Chapitre 16

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PDV KAYRON
 
- Nous sommes arrivés, Kay. J'espère qu'ils ne nous feront pas nous faire un coup pareil. Me dit Herm toujours avec son grand sourire qui ne fait que renforcer mon agacement. 
 
Pour la première fois depuis le trajet, un sourire moqueur fait surface sur mon visage.
 
- Ils n'oseront même pas de nous faire un sale coup. Et puis même s'ils le font, on leur offrira la tête de leurs femmes sur un plateau. Dis-je avec sarcasme. Je sors mon talkie walkie de ma poche. Tout le monde est en place ? Je demande à tous mes hommes.
 
- Oui, Boss. Me répond-t-il tout en cœur.
 
Quatre voitures sont positionnées autour du bar dans lequel le rendez-vous, si on peut appeler ça comme ça, a lieu.
Je ne suis jamais trop prudent, on ne sait pas ce qui peut arriver avec une bande de tel bâtard que les Dead Man Incorporated. Douze de mes hommes sont cachés dans les buissons à attendre mon signal. Tout peut basculer en quelques secondes, il est hors de question que la marchandise explose.
Je claque la porte de la voiture après un dernier coup d'œil à Hermand.
Je repère déjà le grand poids lourd du côté gauche du bar, qui prend la place de six places de parking. 
La clochette sonne quand je passe la porte du speakeasy et quelque visage se tourne vers moi. Sois ils me dévisagent, ou sois leurs visages deviennent livides. 
Il n'y a pas beaucoup de monde, c'est parfait si je veux égorger quelques têtes sur un coup de tête. Mais si certains Hayden font tout comme bon me semble, je ne pense pas avoir besoin de déployer mes hommes. Le bar est assez grand, quelques femmes qui se tiennent aux bras de leurs hommes comme si leur vie en dépendait ne se gênent pas de me relooker. Elles se raviseraient vite si elles n'avaient qu'une petite idée de ce que je leur ferai si elles oseraient ne mettre qu'une seule main sur mon torse. J'ai putain d'horreur du contact, elles ne font pas exception. C'est soit moi, je l'ai touché ou soit rien du tout. 
Je repère ce supposé Hayden au fond accoudé au deuxième coudoir du bar.
Les reflets des projecteurs du plafond se font refléter sur son crâne aussi lisse que les cheveux de m'avoir dit « prisonnière » comme elle le dit si bien.
Elle ne veut pas comprendre que je l'ai protégé de son père et des aguets uniquement parce que je dois une grosse dette à son oncle. Et ça me fait vraiment chier, elle n'arrête pas de me désobéir et de ne pas s'estimer heureuse d'être en sécurité. 
En sécurité ? Non, je ne crois pas, pensais-je en effectuant un petit rictus. Tant que je serai autour d'elle, elle ne sera jamais protégé de moi. Je l'ai protégé peut-être de son père et d'un potentiel ennemi, mais il n'était jamais question de la protéger de moi-même, même si je devrais. Après tout, même si j'apprécie le geste de son oncle, il est désormais mort, donc je peux faire ce que je veux.
D'accord, mais alors pourquoi je continue d'honorer la promesse que j'ai faite ? 
Je pense simplement parce que je suis un homme de parole, je respecte toujours les marchés, et ceux, quelles que soient les conséquences, peu importe le contrat ou le marché passé.
 
- Kay ! Viens par ici ! Je t'ai gardé une petite place. Dit ce connard en me faisant ce qui ressemble à un « coucou » avec sa main.
 
Je m'arrête, serre les poings et la mâchoire en plissant les yeux. Je suis à deux doigts de faire foirer cet accord moi-même et de péter sa tête contre le contoir. De quel droit agit-t-il aussi vulgairement avec moi ? Nous ne sommes pas amis de la dernière nouvelle. Il me regarde en levant ses sourcils, se demandant sûrement pourquoi je suis dans un tel état. 
Je soupire et desserre mes poings. Je m'assieds sur la chaise noire en cuir totalement inconfortable.
Je suis particulièrement sur les nerfs ces temps-ci, je m'énerve pour un rien. Tout ça, à cause de qui ? 
De Seyna.
Avec sa façon de me parler et avec l'incident, je perds les boules.
Je souffle un bon coup en essayant d'oublier tout ça et d'être peut-être sympa.
Je ne peux pas être troublé par une gamine qui a débarqué uniquement pour mon intérêt, encore moins pour la meurtrière de ma mère.
 
- Alors, quoi de neuf ? Me demande-t-il avec ses dents jaunes remplies de trous noirs.
 
Je grimace en sentant son haleine imprégner mes narines et éloigne mon visage le plus possible.
 
- Je ne suis pas venue ici pour faire cosette, Hayden.
 
Et il le sait très bien. Je sais au fond de moi qu'il va tenter un coup, malgré le marché qu'on a passé pour la marchandise. Il l'a déjà fait il y a quelques années, alors il peut très bien le refaire. Quand il m'a appelé pour me vendre les armes, parce que seul Dieu sait comment il a su que j'étais presque à sec niveau armes, il m'a proposé de me vendre au moins cent kilos de flingues et des dizaines de cartouches contre douze mille euros, j'ai fini par céder et accepter sous les encouragements de mon plus fidèle, Hermand. 
 
- Oh ça va, j'ai ramené la marchandise, elle ne s'échappera pas, ne t'inquiète pas. Alors, tu préfères quoi ? Tu es plutôt bière ou alcool ? C'est moi qui paye. Me demande-t-il.
 
Il agit comme si nous étions des amis de longue date, je haï ce genre de comportement, surtout venant d'une pourriture comme lui. Il se croit sûrement être à mon niveau, alors que lui et sa bande ne sont que de piètres minables. Mais j'ai passé un accord avec lui seulement parce que la mafia dont nous faisons habituellement du commerce est actuellement en guerre, comme la plupart des autres gangs et mafia. Les temps sont durs, surtout quand il n'y a pas de mafia aussi imposante en France, il n'y a que de piètres minables, et c'est mieux ainsi.
 
- Je ne bois pas. Je prendrai juste un sirop à la fraise. Dis-je dans un souffle, essayant de me reconnecter à la réalité.
 
Il éclate de rire. Mon expression se ferme et je plisse l'œil.
 
- Quoi ? Comment ça, tu ne bois pas ? Il me fait un sourire moqueur de toutes ses dents jaunes. Toi ? Un sirop à la fraise Tu vas me faire croire qu'un Mec comme toi ne boit pas ? Dit-il en explosant de rire.
 
Les hommes et femmes derrière éclatent aussi de rire en entendant cela.
Même le barman pouffe devant moi.
Je fronce mes sourcils et serre les dents. Je rêve où ce petit con est clairement en train de se moquer ouvertement de moi ?
D'accord, en ces lieux, ce n'est pas habituel de voir un mafieux, ou pire, le chef actuel d'une mafia d'origine sicilienne en personne, ne pas boire ces conneries d'alcool, de bière ou autre.
Je pourrais faire exploser tout ce bar, là maintenant, tellement je vois rouge.
Je suis là et uniquement dans ce bar miteux pour prendre la marchandise que j'avais putain de payer au moins vingt-deux fois le smic du simple barman devant moi. Ils ne savent peut-être pas qui je suis, ni ma position, sauf Hayden le sait. Il veut en profiter pour me ridiculiser. Très bien, continue Petit Con. Je suis simplement venu ici pour payer mon devoir, mais il veut se la jouer au plus fort, il veut l'humilier, très bien, on va jouer.
Non, m'humilier est exactement la chose que j'attendais de lui pour pouvoir enfin avoir une bonne raison de lui défigurer la face. Tant pis pour notre marché, mon honneur passe avant.
Il s'arrête et son visage devient de plus en plus blanc après avoir examiné mes poings et ma mâchoire contractée.
Je sens que même une dent pourrait se briser.
 
- Oh ça va, pourquoi tu me regardes comme ça ? Dit-il en reculant un peu de sa chaise. C'était juste pour rigoler, rien de bien méchant. 
 
Il s'arrête de parler et me dévisage avec un soupçon d'inquiétude quand il voit que je n'ai pas bouger d'un pouce. 
C'est bien, ait peur. Parce que tu ne ressortirai pas indemne de ce bar.
 
- Bon, heu, aller. Dit-il en descendant de sa chaise. Et si on passait aux choses sérieuses ? Tu me
 
Il n'a pas fini de finir sa phrase de sa putain de gueule qui pue que je prends un des verres posés sur la table et que je le lui enfonce d'un geste vif en plein visage.
Le verre explose en mille morceaux en pleine tête.
 
- AHHHH PUTAIN ! Dit-il en se touchant le visage, plus précisément le nez. Mon… Mon nez… Gémit-il en se tenant à une chaise.
 
Les spectateurs du bar se tiennent immobiles, ne voulant sans doute pas m'énerver davantage.
Son visage pisse le sang, tout comme mon poing rempli de petits débris du verre. Hayden se morfond de douleurs et tombe presque à terre, pendant que moi, satisfait de voir son visage désormais presque méconnaissable, parsemé de coupures de verre et son nez défiguré. Je fais craquer mes os. J'avais enfin besoin de me libérer, et voilà qu'il m'en a donné l'occasion. 
Alors que je fais un pas vers lui, je m'arrête quand je vois quatre de ses hommes venir jusqu'à lui. Ils sont tous armés Ils relèvent ce petit fils de pute et me regardent, les yeux brûlant de rage du fait que j'ai touché leur maître.
 
- Patron, il vous a porté un poing, on le descend ? Dit un de ses hommes, la moustache presque plus longue que son avant-bras.
 
Sûrement des Mexicains venus trouver refuge en France, chez un dealer.
Les spectateurs restent soit là, terrorisés, ou partent à la hâte, comme le barman.
Tous les hommes sont prêts à dégainer leurs flingues, mais ne font rien tant que Hayden ne leur dit rien.
De toute façon, ce connard d'Hadyen ne fera absolument rien contre moi, en tout cas pas ici, à l'intérieur du bar. Il n'est peut-être pas aussi bon que je ne le pensais. Il sait très bien qu'en France, il n'est pas en position supérieure.
Peut-être que ma mafia sicilienne était plus puissante en Sicile, mais il n'en reste pas moins puissant en France.
Je suis actuellement beaucoup plus fort que lui en tout point ; effectif, armes, drogues, position politique et je suis protégé par la police. Enfin, tant que je ne dépasse pas les limites, bien-sûr.
 
- Non… Non, c'est bon. Un marché est un marché. Dit-il avec difficulté. Dépose-moi l'argent et va tant. Les armes t'attendent dans la camionnette arrière. Grogne-t-il comme un malade, ce qui montre la douleur que je lui ai causée.
 
Je rigole un peu sous ses regards ahuris de lui et ses hommes, puis claque des doigts de ma main qui n'a pas subi de dommages collatéraux.
Hermand passe la porte, s'arrête quelques instants, fronce les sourcils pour évaluer la situation, mais continue sa route. Il dépose le sac plein de tunes devant ces fils de put. 
 
- J'aimerais dire que c'était un réel plaisir d'avoir traité avec vous, mais ce n'est absolument pas le cas. Alors qu'on n'ait plus à se revoir si tu ne veux pas finir dans le ventre de mon requin. Je vise les yeux gonflés de Hayden en plissant les yeux.
 
Il pâle et ordonne à ses hommes de dégager d'ici. Moi et Hermand, nous nous regardons, puis nous éclatons de rire.
Il connaît bien sûr l'existence de Mon requin, comme tous les petits gangs de rue qui traînent en France. 
Personne ne veut avoir affaire à ma Laïka.
 
- Ça va aller ? Me demande Herm en regardant mon poing parsemé de débris de verre et dougline de sang.
 
- Ne t'inquiètes pas, allons voir ces camionnettes.
 
Il acquiesce et on sort du bar par derrière, là où se trouvait la camionnette.
Je sors mon talkie walkie et dis à tous mes hommes de venir se rassembler ici, autour de la camionnette.
Ils regardent tous de travers mon poing meurtri et froncent les sourcils.
 
- Pourquoi ne pas nous avoir contactés plus tôt ? Me demande un de mes hommes.
 
C'est Adel, un jeune homme avec qui j'avais passé beaucoup de temps plus jeune, sous ordre de mon père.
Il s'est toujours souvent inquiété pour moi, encore plus grand, j'ai pris les reines de mon père. Je crois qu'il me considère toujours comme un ami, et je ne l'ai jamais contredit, bien que mon seul « ami » actuel soit Hermand et personne d'autre.
 
- C'est moi qui commande ici. Si je ne vous ai pas contacté, c'est que j'avais la situation en main. Dis-je à mes hommes, le regard surtout rivé sur André.
 
- Bien. Dis-je au bout de quelques secondes de silence. André et Marco, vérifiez que la camionnette est sûre.
 
- Tout de suite, Boss. Dit-il en unissons.
 
La camionnette est assez grande, mais très remplie. Ça va être difficile de vérifier le moindre recoin.
Hermand s'approche de moi tout en restant fixé sur André et Marco qui vérifient les moindres recoins.
 
- Tu crois que ces connards ont tenté de mettre quelque chose ? Me demande Herm, ses yeux passent de la camionnette à ma main ensanglantée.
 
- Je ne sais pas, en tout cas, j'espère qu'ils ne sont pas assez cons pour avoir planqué une bombe ou des explosifs. Je réponds.
 
Il hoche la tête. Après tout, ils m'ont putain d'humilier devant les gens du bar, alors qu'ils ont aussi peut-être fait autre chose à la camionnette. Si c'est le cas, alors je veux leur assurer qu'ils payeront très cher d'avoir commis une si grosse erreur. Je ne pardonne pas les trahisons, jamais. 
 
- Boss… Dit Marco en se tournant vers moi. Je crois avoir trouvé quelque chose. Dit-il en plissant les yeux pour mieux regarder au fond.
 
André arrive à son niveau et s'abaisse pour regarder avec lui.
Putain, ils nous ont vraiment fait un coup de pute ?
 
- C'est bel et bien un explosif ! Dit André en reculant.
 
Putain. Alors ils nous l'ont vraiment fait, ce coup de pute ? Pensais-je en serrant ma mâchoire.
 
- Bien. Dis-je dans le plus grand des calme. Après tout, il n'y a pas à s'inquiéter pour ça. Herm. Dis-je en me tournant vers lui. Appeler Manuel. Dis-lui de venir avec une camionnette. 
 
Il esquisse et l'appelle.
 
- Il y en a pas d'autres ?  Je demande à Marco et André.
 
Ils tournent la tête de droite à gauche.
 
- Vous avez fait du bon boulot.  Les autres, commencé à décharger les armes du camion.  Et vite, je ne veux pas que la police nous tombe dessus.  Ordonne Ais-je.
 
Ces enfoirés vont payer. Ça ne leur a pas suffi de m'humilier ? Non, ils préfèrent sûrement que je leur égorge la tête à chacun.
Je tournai les talons.
Demain matin, la femme de Hayden verra sa tête congelée à l'intérieur de son frigidaire.
Le reste du corps sera pour ma Laïka.
 
 
 
 
 
 
 
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Pour être honnête, je ne sais pas si le prochain chapitre sortira la semaine prochaine, j'ai énormément de devoirs à faire, donc je ne sais pas si j'aurai le temps 😭
Ont se retrouve prochainement pour le chapitre 17 🫶
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