Chapitre 14

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Une semaine après

- Seyna ! Lance une voix que j'ai appris à connaître.

- Seyna, réveille-toi s'il te plaît ! Dis une autre voix enfantine.

Je me lève en sursaut, mais me stoppe tout de suite à demi-chemin quand je sens une douleur immense envahir mon corps entier. Je grimace en sentant ma tête me faire atrocement mal et mes yeux qui peuvent à peine s'ouvrir. Je sens une couverture sur moi et un lit qui grince au fur et à mesure que je me débat.

« Il ne faudrait quand même pas que tu tombes enceinte de ton propre frère ».

Pitié. Je ne veux plus faire ce genre de cauchemar. Depuis le jour où c'est arrivé, je n'arrive pas à rêver d'autre chose que du viol que j'ai subi.

Putain, j'aurais dû le faire encore plus souffrir, sa mort était beaucoup trop douce. Je serre les dents, enlève la couverture et balance mes pieds de l'autre côté du lit. Mais mes pieds n'ont même pas le temps de toucher le sol que ma douleur survient en s'intensifiant.

- Il faut que tu restes au lit, c'est le docteur qui l'a dit ! Répète encore une voix.

Mes yeux s'ouvrent en grand et je prends enfin conscience d'où je suis.

Tout est entièrement recouvert de blanc.

À ma gauche, un pied de perfusion et des boutons de branchement reliés à mon bras gauche. Ma jambe gauche a un énorme pansement sur toute la longueur de ma cuisse. Je sens aussi un bandage sur ma tête, mais à part ça, je ne vois rien d'autre d'endommagé ou autre.

Je tourne enfin sur ma gauche après quelques secondes d'analyse et vois Helena et Liam me regarder. Le plus petit a les larmes aux yeux et me dit combien il a été inquiet pour moi, et Helena se contente de me regarder et d'épier mon moindre geste, comme si elle essayait de m'analyser et d'en tirer quelque chose.

- Dieu merci, tu vas bien ! Tu m'as fait une de ces frayeurs ! Dit-il les larmes aux yeux en me prenant la main.

- Ne t'inquiètes pas, je ne mourrais pas tant que je n'aurai pas réglé son compte à l'autre connard.

Je mets ma main devant ma bouche en réalisant que j'en ai trop dit.

Elle me regarde bizarrement et je me rattrape en disant que le « connard » est uniquement mon père. Ce qui n'est pas totalement faux, mais je ne pensais pas vraiment à lui en parlant de connard.

Je réconforte Liam en lui disant que je vais bien malgré la douleur qui me tiraille au niveau de ma tête et de ma jambe gauche.

- Seyna, tu te rappelles de ce qui s'est passé la veille ? M'interroge Helena.

Mes yeux s'écarquillent et je lâche les mains de Liam. Maintenant qu'elle le dit, c'est vrai, qu'est-ce qui s'est passé ? Je ferme les yeux et essaie de tirer quelque chose de mes souvenirs de ce qui s'est passé pour que j'atterrisse dans cette chambre d'hôpital.

Le mariage. Le club des pervers. Kayron qui baisait comme un malade cette pauvre fille. La voiture. La dispute.

Voilà comment je me suis trouvé couvert de blessure et de souffrance physique. À cause de ce sale connard prétentieux. Si il ne m'avait pas emmené avec lui dans la voiture, rien de cela ne se serait passé. Je sens mon cerveau vaciller suite à tous ces événements.

Je ne serais donc jamais tranquille ?

Je devrais rester sous les ordres de ce connard tout ça parce que, comme il l'a dit, une sorte « d'échange avec mon oncle » si j'ai bien compris.

Je ne comprends toujours pas pourquoi mon oncle ne m'a pas mis au courant d'une telle situation. Serais-je vraiment trop stupide comme le dit Kayron ?

Non. Pourquoi je devrais croire ce connard ? Étais-je vraiment une monnaie d'échange pour le marché ? Ce marché a-t-il existé ? Le seul moyen pour moi de m'en assurer serait de remonter le temps, enfin si ça serait possible bien-sûr. Maintenant que mon oncle est mort, je n'ai plus aucun repère.

My Dark ProtectorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant