Chapitre 9

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– Sale gamine… Dit-il en écarquillant les yeux de stupeur. Ne t'approche pas ! Me crie-t-il.
 
Ce connard s'était approché de ma famille et a tout foutu en l'air. Donc, pourquoi je n'aurai pas le droit de faire de même ? 
Dans la hâte, il prend un tube de savon et le pointe vers moi pour pouvoir se protéger. Je retiens un léger rire. Non, mais sans blague. Il pense faire le poids contre mon couteau avec un savon ? Il lui manquait certainement des neurones. La pièce est grande. Au moins quinze mètres nous séparent. J'avance de quelques pas, toujours doucement, juste pour le voir encore plus prendre peur. Il tremble et me jette le tube de savon en pleine gueule.
Je rie malgré la légère douleur. De plus en plus ridicule cette histoire, je vais l'a terminer au plus vite Je prends le tube et l'écrase à l'aide de mon talon. 
Alors que j'étais en train d'entamer le sixième pas, il court vers la douche et s'empare du pommeau de celle-ci. Il l'a pointée vers moi et ouvre l'eau pour danser directement. Ça ne sert à rien d'esquiver puisque le pommeau est assez large. Donc, je me jette rapidement sur le côté, derrière un comptoir. Je suis dans un angle mort, et le fil du pommeau étant court, il ne peut plus me toucher. Seule l'eau dégouline autour de moi. Je la touche et remarque qu'elle est brûlante, ce connard l'a réglée au maximum. Il déverse tellement d'eau que quelques minutes plus tard, elle atteint presque la moitié de la table basse. Je ne vais pas attendre tranquillement que l'eau cesse, sachant que c'est son unique arme, enfin si on peut appeler ça comme ça.
Je prends les coins de ma robe et les porte, hors de question que ça touche le sol mouillé, ça serait beaucoup trop suspect. Il continue toujours de pointer le pommeau sur moi, ou plutôt sur le comptoir. Ça ne m'atteint pas, pas pour l'instant, mais il faut faire vite. Je décide d'enlever ma robe et de la mettre dans un des tiroirs devant moi pour ne pas la mouiller. Je ne suis plus qu'en sous-vêtements. Je garde toujours mon couteau sur moi, puis d'un coup, je sors de ma misérable cachette et fonce vers le tas d'eau qui m'est distribué devant moi.
 
-Reste où tu es, sale garce ! Hurle le vieux.
 
Je fais abstraction de l'eau qui me brûle presque la peau et je continue de foncer sur lui. Il ne fera pas le poids contre moi et mon couteau, c'est peine perdue pour lui, et il le sait lui-même. Il essaye juste de se rassurer.
Ce qui, malheureusement pour lui, ne marchera pas.
Il arrête l'eau en comprenant que cela ne servira à rien de me brûler avec et brandit le pommeau sur moi en essayant de me frapper avec. Mais c'était peine perdue, le pommeau est fragile et je l'attrape facilement avec ma main droite. Je le jette de l'autre côté alors que le vieux connard s'écroule doucement contre la paroi de la douche.
Le sol de la salle de bain est complètement trempé et l'eau commence à se refroidir. Je dois faire vite, sinon, il y a de grandes chances que Helena me cherche et ne me trouve pas depuis tout à l'heure, ça sera plus suspect. Sans parler du connard de son cousin.
Je brandis mon arme devant lui et appuyais légèrement sur son front. Une légère montée de sang descend de son visage.
Il ne bouge plus, il sait que s'il fait le moindre mouvement, ça sera fini pour lui. De toute façon, qu'il bouge ou pas, ça sera fini pour lui dans tous les cas, et il le sait. Il me regarde avec haine et hargne en contractant tellement sa mâchoire que je l'entends craquer.
 
- Si tu fais quoi que ce soit sur moi, Kayron et ses hommes te le feront payer ! Qu'importe s'il doit te protéger, il fera ce qu'il doit faire ! Crie-t-il en espérant peut-être que quelqu'un l'entende.
 
Je reste quelques secondes immobile pour m'assurer qu'il n'y a personne qui nous entend. Après tout, les murs et les portes sont très épais, ce qui diminue grandement les chances que quelqu'un puisse entendre le moindre son. 
Je me rapproche de lui et lui mets la pointe du couteau sur sa jugulaire.
 
- C'est en partie de ta faute si ma famille est foutue en l'air, n'est-ce pas ? 
 
Je n'attends pas de réponse et prends sa main en lui coupant d'un seul coup l'extrémité du majeur. 
 
- AHHHHHH PITIÉ ! Hurle-t-il.
 
Son majeur tombe sur ses jambes, l'amBOMBant de sang. Il se tortille de douleur tout en hurlant et en me disant des choses incompréhensibles. S'il hurle déjà pour ça, je n'imagine même pas après. Ce n'est même pas la moitié de ce que je lui ai prévu de faire. Mais je dois faire ça vite, très vite. Je n'ai pas le temps de m'éterniser ou de me délecter de sa douleur. 
Je plante mon couteau profondément dans la jambe en le retirant d'un seul coup.
Il hurle plus de ce qu'il hurlait déjà. Tout son corps est maintenant inondé de sang. J'hésite même à l'abandonner à son propre sort, le laissant se vider de son sang. Mais non, ça serait trop facile, je veux qu'il souffre encore plus. Après tout, c'est en partie à cause de lui que je souffre, alors pourquoi ne devrait-il pas souffrir avant de mourir ?
 
- C'est ça, continue de hurler, avec un peu de chance, tu t'évanouira peut-être de douleur. 
 
Dis-je en prenant sa main droite et en le coupant. Un seul coup de couteau ne suffit pas à détacher sa main de son corps, je dois au moins lui infliger dix coups de couteau, aussi puissants les uns que les autres. 
 
- NONNNNNNNNNNNNN ! Hurle-t-il si fort que mes tympans souffrent le martyr.
 
Alors que j'ai sa main droite dans mes mains, j'entends trois coups de porte.
Merde, elle va sûrement nous entendre avec l'autre qui hurle de douleurs comme un malade. Quand je vois sa bouche s'ouvrir en grand pour hurler, je décide de mettre sa main coupée profondément dans sa bouche pour que la personne en face de la porte n'entende rien. Alors que ses gémissements et hurlements de douleurs sont cessé et sont devenus presque indescriptibles, l'inconnu prend la parole.
 
- Madame ou Monsieur, ça doit faire maintenant plus d'une demi-heure que je dois patienter et que vous êtes enfermé dans cette salle de bains, alors je vous prie de me laisser la place ! Crie une voix féminine crissante.
 
Qu'elle reste où elle est cette vieille dame, je dois d'abord terminer ce que j'ai à terminer. 
 
- Je reviens dans deux minutes, si je vois que vous n'êtes toujours pas sortie d'ici, j'appelle quelqu'un pour défoncer cette porte ! Crie encore la dame avant de s'éloigner d'ici.
 
Je me retourne vers le vieux et constate qu'il est inconscient, presque mort. Satisfaite de moi-même, je me lève et allume l'eau et la règle à l'eau tiède pour nettoyer toute trace de sang sur moi. Je crois finalement que je vais le laisser agoniser tout seul ici et laisser la surprise à cette vieille dame qui était très pressée d'aller au toilette visiblement. En fait, je n'ai jamais eu vraiment l'intention de le tuer, je voulais surtout le faire souffrir. Mais si les médecins n'arrivent pas attendus, il décédera à mon plus grand bonheur. Personne ne doit découvrir que c'est moi qui l'ai martyrisé comme ça, sinon je dois m'attendre à de lourdes conséquences. Que Kayron doit me protéger ou pas, il est vicieux, il me fera aussi souffrir dette ou pas dette, il fera ce qu'il faut pour venger son homme. Et bien qu'il le fasse, je suis préparée à ça. J'ai l'habitude qu'on me fasse souffrir, ça ne changera pas grand-chose. Mais on ne n'est jamais trop prudent avec ce connard arrogant et prétentieux, il pourrait me faire tout et n'importe quoi, j'appréhende presque déjà. Je finis par remettre correctement ma robe et arrange mes cheveux face au miroir. Mon maquillage a légèrement coulé, mais cela fera l'affaire. 
Alors que je pose ma main sur la poignée de la porte, je regarde une dernière fois derrière moi. 
 
-Ya weld el 9a7aba. Crachait-je. 
(ce qui signifie fils de pute en arabe)
 
Pour tout dire, ma mère m'a appris le français et l'arabe dès ma naissance, jugeant que ça serait nécessaire pour mon avenir. Et elle n'a pas tout à fait tort. Sans elle, je n'aurai jamais pu parler français ici-même. Mon père, lui, ne faisait que parler espagnol et rarement français, étant donné qu'il est américain-espagnol. Ma mère, elle, m'amena souvent dans son pays d'origine quand j'étais petite. Mais maintenant, depuis cinq ans ou plus, tout est fini. Je n'ai même pas pris le temps de compter les années qui me séparaient d'elle.
Je me demande comment réagira la dame ou qui que ce soit quand il ou elle découvrira le vieux, gisant à moitié sur le sol, inconscient avec un doigt et une main en moins dans sa bouche. 
J'ouvre la porte et m'assure qu'il n'y a personne dans le couloir. Une fois que je m'en suis assurée, je descends les escaliers et vois tout le monde assis autour des tables. J'imagine que c'est le moment de manger. Mon ventre gargouille rien qu'en voyant l'immense gâteau qui trône bien au frais au fond de la salle.
 
- Seyna ! Je t'ai gardé une place, viens t'asseoir à côté de moi ! Crie Helena au loin.
 
Quand j'arrive à son niveau, je vois les personnes présentes autour de cette majestueuse et grande table beige clair. Comme je m'y attendais, Liam est assis à côté d'Helena et me fait un grand sourire. Je lui fais un petit sourire timide en retour. En revanche, Kayron ne daigne même pas relever la tête vers moi alors qu'il discutait avec… Hermand je crois, qui, au contraire de son meilleur ami je suppose, me fait un sourire sympathique en me disant bonjour. Je lui réponds timidement en retour. Il faut dire que je n'ai pas vraiment eu l'habitude que des gens essayent d'être sympas avec moi, surtout ces trois derniers mois.
Je m'assis sur la chaise et vois mon assiette déjà prête, comme celle de toutes les tables. 
Helena et moi discutons une bonne dizaine de minutes avant que le plat d'entrée daigne enfin se montrer.
Le chariot arrive avec un chef cuisinier sûrement qui met le plat au milieu de la table pour que tout le monde puisse se servir. 
Alors que je tends la main pour prendre une des assiettes qui contient plus de saumon gralvax que les autres pour l'entrée, Kayron le prend plus rapidement avant moi avant d'engloutir la première.
 
- Sale… Je me ravise quand il me fait un petit sourire triomphant et un regard menaçant avant de manger le reste comme tout le monde.
 
Je prends donc la dernière assiette, qui contient moins de saumon gravlax que les autres. Moi qui avais très faim, on dirait que je vais encore devoir attendre pour manger à ma faim.
Je finis mon assiette très rapidement. Perdue dans mes pensées depuis au moins cinq minutes, le serveur met le vrai plat au milieu de la table. On ne voit pas encore le contenu, étant donné qu'il est caché sur une assiette.
 
- Je vous présente le plat traditionnel de la famille du mari, Vèrlene : de la poitrine de porc croustillante sauce piri-piri avec des brochettes de riz.
Dit-il en relevant l'assiette qui cachait le plat. 
 
- Wahhh délicieux ! Dit longuement Helena.
 
- Oui ! Affirme Liam affamé, en se servant avant les autres.
 
- Dégoûtant. Dit Kayron en voyant Liam se jeter dessus et en mangeant comme un cochon. 
 
Alors qu'ils ont presque tous pris une grande partie du porc, Helena prend la parole.
 
- Tu n'en prends pas Seyna ? Me demande-t-elle gentiment.
 
- Non, merci, je ne prendrai que les brochettes de riz. Dis-je gêné. 
 
- Alors ça en fait plus pour moi. Dit Hermand en prenant la dernière part.
 
Liam proteste, en disant qu'elle aussi aimerait la prendre. Hermand lui propose donc de partager le dernier bout. Il accepte.
Bizarrement, le connard ne prend pas de morceaux de porc. Il se contente de les regarder presque étrangement. Comme toujours, devrais-je dire.
Alors que j'engloutais avec hâte les brochettes de riz, Kayron prend les dernières brochettes, mais quand il allait en prendre une au boucher, ses hommes viennent presque en courant vers lui.
 
- Boss ! Il faut que vous veniez voir ! Notre médecin est déjà sur place
 
Kayron reprend tout de suite son masque sérieux et intimidant et monte les escaliers avec ses hommes et ami fidèle.
On dirait qu'ils ont déjà découvert le corps inerte, peut-être du vieux. Je me réjouis en prenant le reste des brochettes de Kayron. Je me demande s'ils retrouveront le coupable. J'ai tout caché comme j'ai pû, mais rien ne dit qu'ils ne me retrouveront pas, je dois me préparer au pire.



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Désolé pour la longue absence, les cours me prenait presque tout mon temps, surtout que j'aurai plusieurs examens cette année. Et malheureusement je crains que vous devriez encore attendre un peu pour le prochain chapitre. La reprise est difficile, j'essayerais d'écrire au plus vite le prochain chapitre mais malheureusement vous n'aurez pas de suite avant une semaine ou deux ;(

Si vous avez aimé n'hésitez pas à voté :)
À bientôt pour le prochain chapitre.

My Dark ProtectorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant