Mes larmes dévalisent ma peau nue et mon envie de hurler se fait encore plus forte. Mon frère fait des sons qui s'apparentent à des gémissements de plaisir, et moi, je gemis, non pas de plaisir, ça, jamais, mais de dégoût et de douleur. 
Je pleure tellement que je suis sûr que mon lit sera inondé.
Il me murmure plein de choses salaces jusqu'à ce qu'il crie presque. Je ne comprends pas sur le coup, mais quand je sens une matière visqueuse entre mes jambes, je sais. Ce bâtard a éjaculé en moi. 
Je vois Rouge.
Littéralement Rouge.
Je veux mourir. Mourir tout de suite. 
Je suis tellement écoeurée et en colère que je ne sens pas le petit cachet qu'il a mis dans ma bouche. Je l'avale à contrecœur sans savoir ce que c'est.
 
- Il ne faudrait pas que tu tombes enceinte de ton propre frère, n'est-ce pas ? Me dit-il avec un petit sourire pervers et malveillant. 
 
Il sort de la chambre en claquant la porte. Me laissant là, seule, mes draps recouverts de mes larmes, mes vêtements déchirés et son sperme se mêlant à mon sang.
 
Ce jour-là, je me fis la promesse de le tuer, coûte que coûte, qu'importe que ce soit mon frère ou autre.
Je le jure devant Dieu.
 
 

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Coucou, j'espère que ce chapitre a plu, bien que j'ai eu un peu de mal à l'écrire.
J'ai besoin de vos avis, je ne sais pas trop si je dois continuer l'histoire ou pas ;(

My Dark ProtectorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant