Chapitre 12

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Après cinq minutes d'attente pour me remettre en question, la porte s'ouvre et la personne que je redoute le plus en sort. Il discute une minute avec le garde, le fils de pute qui m'a refermé la porte au nez de tout à l'heure. 
Alors que Kayron se retourne pour reprendre le chemin de sa voiture, le garde l'empêche en enroulant son poignet sur son bras et lui crie dessus.
Je remarque que l'autre connard essaie discrètement de prendre son arme à l'arrière. Je reste spectatrice de ce qu'il se passe, attendant patiemment que Kayron soit abattu. Après tout, s'il est vraiment mort, cela arrangerait tout le monde, moi en premier. Mais pas de chance pour le garde, le connard le voit et avant que le garde puisse extraire son revolver, il ferme son poing et lui donne un coup puissant à la mâchoire et un autre dans son estomac. Kayron prend la tête du type et lui donne un coup de genou en pleine dent. Je grimace en imaginant la douleur du garde. Non pas que je compatis pour ce fils de pute, mais c'est que je ne voudrais pas être à la place du garde. Le garde s'effondre contre la porte, s'agenouille et vomit ses tripes à cause de la puissance de poing de l'autre connard. Je peux voir d'ici que sa bouche est en sang ainsi que son nez et que deux dents tombent sur l'herbe, trois autres pendouillent menaçant de les rejoindre. 
D'un coup, Kayron se retourne et se précipite dans la voiture. Il ouvre la porte du côté chauffeur et s'assit. Il claque la porte et fait démarrer le moteur d'un coup sec et roule sans prendre le temps de mettre sa ceinture.
Je reste immobile face à la vitre, étant gêné de ce qu'il se passait à l'intérieur il y a quelques minutes. Kayron ne le sait toujours pas, mais je sens que cela va être une question de temps avant qu'il le sache. Pour l'instant, j'ai comme un mauvais pressentiment, me demandant pourquoi il a martyrisé ce pauvre garde, bien qu'il le mérite.
Il sort son téléphone et regarde dans ses contacts et appuie sur l'écran sur un certain « Sandro ».
 
- Maintenant. Ordonne-t-il d'une voix autoritaire.
 
Alors que j'essaie de comprendre ce qu'il se passe et ce qu'il a dit, j'entends un gros truc exploser à l'arrière. Je baisse la fenêtre et sort ma tête de la voiture.
Mes yeux s'écarquillent quand je vois que l'explosion provient de la maison dans laquelle il était entré il y a encore quelques minutes. Le bâtiment est sauté, la moitié s'effondre par terre et est complètement en feu. L'explosion est tellement violente qu'elle atteint les arbres derrière, qui sont eux aussi enflammés.
Si elles n'étaient pas suffisamment éloignées de la maison, elles auraient sans doute explosé avec eux.
 
- Putain, qu'est-ce que t'as fait ? Demandais-je, surpris qu'il ait fait exploser le bâtiment si facilement et calmement.
 
- J'ai fait ce qu'il y avait à faire, je n'ai pas à me justifier auprès de toi. Donc maintenant ferme là. Dit-il en fronçant ses sourcils en me lançant des regards pleins d'avertissement.
 
- Mais il y a des femmes à l'intérieur ! Répliquais-je, indigné, qu'il entraîne des innocents dans son explosion pour X raison.
 
À vrai dire, ça ne m'étonne pas tant que ça, mon père n'avait pas de pitié pour les civils et innocents. Quand il s'apprêtait à tuer, il n'avait aucune pitié, même pas pour un enfant ou encore un bébé. Pour lui, si quelque chose se met en travers de son chemin, il fusillade tout le monde, sans exception.
J'aurais imaginé que le connard ne soit pas un aussi gros connard que ça, surtout en tuant des femmes qu'il a baisées quelques minutes plus tôt.
 
- Espèce d'idiote, j'avais prévu de faire sauter ce bâtiment bien avant, c'était un des repère de ton père ! Tu veux qu'il te mette la main dessus, c'est ça ! Me crie-t-il.
 
Il claque son poing fort contre le volant, signe que je l'ai fortement énervé.
Non que cela me déplaise, c'est ce que je cherchais, énervé d'un tel connard qui me retient captive contre mon gré pour une soi-disant « dette ». 
Et puis, comment ça, un repère de mon père ? Le pouvoir de mon père ne s'entend seulement qu'en Séville, en Espagne, ou du moins, de ce que je sais. Je n'ai jamais entendu parler de la France ou de quoique ce soit. Oh non, peut-être qu'il m'a retrouvée et qu'il sait que je suis vivante ?
Une voiture est à côté de nous dépuis maintenant plusieurs minutes.  La fenêtre du côté conducteur se baisse, révélant un blond aux yeux bleu accompagné d'un autre gaillard aux cheveux châtains foncé du côté passager.
Ils ont tout les deux un style de motards clichés que l'ont voit dans tout les films.  Aucune originalité.
Le brun tend ses deux mains droit devant moi et me fait un signe malsain avec.  Il colle son index et son pouce en forme de cercle et passe avec sa main gauche, un doigt dedans.  Il le rentre et le ressort en sortant sa langue.  Le blond me parle avec des mots que je n'entends pas à cause de ma fenêtre fermée et de la vitesse de la voiture.
Je me contente de leur faire un « Fuck you » avec ma main droite.
Oui, pas très original, Seyna.
Puis d'un coup, le connard à côté de moi accélère à tout alourdir et me fait presque projeter sur le devant. Je suis sûr que si je n'avais pas attaché ma ceinture, je me serais cogné contre le devant.
Je tourne ma tête vers lui et décide de faire un peu de conversation, même si je sais que je ne devrais peut-être pas.
 
- Donc tu tue même les femmes avec qui tu baise ? Charmant. Me moquais-je de lui, comme si je ne l'avais pas suffisamment énervé avant.
 
Il souffle un gros coup, se rendant sûrement compte que s'énerver ici, sur cette route, au milieu de nul part, ne serait-ce qu'une perte de temps.
 
- Je voulais profiter d'elles avant qu'elles explosent, ce serait du gâchis sinon. Dit-il avec détachement, en laissant échapper un petit rictus.
 
Je laisse échapper un petit rire face à sa réplique. Me culpabilisant moins qu'avant. Tout ce qui provient de mon père est totalement mauvais, que ce soit la famille, ses hommes ou même les femmes qui travaillent au sein de sa mafia. 
Après tout, ces femmes sont sûrement des prostituées du connard de mon père, se cherchant à se faire du business en France. Mais cela rend la tâche encore plus compliquée puisqu'en France, la prostitution est interdite contrairement en Espagne.
Soudain, le connard tourne avec lenteur son visage vers moi, ses yeux surpris et ses sourcils froncés, signe que quelque chose l'a mis en rogne.
 
- Attends, comment tu sais que je viens de baiser avec une de ces putes ? 
 
Mes yeux s'écarquillent alors que je me répète à chaque fois en boucle le mot « merde ».
Je suis totalement coincé et stupide, je ne vois pas d'autres moyens. Je viens indirectement de lui dire que je l'ai bel et bien vu baiser avec une de ces filles, et donc, entre autres, lui avoir toujours désobéi. Je lui ai désobéi deux fois et avec son ordre de rester dans la voiture, cela doit bien faire trois ou plus, j'ai arrêté de compter.
Il a l'air furieux comme jamais alors qu'il déclenche la vitesse maximale, cinq cents kilomètres à l'heure, sans s'en rendre compte. Là, tout de suite, j'ai juste envie d'ouvrir la porte et de me laisser balancer par la force et la pression de la vitesse, parce que je sais que je l'ai vraiment poussé à bout. 
 
- Putain quelle salope, tu m'as maté pendant que je baissais cette vieille pute alors que je t'avais dit de rester à l'intérieur ? Hurle-t-il tellement fort que je suis certaine que les personnes passant autour de nous, nous entendent.
 
Il frappe plusieurs fois le volant, insupportant que quelqu'un l'a désobéi.
 
- Tu n'arrêtes pas de me pousser à bout, hein ? Dit-il après plusieurs secondes.
Tu crois que ça m'enchante, moi ? De t'endurer à cause d'un stupide marché ? La règle était simple, tu restes sage et tu fermes ta gueule et tu m'obéis jusqu'à ce que je fasse la peau à ton père. Il souffle et reprend. Je comprends pourquoi ton oncle ne t'a pas mis au courant du marché qu'ont passé lui et moi, tu es une putain d'emmerdeuse. Me crache-t-il dessus.
 
Mais de quel marché il parle ?
De quel droit ce connard se permet-il de me parler comme ça, pour un soi-disant marché passé avec mon oncle ? Je suis au courant de rien putain. Je demanderai plus d'informations à Helena. Enfin, si je reviens chez lui vivante bien-sûr, ce qui n'est pas partie gagnée.
Je suis sûr que ce connard se prend pour un roi, et qu'il s'attend que chacun de ses hommes l'obéisse à la lettre.
Mais là, c'est pire, parce que c'est comme si je viens de lui avouer que je l'avais maté ouvertement.
Il est sûr que ce type n'est pas normal à être autant en colère, il a sûrement un trouble oppositionnel encore non diagnostiqué.
Il s'arrête au beau milieu de l'autoroute alors que de nombreuses voitures passent et claquent autour de nous.
 
- Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je complètement paniqué.
 
Je sens la peur me gagner, me sentant moins fière tout à coup.
Avec le vieux que j'ai totalement défiguré et après l'avoir désobéi, il a l'air plus malveillant que jamais.
S'il continue et ne remet pas le moteur en route, je suis sûr qu'un véhicule va nous foncer dessus.
 
-Ta peur, hein ? Commence-t-il. Ais bien peur, parce que putain, je vais te
 
Il n'a pas le temps de terminer sa phrase que je me sens instantanément projeter en l'air, hors de la voiture. Je sens mon corps se cogner plusieurs fois par terre jusqu'à m'échouer définitivement au sol.
Je ne peux pas faire le moindre mouvement, sentant la douleur me paralyser complètement. Je peine à respirer et mes yeux ne tiennent pas ouverts. Je peux sentir une matière liquide inonder mes vêtements et mon corps et se propager autour de moi. Mes yeux regardent des voitures continuer à défiler à tout alentour autour de moi, tandis que d'autres s'arrêtent brusquement devant moi, en me voyant étaler sur le sol dans un étang de sang, sûrement.
La douleur est tellement atroce, je voudrais mourir ici et maintenant, je ne peux plus la supporter.
J'espère que l'ange de la mort, chargé de mon âme, me fera mourir maintenant, la douleur me mitraillarde trop.
J'ai toujours eu des envies suicidaires, surtout après mon premier viol et après la perte de ma mère.
Mes envies suicidaires se sont diminuées depuis, voire disparues.
Mais aujourd'hui, à cet instant, je ne souhaite qu'une chose : disparaître de ce monde éphémère qui ne m'a enduré que des souffrances, bien que ce soient les épreuves que Dieu m'a données pour accéder au paradis.
Mon frère est mort, il ne fera plus de mal à personne. Quant à mon père, lui, j'espère que Kayron s'en débarrassera, lui et son père qui ont toujours été l'ennemi numéro un de mon paternel.
Cela doit faire quelques minutes que mon nez ne respire plus, et ça doit faire plus de quelques secondes que mon âme, elle, s'est envolée.
Je sens à peine une main me mettre la tête de côté, me dégager les cheveux de mon visage et prendre ma tête de chaque coin de ma joue.
Je sens des doigts écarter mes lèvres sèches et des lèvres pulpeuses se poser sur celle-ci.
Elles se défaient de mes lèvres et ci repose sur celles-ci cinq fois. Je sens de l'air passer de ma bouche jusqu'aux poumons. Mais malheureusement, rien n'y fait. Il est trop tard.
Enfin, j'espère.
 
 
 
 
 
 
 
PDV KAYRON
 
Une semaine après.
 
 
 
 
 
 
 
Je balance une dernière fleur blanche dans son tombeau, avant de me retourner et de partir au plus vite de cet endroit.
Personne ne doit savoir. Même pas mes hommes et ma propre famille. Personne.
Je retourne dans ma voiture et demande à Ruben de me conduire à l'hôpital.
Je dénicherais le traître de mes rangs et lui infligerai une mort longue et atroce qui puisse exister pour avoir failli enlever la vie de mon grand-père. 
Comme l'on se doit de venger un membre de sa famille.
Je n'ai jamais aimé ne serait-ce qu'un petit peu mon grand-père, telle est la pourriture qu'il est. Mais, je ne peux pas laisser passer ça, personne ne peut s'en prendre à un de mes hommes, peu importe les circonstances.
Même si, j'ai une petite idée de qui ça pourrait être, et, dans ce cas, je ne suis pas sûr que ça lui procurerait que de la douleur. J'en bande rien que d'y penser.
Je me rends dans la chambre d'hôpital où mon grand-père s'y repose, sur le lit, en train de pioncer.
Je prépare ma salive et lui crache un gros molard sur son front. Mais je suis obligé, par code d'honneur de la famille, de le venger, même s'il n'est pas mort. Je le regarde, satisfait, puis referme la chambre d'hôpital pour en accéder à une autre, où repose un des plus grands casse-coulles, mais aussi un de mes plus grands fantasmes, et ce, depuis le jour où mes yeux ont rencontré les siens.
 
 
 
 
 
 
 
 
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Désolé pour le retard, j'avais pleins  d'examens à passer, et mes notes ne sont pas vraiment bonnes :'(
Juste pour vous avouer que je suis une très mauvaise étudiante 💋
Insta : theunknoww92

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